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 Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim)

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Sujet: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mar 2 Juin - 23:02
Se souvenir, c'est recommencer
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J’marche dans la rue, le walkman fiché dans mes oreilles, la capuche enfoncée sur ma tête et les lunettes de soleil posées sur l’arête de mon nez, donnant un filtre bleuté au monde qui m’entoure. C’est chiant de devoir forcément se saper comme un Blues Brother bon marché dès que j’veux mettre les pieds en dehors de l’hôtel, mais j’suppose que c’est le revers de la célébrité, hein ? J’veux dire, j’ai pas à me plaindre non plus. Y’a la faim dans le monde, les gens qui meurent de maladie, ceux qui croient que mettre de l’ananas sur de la pizza c’est quelque chose de convenable… Alors, certes, c’est pas hyper cool de devoir rester enfermé dans une ville quand t’es pas du coin et que tu connais personne, mais je me dis que j’suis probablement pas le seul dans ce cas, et qu’au moins, j’ai les moyens de me payer un endroit confortable où passer la nuit. Moi, mes petits soucis de gars riche obligé de se faire discret lorsqu’il sort en public, c’est pas grand-chose en comparaison. Alors j’ferme ma gueule et je me contente de marcher au rythme de ma musique, une nouvelle chanson de R.E.M pulsant contre mes tympans.

La vie à Minneapolis ? J’mets une note de 4/10, pour l’instant, même pas la moyenne. L’ambiance est hyper tendue avec tout ce qui se passe, les mutants qui se font traquer par le gouvernement, le couvre-feu, tout ça… Et déjà que bon, les Etats-Unis ça reste un pays de dégénérés - désolé les gars, j’vous aime bien hein mais c’est quoi votre manie à sortir vos flingues pour un oui ou pour un non ? – ça aide pas à donner une bonne image de la ville. J’fais profil bas, je ronge mon frein, mais je sais qu’à un moment, je vais ouvrir ma gueule et j’vais m’attirer des ennuis : c’est l’histoire de ma vie, de me la ramener alors que je devrais pas. Enfin. Si, je devrais, clairement, c’est pas normal ce que fait le conseil municipal, mais n’empêche que si j’écoutais la voix de la raison, je fermerai les yeux et je ferai genre que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais bon, j’suis pas comme ça. On verra bien ce que l’avenir nous réserve, mais j’espère trouver un moyen d’aider ces pauvres gars qui ont des pouvoirs qui leur sont tombés sur la gueule sans qu’ils puissent le prévoir, et qui maintenant sont traités comme des criminels.

Donc je marche dans la rue. J’ai la tête baissée parce que j'veux pas particulièrement me faire remarquer, mon "déguisement" est loin d'être infaillible, et je me contente de regarder les passants du coin de l’œil. Y’en a qui promènent leur chien, d’autre qui entrent dans des magasins, le train-train quotidien, quoi. Vu comme ça, on pourrait pas savoir que y’a le ciel qui leur est littéralement tombé sur la tête il y a quelques semaines de ça. Et pourtant, c’est bel et bien le cas : sinon, j’serais pas coincé ici, ça ferait bien longtemps que je serais rentré dans mon Canada local. Comment j’fais pour voir du hockey, bloqué à Minneapolis, moi ? Bon, la saison est finie depuis longtemps mais je suis quand même avec passion les matchs locaux et les rencontres amicales des Canucks. Bref, ça me manque, mais encore une fois, j’me plains, j’me plains, et j’devrais pas.

J’oblique vers le parc qui se trouve juste au coin de la rue. J’y suis déjà allé plusieurs fois, c’est sympa par ici, même si c’est loin d’être le meilleur quartier de la ville. J’explore un peu tous les jours, parce que c’est à peu près tout ce que j’ai à faire de la journée : et mes voisins, dans l’hôtel, arrêtent pas de se plaindre quand je joue un peu trop de guitare. Je passe les grilles, et je m’avance dans les allées bordées de massifs verdoyants, laissant mes yeux trainer sur les personnes alentours. Une silhouette retient mon attention : celle d’un homme tourné, visiblement en train de dessiner, un peu plus loin. Je m’approche, curieux, derrière son dos. J’veux pas lui faire peur hein, mais j’suis un peu une fouine, j’aime bien regarder ce que font les gens même quand j’y suis pas forcément invité. Mais bon, l’angle est pas hyper pratique alors je le contourne en me rapprochant un peu plus, et pour mieux voir, je descend mes lunettes teintées le long de mon nez, comme les vieilles bibliothécaires là, qui ressemblent à de vieilles chouettes déplumées, vous voyez c’que je veux dire ? Bon, n’importe qui peut me reconnaître comme ça, mais c’est pas grave, l'assouvissement de ma curiosité est plus importante que mon désir d’anonymat. Je zieute le dessin, impressionné par la qualité du trait.

« -  Wow gars, c’est super beau ce que tu fais ! »

J’peux pas vraiment m’en empêcher, c’est plus fort que moi. On peut pas vraiment me tenir, on m’a toujours dis que j’étais un boucan. J’espère que je dérange pas l’artiste en plein travail, mais bon, les compliments, ça fait toujours plaisir.
Rahim Brooks
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mer 3 Juin - 18:59
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Normalement il aurait du rentrer juste après avoir relevé le courrier et arrosé les plantes, en tout cas c'était l'option la plus sûre depuis que les météorites s'étaient abattues sur la ville. Depuis que son pouvoir était apparu surtout. Rien que le chemin entre chez lui et la maison de ses parents était potentiellement dangereux, et il ne comptait pas les patrouilles de l'U-AM qu'il pouvait éventuellement croiser. Si on lui avait dit trois mois auparavant que prendre le bus pouvait projeter son esprit en dehors de son corps, il se serrait sûrement marré avant de demander à la personne ce qu'elle avait bu, parce que ça l'intéressait. Aujourd'hui... Aujourd'hui il avait marché parce que le bus était bien trop bondé à son goût, et donc bien trop susceptible de lui provoquer une crise d'angoisse qui pouvait déclencher à son tour une sortie de son corps. C'était prendre le risque d'en faire une dans la rue sans siège pour amortir sa chute, mais la dernière fois ça avait été un enfer pour "rentrer" avant l'arrivée au dépôt. Rien que réussir à rester dans le bus, sans traverser ses occupants ou les parois à chaque virage, était un vrai défi.

Et puis il faisait chaud et beau, autant en profiter pour prendre un peu l'air et essayer de se changer les idées avant de retourner s'enfermer chez lui pour travailler. Ou réfléchir à la décision qu'il devait vraiment prendre. Lunettes de soleil sur le nez, il avait pris le chemin d'un des parcs, flânant un peu avant de s'installer sur un coin d'herbe. De sortir carnet, porte-mine et baladeur de son sac avant de le poser derrière lui, là où sa tête heurterait le sol s'il avait un nouvel incident. Au cas où, même s'il préférait éviter de faire une habitude des sorties intempestives dans les parcs de la ville. Le temps de se débattre avec le cordon du casque et il l'avait posé sur sa tête, une oreille couverte sur deux pour garder un minimum de contact avec la réalité. Celui qui lui permettrait d'entendre le bruit des bottes avant qu'elles ne soient juste derrière lui, avec un peu de chance. Son pied battant - mal - la mesure dans le vide, il s'était mis à dessiner tranquillement, relevant à peine la tête de la page pour trouver ses nouveaux modèles. La mère et son bébé qui passaient la grille. La gamine qui courrait après des bulles. Le gardien qui s'était arrêté pour lacer ses chaussures. Juste des séries de croquis sans autre but que de dessiner et de ne plus penser qu'aux traits sur le papier.

Il avait eu l'impression que son cœur s'était arrêté quand la voix l'avait tiré de son monde, sursautant assez pour faire glisser le casque autour de son cou et lui faire lâcher son porte-mine. Hein? ... Ah... Euh merci bruv'. Depuis combien de temps il était assis là? Au moins deux heures, à en juger par les échos de Sinful Love sortant des écouteurs pour la cinquième fois depuis qu'il s'était installé. Et le changement dans la luminosité, maintenant qu'il était sorti de ses pages. Et depuis combien de temps ce mec était là, à le regarder, exactement? Loupé pour le "garder un contact avec la réalité", mais ça ne le surprenait pas vraiment non plus. Vu les vêtements et la dégaine générale il doutait que l'inconnu fasse partie des grands méchants, mais les flics en civil existaient aussi... Mais non, il ne lui donnait vraiment pas l'impression de faire partie des autorités, ou de tout ce qui s'en approchait de près ou de loin d'ailleurs. Un air qui lui disait vaguement quelque chose aussi, sans pouvoir mettre le doigt dessus, les lunettes et la capuche n'aidant pas à déterminer ses traits. Tu... Tu le veux? Pourquoi pas après tout, si le dessin lui plaisait, ce ne serait pas la première fois que ça arrivait. Enfin avec un adulte si, d'habitude c'était les enfants qui venaient s'intéresser à ce qu'il faisait dans son coin et repartaient avec un dessin.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Jeu 4 Juin - 0:17
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Ça m’fait toujours marrer, les gens qui disent qu’ils ont pas la fibre artistique. Ça veut dire quoi, ces conneries ? Même si ce que t’as gribouillé, ça ressemble au plafond de la Chapelle Sixtine, c’est pas forcément de l’art. Ca devient de l’art si, dans le trait, t’as versé toutes tes tripes et ta sueur, tu lui as donné le sens que tu veux et tu lui as donné vie dans ton esprit. Pour un gamin de trois ans, l’arbre violet à trois yeux qu’il a dessiné, c’est un vrai arbre avec un passé, un présent et un futur, il le connait, cet arbre, c’est une partie de lui : alors, ça a beau ressembler à quelqu’un qui a dégueulé sur une feuille, ça reste de l’art. Là je parle du dessin mais c’est pareil pour la musique, pour la comédie, tout c’qui relève de… l’indicible, en fait. Putain, qu’est-ce qui m’arrive à dire des mots aussi savants ? J’crois qu’être enfermé dans cette ville sous quarantaine, ça m’fait pas du bien. Enfin, ça reste vrai. Ma musique, elle est belle parce que chacune de mes notes sont mes enfants, une progéniture qui a muri dans mon cerveau et que je dévoile au monde. C’est impudique, c’est un secret que j’murmure à l’oreille de mes fans (c’est beau, j’crois que j’vais dire à David d’en faire une chanson). Le dessin que j’vois entre les mains de ce gars que je ne connais pas me donne le même sentiment.

Il a l’air surpris de me voir arriver dans son dos, c’est assez normal, quand on y réfléchit. En plus, vu son accent, il est anglais, donc ils sont plutôt réservés, là-bas. Ou alors c’est un cliché ? J’sais pas, peut-être. J’ai fait que des bonnes rencontres Outre-Manche, mais au Canada, c’est pas si bizarre de dire bonjour aux gens dans la rue et de taper la discut’ aux inconnus quand tu fais la queue au supermarché. Mais bon, au moins il a l’air content du compliment et de pas trop me prendre pour un mec bizarre à venir gratter l’amitié dans un parc, c’est le principal.

« - Ben de rien mec, mais pas besoin de me remercier en vrai, c’est juste un fait. Tu dois être un pro, non ? T’exposes quelque part ?

J’enlève tout à fait mes lunettes pour pouvoir mieux apprécier le dessin. Oh, ça reste un croquis, j’me doute qu’il peut faire beaucoup mieux s’il prend le temps de vraiment se poser et de se concentrer sur une œuvre plus aboutie, mais ouais, comme je l’ai dis, on sent dans son dessin… lui en fait. Comme si on pouvait apprendre à l’connaître grâce à quelques coups de crayon sur du papier blanc. C’est plus personnel qu’une conversation, parce que les gens, ils mentent tout le temps, mais ça ? Tu peux pas faire semblant. Être un artiste, c’est accepter que des milliers de gens voient l’intérieur de tes tripes, chaque fois que tu dévoiles tes œuvres au monde.
La proposition me surprends, du coup. C’est hyper gentil de sa part, mais… il devrait pas traiter un truc aussi beau comme ça, le donner au premier venu. Ca mérite bien plus que ça.

- Mais non, t’es fou ? J’vais pas te chourer ton dessin comme ça, on est pas dans la cour de récré et j’te vole pas ton goûter, tranquille. Après, si tu l’vends, j’suis preneur. J’vis dans une chambre d’hôtel en ce moment, le décor est un peu… impersonnel, ça rendra ma piaule plus accueillante. »

C’est vrai qu’au début, quand tu restes dans un hôtel, t’es tout excité : y’a le room service, t’as pas besoin de faire le ménage ou de changer tes draps parce qu’on le fait pour toi (bon après j’avoue, j’ai aussi une femme de ménage à Vancouver, mais c’est un détail), mais après… Tu commences à avoir le mal du pays. Le Canada me manque, ma vie là-bas, surtout. En plus, Bruce, ma poule de compagnie, elle est anxieuse quand j’suis loin d’elle trop longtemps, et j’suis sûr que mon frère lui donne trop à manger. Foutue pluie de météorites.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Jeu 4 Juin - 16:10
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Il avait toujours eu du mal avec cette façon qu'avaient les américains du nord - ce que l'inconnu était, vu son accent - d'accoster les gens comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, malgré le temps qu'il avait passé aux États-Unis. Pas que les anglais ou les indiens ne soient pas affreusement familiers quand ils s'y mettaient, mais la façon de faire était différente. Ou il la trouvait plus normale parce qu'il avait grandi avec et qu'elle faisait partie de la culture qu'il appréciait le plus. Ou qu'il trouverait n'importe quoi pour râler mentalement parce que l'homme l'avait surpris, et qu'en plus maintenant il lui demandait s'il exposait. Non... Et il avait baissé les yeux à la recherche de son porte-mine, parce qu'il n'avait aucune envie d'avouer à un inconnu qu'il était incapable de produire quoi que ce soit digne d'être exposé dans une galerie. De même terminer une œuvre qui n'aurait pas été commissionnée et viendrait uniquement de lui. Mettant enfin la main sur le porte-mine, il l'avait rangé pendant que l'autre enchaînait... En lui proposant de lui acheter le dessin. Un sourcil haussé derrière ses lunettes, il avait préféré récupérer son sac pour en sortir un thermos et boire une gorgée de thé à même le goulot plutôt que d'exprimer tout de suite le fond de sa pensée. Et parce qu'il se rendait compte qu'il mourrait de soif, maintenant qu'il n'était plus concentré sur la page.

L'inconnu avait enlevé ses lunettes et il devait admettre qu'il était plutôt mignon dans son genre, mais il était toujours autant incapable de se souvenir s'il l'avait déjà vu ou croisé quelque part. Ça reviendrait, ou pas, ça n'était de toute façon pas très important non plus. Pas comme si l'autre le connaissait et était vexé qu'il ne se souvienne pas de lui de toute façon. Refermant le thermos, il l'avait posé à côté de lui, le carnet toujours ouvert sur son giron et le porte-mine sagement en équilibre dessus, tout comme ses lunettes sur son nez. C'est un croquis sur un papier plus que médiocre avec un crayon que tu peux trouver à la supérette du coin, ça vaut même pas l'usure causée par l'ouverture de ton portefeuille. Même pour lui ça n'avait pas vraiment de valeur, en tout cas pas financière. Certains faisaient du sport, d'autres allaient danser, lui dessinait pour se vider la tête et il ne comptait pas commencer à se faire payer pour ça. Même l'idée que l'art ait un prix ne lui plaisait pas vraiment en fait. Et si ça me faisait chier de te le donner, je te l'aurais pas proposé. Et s'il n'en voulait finalement pas, ça finirait comme les autres, juste une page dans un carnet de plus au milieu des dizaines qui traînaient dans son appartement. Peut-être sur le mur, s'il trouvait qu'il y avait quelque chose d'intéressant à garder de côté, mais il en doutait. La gamine dans un des coins de la page était vraiment mignonne par contre, il était content d'avoir réussi à saisir sa frimousse.

Réalisant que la musique tournait toujours, il appuya sur le bouton pause et enleva le casque de son cou avant de relever la tête vers l'homme. Maintenant si tu tiens vraiment à dépenser ton fric, donne-le au gardien, il en a nettement plus besoin que moi. Ce qui n'était pas difficile, les salaires des employés municipaux de ce rang n'étaient pas bien élevés, et celui du vieux Mr Franklin ne dérogeait pas à la règle. Rien que le fait qu'il travaille encore à son age, parce qu'il était déjà là quand lui était arrivé à Minneapolis et avait commencé à traîner dans le parc avec ses amis après le lycée, était une preuve. Et que toi apparemment, si t'es prêt à le claquer pour un bout de papier trouvé au hasard d'un parc. Oui bon il forçait un peu le trait, mais c'était l'idée. Son argent serait bien plus utile ailleurs s'il voulait le donner à quelqu'un. Et il se foutait un tout petit peu de l'inconnu aussi, lui adressant un large sourire avant de sortir le paquet de bonbons qui se trouvait presque continuellement dans son sac et d'en piocher quelques uns avant de lui tendre. M&M's? En espérant qu'il n'ait pas à préciser qu'eux aussi étaient gratuits, alors qu'il en gobait deux de la même couleur pour faire bonne mesure.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Jeu 4 Juin - 23:40
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Des fois, j’pense que je suis bon pour décoder l’humeur des gens. J’me dis que c’est pas si sorcier non plus, si quelqu’un sourit, c’est qu’il est content, s’il tire la tronche, c’est qu’il est triste ou en colère : moi, perso, c’est ce que je fais, donc j’vois pas pourquoi ça serait pas pareil pour tout le monde. Mais bon, j’ai appris au fil du temps que c’était pas vrai. Que j’suis pas doué pour déceler ce que pensent vraiment les personnes qui m’entourent, même, j’suis incapable de savoir si quelqu’un me ment. C’est utile dans certains cas, mais c’est aussi vraiment bâtard quand t’as des gens qui utilisent ta naïveté pour arriver à leurs fins. Enfin, j’ai de la chance d’être entouré de personnes qui savent me tirer de la merde quand ça tourne au vinaigre pour moi, sinon, j’serais probablement quelque part au fin fond du Mexique à ramasser des haricots, parce que j’me serais fais embarquer dans un plan foireux à la limite de la légalité... mais je m’égare. Tout ça pour dire que c’est difficile de savoir ce qu’ont les gens derrière la tête, ils disent un truc et pensent le contraire, difficile de s’y retrouver au milieu de tout ça.

En tout cas, quand l’dessinateur me répond ce "non" du bout des lèvres, j’me dis pas particulièrement qu’il y a un truc qui cloche. Oh, j’vois bien son regard hésitant et sa voix traînante, mais qu’est-ce que ça veut bien vouloir dire ? J’me prends pas la tête, s’il me dit rien de plus, c’est qu’il veut pas m’en dire plus, un point c’est tout. J’préfère donc me concentrer sur sa réponse à ma proposition, qui me surprends également. Sa dernière insinuation en particulier me semble particulièrement… violente ? J’pense pas qu’il se rende compte à quel point il est doué. En même temps, c’est souvent le cas des artistes, c’est difficile de prendre du recul et savoir ce qu’on vaut vraiment, surtout quand la reconnaissance du public tarde à arriver. C’est pareil pour les musiciens. Avec les gars on essaye de donner de la visibilité à plein de petits groupes punks de Vancouver qui galèrent un peu à trouver des salles ou à se faire enregistrer, parce que la galère, c’est hyper démoralisant, quand t’es jeune. Franchement, on a eu tellement de la chance de se faire découvrir tôt, j’sais pas si on aurait persisté pendant aussi longtemps, malgré tout notre amour de la musique.

« - Bon écoute, j’vais pas te forcer à prendre ma thune de toute façon. Mais même si je me doute que c’est pas ton dessin le plus travaillé ou quoi, n’empêche que ça vaut plus que c’que tu m’dis, et pas besoin d’essayer de m’faire changer d’avis hein, c’est un fait et c’est tout. Oups, est-ce qu’on vous a déjà dis à quel point j’étais têtu ? Une sacrée teigne de ce côté-là, mais bon, j’assume. Ça me fait chier quand même de te le donner sans aucune contrepartie. T’aime bien la musique ? J’peux te filer des tickets de concert si tu veux, enfin, bon, là, avec la quarantaine c’est chaud mais pour après.

J’espère de tout cœur que la décision du conseil municipal mettra pas trop longtemps à être révoqué, parce que c’est totalement liberticide, pour le coup, de nous enfermer dans une ville. J’suis même pas ressortissant américain, putain. Enfin bref, quand on pourra rentrer au Canada on essayera de reprendre la tournée, que cet incident nous annule le moins de dates possibles.

- Bah écoute, j’lui dis en rigolant à sa proposition. J’avoue, j’ai pas trop à me plaindre. Mais hey, désolé d’vouloir mettre un prix sur ton art, j’voulais pas t’offenser ou quoi que ce soit hein. J’me gratte l’arrière de la tête, ma capuche me gêne, il fait chaud, tant pis, au pire, si y’a des journalistes derrière les buissons qui commencent à m’prendre en photo, j’me barrerai et puis c’est tout. En tout cas, moi je trouve ça grave joli et si tu veux bien me le donner, ce sera avec plaisir. Oublie pas de me le signer hein, comme ça, le jour où tu seras exposé partout, j’pourrais me la péter et dire que j’ai un original de… J’me tape la main contre le front. Putain, j’connais même pas ton nom, désolé. J’lui tends la main, tout sourire. Moi c’est Eli. »

Et mon visage ne fait que s’illuminer davantage lorsqu’il me propose la sucrerie, que j’accepte en frétillant, tout content. J’enfourne pratiquement une poignée de M&M’s dans ma bouche en dégustant le chocolat, poussant un petit soupir de satisfaction. Il a compris comment m’amadouer, celui-là, j’crois. La bouffe, c’est toute ma vie : et moins elle est saine, mieux c’est.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Ven 5 Juin - 23:09
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Au moins l'inconnu avait réussi à lui faire oublier la quarantaine et tout ce qui allait avec pendant quelques instants, même s'il aurait aimé que ça dure plus longtemps. Prétendre encore un peu que c'était encore "avant", quand il était juste un simple type parmi des milliers d'autres dans une grande ville américaine, pas un de ces êtres malveillants que les autorités recherchaient et arrêtaient ou tuaient, selon les envies du moment. Mais il savait aussi que ça ne servait à rien de faire comme si tout allait bien, parce que ce n'était pas le cas et que ça n'allait pas disparaître parce qu'il l'espérait très fort. Qu'il devait accepter la réalité, celle où il avait un pouvoir faisant de lui l'ennemi numéro un aux yeux des autorités, même s'il n'avait rien demandé à personne. Même s'il n'était pas dangereux et ne comptait pas non plus le devenir. Et accepter aussi qu'Eli lui remette dans la tronche son absence d'exposition apparemment, alors qu'il serrait rapidement la main qu'il lui tendait. Rahim. Deux autres M&M's ensuite, avant de poser le paquet par terre et ses mains derrière lui, levant la tête pour dévisager l'homme derrière ses lunettes de soleil. Non, toujours aucune foutue idée, ça se trouve c'était juste parce qu'Eli ressemblait vaguement à quelqu'un qu'il avait du voir dans un film ou quelque chose du genre.

Désolé de t'annoncer ça bruv', mais je pense que la quarantaine risque de durer encore un peu. Le plus longtemps possible, parce que ça voudrait dire que l'U-AM n'arrivait pas à arrêter tous les mutants ou n'avait pas trouvé de solution qui leur convenait, ou les deux, autant de temps où lui était encore en liberté. Toute relative, vu qu'il était impossible de sortir de la ville ou d'y entrer, et sous surveillance, mais liberté quand même. Dingue ce qu'on pouvait se mettre à tolérer quand sa vie était en jeu, il suffisait de voir le nombre d'habitants qui avaient repris leurs vies presque comme si de rien était. De droits bafoués sans que personne ne lève un sourcil. Il tira son paquet de cigarettes de sa poche et s'en alluma une avant de reprendre. C'est le coup des météorites surnaturelles, ça les affole un peu je crois. Ou ils avaient décidé de se lancer dans une reconstitution grandeur nature des pires pages de l'histoire mélangées à celles de certains comics, sauf qu'il n'y avait pas de passage par le port d'un signe distinctif pour les populations déviant de ce que le gouvernement jugeait "normal". Restait juste à espérer qu'ils s'en tiennent aux mutants, même si ça ne l'arrangeait pas du tout, parce que s'ils décidaient d'inclure d'autres groupes les choses finiraient mal. Encore plus que s'attirer les foudres - littérales - d'une mutante lors de la fête nationale. Et une longue bouffée pour dissimuler le soupir qui gonflait dans sa poitrine.

Un monde dans lequel il n'avait pas envie de retourner tout de suite. Sans l'ignorer, il voulait juste rester encore un peu dans sa parenthèse avant de devoir de nouveau être celui qu'il était maintenant. Tu sais quoi, j'ai une idée. Si t'as un peu de temps tu te poses, et je te fais un dessin un peu plus personnel et travaillé que "Détails insignifiants qui intéressent personne", exemplaire n°13568. En désignant d'un mouvement de menton le carnet ouvert et les croquis qui couvraient la double-page alors qu'il enlevait le plastique de son paquet pour faire un cendrier improvisé. En échange, tu parles. De ce que tu fais quand t'es pas bloqué dans une ville en quarantaine, ce qui te passionne dans la vie, perso, pas perso, ce que tu veux. Surtout pour éviter qu'il prenne la pause instinctivement comme beaucoup faisaient quand il se mettait à dessiner, et pour avoir un fond sonore qui lui permettrait de garder contact avec la réalité. Et aussi parce qu'il avait une voix agréable à entendre, ce qui était toujours plus sympa. Un petit coup sur sa cigarette pour faire tomber les cendres dans son cendrier improvisé et il tira une nouvelle bouffée avant de remettre en place ses lunettes qui avaient la fâcheuse manie de glisser sur son nez et de hausser les épaules, un sourire tranquille sur les lèvres. Si ça te dit bien sûr.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Sam 6 Juin - 19:44
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Y’a un piaf qui s’pose pas loin de nous. Il est gris, avec un cou tout rouge, et il s’met à chantonner comme si l’monde autour de lui partait pas en lambeaux. Ça doit être bien, d’être un oiseau. Même si y’a une météorite qui tombe, tu peux quand même t’envoler loin, très loin dans le ciel pour t’échapper de cette connerie d’existence, avec qui l’karma aime bien jouer à chat – et aussi, s’barrer de Minneapolis d’un coup d’aile même au milieu d’une quarantaine. Mais bon, malheureusement, j’ai que deux bras, deux jambes, donc j’dois me contenter de ce que j’ai et prendre mon mal en patience. J’sais bien que le plan d’urgence va pas être levé tout de suite, j’ai bien vu que l’conseil municipal était totalement taré, à la limite du totalitarisme, mais… ouais, d’un autre côté, j’veux pas totalement perdre espoir non plus. J’suis probablement naïf de me dire que les choses finiront forcément par s’arranger et que les politiques en place tomberont de leurs piédestaux, mais tant pis.

« - Ouais, les météorites et leur connerie, surtout, j’maugrée dans ma barbe.

Au pire, Rahim est d’accord avec les décisions du gouvernement et me dira d’aller me faire foutre avec mes insinuations, mais pour tout avouer, j’en ai pas grand-chose à secouer : j’ai jamais fermé ma gueule sur mes positions politiques et c’est certainement pas aujourd’hui que j’vais commencer. Mais il préfère me proposer un dessin plus abouti contre un 3615 my life. J’crois qu’il est pas prêt, Rahim, clairement. J’suis une vraie pipelette quand je m’y mets, tellement que je peux soûler très rapidement les personnes autour de moi.

- Oh ben j’vais pas dire non ! J’ai rien à faire de ma vie en ce moment, en plus. Bon, j’avais bien besoin d’une pause, faut pas s’leurrer, parce que carburer à quinze cafés par jour pour tenir l’coup, j’suis pas sûr que ce soit très sain, mais j’aurai préféré partir en vacances dans un endroit un peu plus cool que Minneapolis. Oh, enfin… Il a l’air d’être du coin, il va peut-être se fâcher si j’dis du mal de l'endroit ? J’ai rien contre, en vrai, c’est même une ville assez stylée, mais j’dois bien avouer que j’aurai préféré être confiné quelque part sous les tropiques. J’veux dire, c’est pas hyper cool d’être retenu ici contre son gré.

Rahim se met à dessiner et les premières lignes apparaissent sur le papier blanc : c’est assez fascinant à regarder. Pour l’instant, je peux pas savoir ce que ça représente, mais on voit, dans la façon qu’il a de tenir son crayon et de se concentrer sur sa feuille, qu’il est fait pour ça, dessiner. Je l’imagine bien, enfermé chez lui, pris d’une inspi soudaine, à gribouiller au fusain jusqu’à ce qu’il en puisse plus.

- Mais sinon, ouais, de base j’étais là pour un concert, avec la pluie de météorites j’ai dû rester à l’hosto, rien de grave hein, mais bon, le temps que j’sorte la quarantaine a été décrété. Moi j’suis canadien, donc je t’avoue que rester aux States pour une période indéterminée, ça me fait un peu chier. J’suis musicien, mon groupe marche plutôt bien donc j’ai pas à m’en faire niveau thune et aucun patron me fera la gueule parce que j’peux pas aller travailler, mais bon, j’aime pas être loin de ma famille trop longtemps. J’ai eu mes parents et mon frère au téléphone, ils vont bien… ils sont juste inquiets pour moi, c’que j’peux comprendre. T’imagine, ton fils t’appelle et t’dit qu’il est confiné en pays étranger parce que les autorités ont décidés de se la jouer G.I Joe ? Enfin bref. Sinon, qu’est-ce que j’peux dire sur moi… Y’a pas grand-chose de passionnant, franchement. Enfin, j’peux te parler de hockey, mais j’suis pas sûr que ça t’intéresse des masses. »

J’me marre un peu, en m'passant machinalement la main dans les ch’veux. Le piaf est parti. J’espère que c’est pas un signe, et que j’embête pas déjà Rahim avec ma p’tite vie pas forcément folichonne – j’sais bien que y’a des gens qui rêvent de la célébrité avec des étoiles dans les yeux, mais mon quotidien, c’est surtout aller au McDo et rigoler avec mes potes, plutôt que d’faire des soirées mondaines ou de vivre des trucs fous. Et j’fais caca comme tout le monde, hein.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Dim 7 Juin - 19:40
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Évidemment que la réplique d'Eli sur le gouvernement l'avait fait sourire parce qu'il était du même avis, même s'il se serait abstenu de l'exprimer aussi fort dans un endroit aussi public, pleinement conscient du danger que ça pouvait représenter. Et il doutait que l'homme ait envie de voir débarquer une unité de l'U-AM dans sa chambre en pleine nuit. Sauf si c'était son truc bien sûr, pas son genre de juger à ce niveau. Tournant les pages pour en trouver une libre, il se redressa et traça les premières lignes. Discrètes, plus des repères qu'autre chose, de vagues formes qui s'affineraient plus tard. Pour le moment c'était tout ce dont il avait besoin, en attendant qu'Eli se mette à parler. Il n'avait encore aucune idée de l'aspect final, c'était rarement le cas à ce stade, mais juste le fait de sentir à nouveau le graphite glisser sur le papier calmait un peu les autres pensées qui tournaient dans son esprit. Sa page et la musique des mots et de la voix d'Eli, et la clope qu'il fumait quand il y pensait. C'était toujours comme ça quand il dessinait, le silence qui se faisait, le calme aussi, cette impression ténue qu'en ce moment précis il était là où il devait être, à faire ce qu'il faisait. Rien d'autre, juste dessiner.

Quand Eli s'était tût, il avait eu l'impression qu'on avait soudainement - et brutalement - arraché des écouteurs de la prise et il avait relevé la tête, jetant son mégot dans le cendrier. Même pas réalisé quand la cigarette s'était éteinte exactement. Il n'avait jamais été attiré par les sports de manière générale, y compris ceux d'équipe, sauf peut-être quand il s'agissait de dessiner des athlètes en action. Bien sûr il adorait jouer au foot, comme tout anglais qui se respectait, mais juste pour le plaisir de partager un moment avec les potes avant d'aller descendre des bières, mais depuis son arrivée aux États-Unis les parties se faisaient rares, presque inexistantes en fait. Rien de bien passionnant? Tu viens pas de me dire que t'étais musicien, avec un groupe, qui fait des concerts ailleurs que dans son coin d'origine? Même juste musicien aurait suffit en fait, qu'il soit professionnel ou non n'avait pas grand intérêt - à ses yeux du moins. Avec un père musicien, et une famille d'artistes, difficile de faire comme s'il lui avait sorti un métier plus conventionnel. Mais il l'imaginait mal avec un métier conventionnel de toute façon. Parce que ça, ça m'intéresse carrément plus que le hockey! Tu joues de quoi comme instrument? Comme style de musique? Vous faites quel genre de scènes? Décroiser et recroiser ses jambes, faire disparaître les quelques bonbons restant dans son giron, et étirer légèrement ses épaules et son cou qui commençaient à s'engourdir, avant de reprendre sa position initiale. Pourquoi tu fais de la musique? Qu'est-ce que ça te fait de jouer devant des gens? D'entendre quelque chose que t'as composé ailleurs que dans votre salle de répétitions?

Des questions comme ça, il en avait des centaines. Toujours, quand il s'agissait d'art. Eli aurait pu lui dire qu'il était sculpteur, metteur en scène ou écrivain, ça aurait été la même chose. Dès que ça touchait à un art, n'importe lequel, ça l'intéressait. Le fait qu'il soit un artiste reconnu n'avait rien à voir là-dedans, juste artiste, et sa conception de l'art était large. Partial? Peut-être, mais il n'allait pas changer aujourd'hui à ce sujet. Après tout, l'une de ses plus belles découvertes ces derniers mois était une gamine qui dessinait par terre à la craie en discutant avec son mouton rose imaginaire. Juste l'image de la jeune femme le faisait sourire. Jte jure, tout ce qui te passe par la tête, si ça a un rapport avec ton art, ça m'intéresse. Parce qu'il y avait quelque chose dans le regard des artistes quand ils parlaient de ce qu'ils faisaient, ce qu'ils aimaient. Quelque chose dans leurs traits, dans leur manière d'exprimer cette chose à l'intérieur. Une magie, qui faisait bien plus sens que tout ce qui les entourait. Ce petit rien dans l'ourlet des lèvres d'Eli, alors qu'il retournait à sa page pour en capturer une infime partie et l'immortaliser sur le papier. Et qu'il relevait son travail pour empêcher le musicien de voir son avancée ou ce qu'il dessinait exactement.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mar 9 Juin - 0:10
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J’aime bien parler avec les gens. J’sais pas, j’trouve ça hyper intéressant d’avoir une sorte de… fenêtre sur leurs quotidiens, en comprenant leur manière d’penser et la façon qu’ils ont d’voir le monde. J’pense que c’est important, de pas rester coller à nos propres petits points de vue comme si on avait la science infuse, d’autant que j’sais bien que j’suis pas un gars particulièrement intelligent et que j’comprends vite, mais qu’il faut m’expliquer longtemps : non pas qu’les mecs qui sont pas la moitié d’un con devraient s’conforter dans leurs pensées sans ouvrir leurs horizons, mais en vrai, s’ils sont vraiment brillants, ils le feront pas, donc…
Bref. J’suis un blagueur, le gars relou qui retient tout l’monde à la caisse du supermarché parce qu’il discute avec une petite vieille qui manque de compagnie, celui qui tient la jambe au facteur lorsqu’il l’voit au coin de la rue. J’vais pas m’excuser pour ce que je suis – c’est vraiment pas mon genre. Et aujourd’hui, mon fichu trait d’caractère me sert bien, puisque me voilà en train de déballer ma vie à un parfait inconnu comme si on avait élevé les cochons ensemble. Bon, du coup la conversation est un peu à sens unique, vu qu’Rahim est concentré sur son dessin, mais j’me dis que j’finirai bien par lui faire cracher l’morceau, à lui aussi.

« - Bon, c’est sûr que si tu l’prends comme ça, c’est assez stylé, j’dis en m’grattant le crâne, un peu gêné. J’suis p’têtre célèbre, mais ça m’fait toujours bizarre de m’rendre compte que je vis la vie dont rêvent des millions de gens. C’est un peu… vertigineux, comme pensée ? Genre, j’ai l’impression de m’tenir au bord du vide, et tout le monde attend qu’une chose, c’est que j’saute pour prendre ma place. Enfin, c’est con. J’joue de la guitare depuis que j’suis gamin, et j’chante aussi – au départ, c’était plus par défaut qu’autre chose, parce que personne d’autre dans l’groupe était capable de faire une note sans sonner comme un chat à moitié crevé, mais au final, j’aime bien. P’têtre même plus que la guitare. Mais en vrai, c’que je préfère, c’est composer : c’est l’bassiste de mon groupe qui fait les textes parce que moi, sinon, j’ferai que des chansons sur genre… un caillou qui traîne au bord de la route. Pas sûr que ça plaise des masses aux fans.

J’rigole, mais c’est vrai, en fait. J’suis loin d’être un poète, j’suis pas du genre à sortir des métaphores de trois pans de long pour dire ce que j’ressens : David, il est bien meilleur que moi pour faire des textes qui comptent, genre, avec un vrai message derrière. On a trouvé un bon rythme, tous les deux, et avec Josh aussi bien sûr. J’suis assez fier du chemin qu’on a parcouru.

- On fait du rock. Enfin, du punk, j’suppose, pour être précis. Mais wah, tu poses des questions dures ? Faut que j’réfléchisse, j’suis pas une tête moi ! J’passe mes deux bras derrière ma tête et j’pose mes mains sur ma nuque, quand j’suis dans cette position, ça m’aide à penser, d’habitude. Jouer devant des gens, c’trop bien. Enfin, ouais, c’est con dis comme ça, mais c’est la meilleure sensation au monde, surtout quand t’as tout l’monde qui chante en cœur, y’a un truc de fou qui s’passe entre toi et l’public, j’peux pas trop expliquer. Surtout quand t’es à l’étranger, genre à l’autre bout du monde, y’a des gens qui ont des pochettes de CD avec ta gueule dessus, c’est grave bizarre, quand tu prends cinq minutes pour y réfléchir, franchement !! J’essaie de regarder ce que dessine Rahim, mais il m’bloque la vue comme les gamins qui mettent leurs classeurs en forteresse là, pour pas qu’on copie sur eux. C’pas juste, je voulais voir, moi ! J’retrousse ma lèvre, j’boude un peu, mais bon, j’continue quand même à parler. Enfin, tu parles d’art mais pas tout l’monde est d’accord, t’en as qui disent que c’est d’la musique de sauvage, ce genre de conneries. J’sais pas si c’est ton genre de musique, en vrai, mais p’têtre que t’as déjà entendu parler des Saving Stardust ? »

J’essaie pas de l’convertir ou quoi que ce soit de c’genre, j’suis juste curieux d’en savoir un peu plus sur lui, parce que j’parle, j’parle, mais au bout d’un moment, le son d’ma propre voix commence à m’faire chier (et c’est embêtant pour un chanteur quand même). Alors, j’pose aussi une question parce que y’a pas d’raison hein. C’est donnant-donnant. J’saurai quel genre de musique il aime bien, même s’il doit arrêter d’dessiner pour ça – au pire, j’piquerai son crayon jusqu’à ce qu’il me réponde.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mar 9 Juin - 23:55
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Ça avait pris du temps avant que les points se relient enfin dans son esprit, à l'opposée du dessin qui avançait plutôt bien. En fait jusqu'au moment où Eli lui avait dit le nom de son groupe, et après il avait presque vu l'ampoule s'allumer dans son esprit, comme dans les dessins animés. C'était donc de là qu'il le connaissait, si on pouvait vraiment parler de "connaître" quelqu'un à ce niveau. La mine en suspens au dessus de la page, il avait relevé la tête vers l'homme, tâchant de contrôler le sourire franchement amusé qui menaçait de fendre ses lèvres. J'ai des pochettes avec ta gueule dessus, si c'est ce que tu demandes... Il avait même prévu de venir au concert de Minneapolis, s'il ne s'était pas endormi comme une masse dans le canapé parental, pour être réveillé quelques heures plus tard par la chute de météorites. Mais ce n'était pas le mieux, et c'était peut-être ça qui l'amusait le plus. Et tu sais quoi? C'est pas la première fois qu'on se croise ou que je dessine pour toi. Voilà, c'était ça qui lui donnait envie de rire comme un gamin. Destin, hasard, karma, intervention divine, peu importe le nom qu'on donnait à ça, c'était juste parfait. Ou la tête d'Eli là tout de suite devant cette révélation.

Refermant son carnet, parce qu'il comptait bien garder son dessin pour lui encore un peu, il avait laissé échapper un petit rire avant de continuer. Je saurais pas te dire quand exactement mais c'était vers vos débuts, quelque part en Angleterre pendant un festival ou quelque chose du genre. Un concert en tout cas. Je t'ai croisé à votre sortie de scène et je t'ai donné un dessin. De toi en train de chanter je crois. Ça sonnait vraiment comme le comportement de fanboy par excellence, le genre qu'il n'était pas vu qu'il préférait largement se faire oublier et observer de l'extérieur, mais sur le moment ça lui avait juste fait plaisir de donner le dessin à Eli. Un remerciement pour le moment, et il était passé à un autre concert sans se soucier plus que ça de ce qui venait de se passer. Je suis vraiment super content que vous ayez réussi à continuer et à vous faire autant connaître. Vous faites de la bonne musique, peu importe ce que les gens en pensent, et je dis pas ça parce que j'ai tous vos CDs. Sincèrement et stupidement content pour eux, parce qu'ils avaient réussi à se faire entendre en faisant ce qu'ils aimaient le plus. Probablement ça qui l'avait poussé à dessiner le jeune chanteur à l'époque, cette même étincelle qu'il avait vu quand l'homme avait parlé de ce que ça lui faisait d'être sur scène.

Alors oui il n'était pas croyant, mais en ces temps plus que troublés pour lui, retrouver Eli et cet échappatoire à la vie bien réelle qui l'attendait une fois qu'il serait sorti du parc lui faisait l'effet d'une petite lumière dans les ténèbres. Tout n'était pas absolument déprimant, même si le groupe était bloqué en ville à cause de la quarantaine - et, par extension, de lui et ses petits camarades mutants - et qu'ils auraient très certainement aimé poursuivre leur tournée plutôt que de s'éterniser dans ce qui ressemblait de plus en plus à une mauvaise adaptation de comics. Mais voilà, ce tout petit rien du tout faisait du bien, la preuve qu'il y avait encore un peu de positif quelque part. Rouvrant le carnet, il avait repris son dessin avec cette idée en tête, non sans adresser de nouveau un large sourire à Eli avant de replonger. Vous comptez faire d'autres concerts pendant que vous êtes ici? C'est pas les endroits qui manquent, et il y a du y avoir pas mal d'annulations vu que plus personne peut rentrer. Et plus personne ne sortait non plus, l'obligeant à annuler son départ pour Londres et à donner à distance les places pour les concerts qu'il avait prévu de faire cet été.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Ven 12 Juin - 22:57
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J’vois une sorte d’étincelle s’embraser dans les yeux d’Rahim, un peu comme dans les dessins animés là, vous savez, lorsque Bugs Bunny a une ampoule qui s’allume au-dessus de sa tête ? Ben c’est la même chose. J’me demande ce qu’il a, p’têtre une sorte d’inspiration subite là, c’est un artiste après tout, si ça se trouve dans deux secondes il va s’mettre à peindre sa Chapelle Sixtine perso, genre Michel-Ange des temps modernes. Mais non, raté, en fait, ça a aucun rapport. Il m’dit qu’il est fan, qu’il a tous mes disques, et j’lui souris de toutes mes dents. C’est toujours cool de rencontrer des gens qui aiment la bonne musique, encore plus quand c’est la tienne. Mais ça va plus loin, puisqu’il me dit que j’ai déjà eu l’plaisir de voir ses dessins, même, d’en avoir un à moi. L’Angleterre, mes débuts… J’me souviens de notre première tournée mondiale, de la sensation de dingue qui t’prend les tripes, lorsque tu t’rends compte qu’à l’autre bout de la planète y’a des gens qui connaissent par cœur les chansons que t’as composé dans ta chambre, dans une maison banale de la banlieue de Vancouver. J’me rappelle bien des premiers autographes signés pour des personnes aux accents exotiques, qui prononcent ton nom en s’gourrant de prononciation - et j’me rappelle, surtout, de l’émotion qui t’saisit lorsque y’a un gars que tu connais ni d’Eve ni d’Adam qui t’passe un dessin de ta tronche, en train de chanter, comme si t’étais une vraie star, et c’est là que ça te frappe : c’est vrai, en fait, t’es bel et bien devenu une star. J’crois que c’est moi, maintenant, qui ressemble à un lapin qu’a avalé une ampoule. J’réponds pas tout de suite, j’ai juste l’air hyper excité et j’fouille mes poches en frétillant comme un poisson qu’on aurait tiré hors de l’eau. J’finis par trouver mon portefeuille après avoir sorti des clés, un médiator, une vieille barre chocolatée à moitié mangée et un ticket de caisse de McDonald’s, et je l’ouvre en essayant de me contenir un minimum. Là, j’me mets à enlever toutes les cartes qui sont dans l’ptit carré de cuir, j’extirpe des trucs que j’savais absolument pas avoir là-dedans, notamment trois ou quatre préservatifs, et j’finis par sortir ce que je cherche, une feuille pliée en huit qui est toute noircie par le temps. Je l’ouvre en essayant de pas l’abîmer, le papier est devenu un peu friable à cause des années, puis j’le montre à Rahim avec un sourire tout fier.

« - C’était en 1974, gars, ça date pas d’hier. Je l’ai gardé parce que je l’ai trouvé trop beau, j’me rappelle, puis c’était l’un de mes tout premiers concerts à l’étranger, j’étais encore qu’un gosse, putain. J’sais même pas comment c’est possible qu’il soit en suffisamment bon état pour qu’on puisse voir les traits d’crayon, j’suis tellement nul pour garder mes affaires en bon état, d’habitude…

J’regarde le dessin. J’ai pas tellement changé, avec les années – oh, ok, j’dois bien avouer que j’ai quelques cheveux blancs et un peu d’rides au coin des yeux, maintenant, mais j’ai pas encore un pied dans la tombe, tout va bien d’ce côté-là. Par contre, c’est quel niveau de chance de tomber sur le mec qui m’a dessiné en Angleterre, y’a neuf ans, dans un parc totalement random à Minneapolis ? J’suis pas un matheux, mais j’suis à peu près sûr que les pourcentages de statistiques étaient contre nous.

- J’sais pas, pour l’instant, on est en stand-by, c’est un peu… l’impro, tu vois. Comme on sait pas combien de temps on va être coincés ici, c’est dur de s’projeter, et puis, fallait aussi qu’ma main guérisse. Bon, ça va maintenant, j’peux jouer sans soucis, mais… Ouais, j’sais pas. C’est une situation un peu bizarre. Mais p’têtre, si on a l’opportunité j’dirais pas non, un concert de charité ou un truc du genre… L’avenir nous l’dira. Bon, c’est pas tout mais tu m’le montres, ton fichu dessin là ? J’vais mourir si tu continues à m’faire mijoter comme ça, j’suis trop curieux moi. »

Et j’essaie de m’rapprocher de lui pour pouvoir voir les traits, quitte à forcer un peu l’passage. C’est vrai quoi, j’veux savoir ce qu’il me prépare, Rahim. Ca sera hyper intéressant de mettre à côté le dessin qu’il a fait il y a neuf ans et celui-là, voir son évolution en tant qu’artiste, tout ça.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Sam 13 Juin - 22:06
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Vu son sourire et son agitation, le musicien se souvenait de cette histoire de dessin. Il l'avait regardé vider ses poches à la recherche de quelque chose sans sourciller, ce n'était certainement pas lui qui allait se mettre à juger sur ce point, son sac était probablement aussi en désordre que les poches du brun. Presque sans sourciller. Parce qu'il n'avait pas pu s'empêcher de lever un sourcil étonné en voyant les emballages si caractéristiques tomber du portefeuille. Un préservatif ok, mais quatre ?  Non pas qu'il soit content de savoir qu'Eli se protégeait, c'était une très bonne chose, mais il n'avait pas vraiment envie d'imaginer quel genre de vie il menait pour avoir besoin d'autant sur lui. Ou est-ce qu'il était bien trop vieux jeu et coincé pour même concevoir qu'on puisse effectivement avoir besoin de quatre exemplaires "au cas où". Probablement ça. Et c'était bien son dessin qu'Eli lui montrait fièrement, il reconnaissait sans problème les traits légèrement effacés par les années.

1974. Si longtemps déjà? C'était l'année où il avait quitté le confortable cocon familial et pris son appartement dans Northeast, avant de partir faire le tour de l'Angleterre et des concerts tout l'été pour fêter ça. Presque une décennie auparavant, quand son monde tournait encore normalement. Quand la seule chose qui importait vraiment était son propre bien-être et son boulot. S'il n'a pas bougé de là, il a été protégé de la plupart des dommages qui pourraient abîmer et faire disparaître les traits. Il s'abstiendrait en revanche de lui dire que s'il voulait le conserver plus longtemps, Eli devrait songer à le faire plastifier et ne pas le garder dans son portefeuille. Parce que même si le chanteur y accordait apparemment une grande valeur sentimentale, lui pouvait voir les défauts évidents dans le trait, la composition, tous ces petits détails qui démangeaient son envie de toujours faire mieux. De déchirer le dessin et de le jeter dans la poubelle la plus proche, mais il avait l'impression que s'il faisait ça Eli se mettrait à pleurer. Et ça c'était bien pire que de devoir accepter que quelqu'un se balade depuis une dizaine d'années avec ce truc bâclé qu'il avait osé lui donner à l'époque.

Il avait eu un petit mouvement de recul instinctif quand le musicien avait envahi son espace vital, lui faisant refermer son carnet presque aussitôt qu'il avait compris ce que l'autre homme cherchait. Enfin si c'était bien ça, et pas autre chose. Un peu de patience! T'as pas parlé autant que je l'espérais, moi je pensais que tu passerais la prochaine demi-heure à t'étaler sur la musique et tout! Sa dextre s'était posée sur l'épaule de l'homme, le repoussant légèrement pour qu'il retourne là où il était quelques secondes auparavant. Et si tu veux un conseil pour les semaines à venir, évite de surprendre les gens comme ça... ou de t'approcher sans leur accord. J'ai cru comprendre que certains habitants étaient devenus assez nerveux et susceptibles de "réagir" dans des situations de stress... Et le fait d'être littéralement chassés ou désignés publiquement comme l'ennemi numéro un n'aidait pas. Avec lui il n'y avait pas de risque de blessure ou autre, mais ça ne serait pas forcément le cas avec les autres mutants. Haussant les épaules, il avait rouvert son carnet à la bonne page, heureusement gardée par son porte-mine. Quand est-ce que t'as découvert ta passion pour la guitare? Qu'est-ce que t'as ressenti la toute première fois que vous avez joué sur une scène? Comment vous choisissez le design de vos pochettes? Bon la dernière était peut-être un peu plus orientée pour lui, mais si ça permettait à Eli de parler un peu plus de qui il était pendant qu'il terminait son dessin...

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Dim 14 Juin - 18:23
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Bon, j’avoue que j’pourrais être un peu plus patient dans ma vie en général. Mais c’pas de ma faute, j’déteste attendre, peu importe la situation : et j’suis pas du genre à m’énerver ou quoi qu’ce soit du genre, comme les gars hyper relous qui klaxonnent aux feux rouges ou qui insultent les mémés à la caisse du supermarché parce qu’elles mettent longtemps à mettre les courses sur le tapis roulant, j’deviens juste assez… embêtant, comme les enfants qui s’ennuient et qui s’mettent à faire des conneries pour qu’on leur donne de l’attention, vous voyez l’genre ? J’fais pas exprès hein, et j’en ai vaguement conscience donc j’essaie de pas être trop épuisant non plus, mais c’est difficile d’aller contre sa nature, j’suppose. Et pour ma défense, dans c’cas précis, c’est une torture de devoir attendre jusqu’au dernier moment de savoir l’dessin que Rahim est en train de dessiner, j’ai grave envie de savoir moi ! Alors, ok, j’aurai pu être un peu plus… doux, mais bon, je l’ai pas non plus plaqué au sol pour pouvoir voir sa feuille (et croyez-moi, j’aurai pu).

« - Maaaaaaais, je chouine un peu en lui faisant les yeux doux, pour essayer de l’amadouer. Tu peux pas m’faire ça Rahim là, tu vas avoir ma mort sur la conscience j’te jure !

J’me recule pour pas l’rendre mal à l’aise, mais y’a ma jambe qui s’agite dans tous les sens tellement j’suis frustré. J’écoute ce qu’il dit hein, j’me doute que si j’me mets à tacler un gars qui, depuis la pluie de météorites, a genre une super-force ou un truc du genre, j’vais vraiment finir par manger les pissenlits par la racine, mais ouais, j’fais pas exprès d’être aussi empressé, tout l’temps. Quand j’étais môme, à l’école, j’pouvais pas rester assis longtemps et dès que j’me mettais à fixer le tableau plus d’un quart d’heure, j’voyais flou et mon cerveau s’mettait à partir dans des délires chelous. J’sais pas, j’ai tendance à m’dire que c’est pareil pour tout l’monde, mais j’vois bien que y’a des gens qui ont moins de soucis que moi pour s’poser et s’concentrer ? Donc p’têtre que c’est moi qui suis détraqué, quelque part. En tout cas, j’ai conscience qu’il faut que j’me calme un peu, bien souvent, parce que ça va finir par m’jouer des tours.

- Ouais, ouais, t’as raison je sais… J’baisse le nez vers le sol, un peu penaud. Heureusement, l’artiste se met à me reposer des questions et ça m’occupe suffisamment pour que j’me mette pas à essayer à nouveau de déployer un stratagème de ninja pour voir ce qu’il dessine. Bon, euh… Pour la guitare c’est tout con, j’ai commencé quand j’étais gamin, mon père avait une vieille gratte dans l’grenier de notre maison, j’ai essayé d’faire quelques accords dessus, et toute ma famille m’a supplié d’arrêter d’leur casser les oreilles du coup, ils m’ont payé des cours. Puis j’ai jamais vraiment arrêté. J’touche un peu d’autres instruments aussi, basse, batterie, saxo, mais j’suis loin d’avoir autant d’pratique dans les pattes qu’en guitare. Tu joues, toi aussi ? Ou tu fais que dessiner ? Enfin, "que" dessiner… C’est déjà ouf, moi perso j’suis incapable de tracer un trait droit, déjà, de base, donc bon… J’secoue la tête avant de continuer de plus belle. La première fois que j’ai joué sur scène ? Euh… Ben… Imagine un orgasme, tu vois, mais vraiment l’orgasme de ta vie, avec la personne que tu voulais pécho depuis des années, j’sais pas si tu vois l’genre. C’est un peu pareil, c’est de l’adrénaline pure, c’est… pendant tout le set, tu débranches ton cerveau, et tu t’éclates, t’as pas besoin de réfléchir au pourquoi du comment, t’es juste foutrement toi-même, un point c’est tout.

Il faut vraiment qu’on trouve une solution pour jouer à Minneapolis si la quarantaine vient à s’prolonger encore longtemps, comme l’a suggéré Rahim. Parce que cette sensation, c’est pire qu’une drogue, une fois que t’y as goûté, tu peux plus t’en passer, et ça me manque grave.

- Pour les pochettes, c’est surtout la maison de disque qui s’en occupe. On a notre mot à dire hein, on peut foutre des vétos ou donner des idées, mais nous, on est des musicos, on est loin d’être spécialistes de ce genre de trucs. Souvent, ils font plusieurs maquettes puis on doit choisir parmi elles. T’as déjà dessiné pour ce genre de choses ? Genre, une pochette de disque ? Franchement, vu ton talent, j’verrais bien ton taff étalé en grand chez tous les disquaires. »

Et j’le pense vraiment, même si j’dis ça aussi pour qu’il baisse sa garde et qu’il me laisse enfin voir ce putain de dessin. J’ai mariné assez longtemps, j’crois, là, non ? Quand est-ce qu’il va m’délivrer de cette souffrance, là, j’en peux clairement plus !
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mar 16 Juin - 1:49
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Captant dans la périphérie de son regard l'agitation de l'autre homme, il s'était mis à dessiner un peu plus vite qu'il ne le faisait d'habitude. Il préférait prendre son temps, laisser les traits se placer d'eux-mêmes, et il aurait certainement préféré ne pas avoir un gars qui trépignait littéralement d'impatience à côté de lui, mais on ne choisissait pas toujours. Au moins Eli semblait maintenant assez absorbé par ses réponses pour ne pas penser à l'assaillir une nouvelle fois, et lui laisser le temps d'apporter les touches finales au dessin, principalement accentuer certains traits. Il s'était retenu de lui dire que s'il voulait tracer un trait droit il suffisait de prendre une règle, mais avait tout de même sourit distraitement. Parce qu'il n'y avait pas de lignes parfaitement droites dans la nature, jamais vraiment, et c'était bien mieux comme ça. Le monde serait tellement ennuyeux si tout était rectiligne. La vie elle-même ne l'était pas, pourquoi ce qui l'entoure le serait? C'était juste une invention de l'homme, cette histoire de droiture rigide à laquelle les gracieuses courbes de la nature devaient se conformer.

Il n'avait pu s'empêcher de tiquer à ce qui avait suivi, ses lèvres se crispant légèrement dans ce qui pouvait passer pour un signe de concentration. Alors non il ne voyait pas exactement par rapport à ce fameux orgasme, et décidément Eli avait un don certain pour appuyer l'air de rien là où ça faisait mal, mais il comprenait parfaitement ce qui avait suivi. Cette façon d'être complètement déconnecté de la réalité tout en y étant intimement lié. Lui voyait plus ça comme un apaisement, presque comme si son cerveau dormait et qu'une partie instinctive de lui prenait les commandes de ses mains. Plutôt des couvertures de bouquins, des illustrations pour des boites de communication et quelques autres petits trucs. Et je joue pas, mais mon père oui. Violoncelle et piano principalement, et un peu de contrebasse et de sitar. Son pauvre père qui avait tenté pendant des années de lui apprendre à jouer. Un échec cuisant, malgré la patience et la douceur paternelle. Enfant il avait été incapable de même retenir à quoi correspondaient les cordes et les touches, bien trop occupé à dessiner des bonhommes à têtes de notes sur les partitions et à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête, puis à simplement disparaître pour aller jouer avec sa sœur. Ça n'était pas sa voie, il préférait largement les crayons, les couleurs et les supports qu'il trouvait sur son chemin.

Après un dernier regard critique sur son dessin, il avait rapidement signé et avait soigneusement retiré la page du carnet avant de la tendre au musicien. Pas satisfait de lui, il ne l'était jamais vraiment de toute façon, mais s'il avait pris plus de temps l'autre allait effectivement mourir de l'attente insoutenable. Ça mériterait des couleurs, mais j'ai pas pensé à en prendre et je crois que tu l'aurais arraché bien avant. Pendant qu'Eli admirait son dessin tant attendu, il en avait profité pour s'étirer largement, sentant son dos reprendre une forme anatomiquement normale avec un craquement sinistre. Il n'avait vraiment pas choisi la bonne position pour dessiner pendant des heures, mais au moins il avait pu s'échapper un peu. Et il n'était pas trop mécontent de la façon dont il s'était inspiré des Apollons Citharèdes pour le portrait qu'il avait fait du musicien, mêlant la couronne de lauriers et sa paire de lunettes de soleil à ses mèches folles et l'ombre d'une guitare en arrière-plan. Définitivement fan des lunettes de soleil sur ce qui ressemblait presque à une étude pour une sculpture de buste. Récupérant son thermos, il avait bu plusieurs longues gorgées de thé avant de s'allumer une nouvelle cigarette. Ça vaut l'attente?

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Mer 17 Juin - 11:14
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J’hoche la tête en écoutant les réponses de Rahim à mes questions, m’disant que quelque part, c’est marrant, on est hyper différents mais… j’sais pas, y’a un truc du domaine de la passion, une sorte d’ardeur dans les choses qu’on aime qui font qu’on est plus semblables qu’on peut avoir l’air au premier abord. Y’a l’dessin d’un côté, la musique de l’autre ; la vue et l’ouïe, c’est plus complémentaire qu’opposé, non ? Mais bref, j’suis pas là pour partir dans des tirades semi-philosophiques, on s’en fiche un peu : ce qui compte, c’est que Rahim finit ENFIN par me montrer son dessin, en m’délivrant de cette attente insoutenable qui devrait limite être interdite par la convention de Genève. Et putain, ça valait le coup d’attendre tellement c’est magnifique ! Genre, bon, ça reste ma tronche, j’suis pas non plus un mannequin ou quoi, j’sais que j’suis pas hideux à regarder et que j’ai même un certain « charme », mais bon, l’beau gosse de la bande ça reste David, pas moi – mais l’dessin, genre… non, on dirait pas une photo, on reconnait vraiment un style derrière, un trait particulier, et c’est c’qui fait qu’il est vraiment fascinant en fait. J’regarde la feuille, totalement émerveillé.

« - Ouah, putain gars c’est… pour sûr que ça la vaut ! J’veux dire, j’crois que j’possède rien d’aussi beau que ça chez moi, j’vais le faire encadrer, clairement !

Bon j’exagère p’têtre un peu, mais en fait, j’le pense vraiment sur le coup. Y’a un truc très particulier avec le fait de recevoir un dessin qui a été spécialement fait pour toi, de la main même de l’artiste, ça lui donne vraiment une dimension spéciale, j’aurai presque envie de dire sainte mais bon, là, ça s’rait vraiment excessif.

- Après ça fait p’têtre un peu égocentrique d’avoir un dessin d’soi dans son salon… mais bon, je m’en fiche en fait. Merci Rahim, j’sais pas trop comment te remercier !

Parce que pour lui rendre la pareille, faudrait que… j’lui écrive une chanson ? Honnêtement, ça serait un peu bizarre non, genre j’essaie d’lui chanter la sérénade ou un truc du style ? Et puis, les paroles, c’est pas mon dada, c’est David qui s’y colle, moi j’compose et c’est tout. Enfin, de temps en temps j’essaie d’écrire des p’tits textes hein, mais c’est toujours vraiment pourri et j’finis trop souvent par faire des métaphores qui parlent de sandwichs au poulet, c’qui est pas hyper poétique faut bien l’avouer. Donc bon, vaut mieux laisser faire les professionnels. Nos albums, ils sont assez décousus en termes de thème, certains diraient même chaotiques, mais c’est notre marque de fabrique : on passe de la balade d’amour aux textes engagés, en passant par des chansons où j’case le plus possible de solo de guitare, et on les aime bien comme ça – j’crois que nos fans aussi, j’espère en tout cas.

- T’as un truc de prévu là ? Enfin, j’veux pas non plus t’embêter plus longtemps quoi, déjà que ça fait 30 minutes que j’te fais chier pour un dessin j’veux pas en rajouter une couche, mais un dessin pareil, ça mérite bien que j’te paye un verre, au moins. »

Ça m'semble être la moindre des choses, quand même.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Jeu 18 Juin - 15:01
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Il avait laissé son regard vagabonder autour d'eux alors qu'il massait distraitement sa dextre entre deux bouffées de nicotine. Au moins ça plaisait à Eli, même s'il doutait qu'il lui eût dit si ça avait été le contraire, malgré son évidente facilité à parler. Quelques ronds de poignet, sentant l'articulation manifester son mécontentement, et un regard vers le ciel avant de rouvrir son carnet à la page qu'il avait abandonnée plus tôt. Il restait encore quelques heures avant que le soleil ne tombe, avant que les patrouilles se fassent plus présentes, avec un peu de chance il pourrait encore dessiner un peu avant qu'il ne soit vraiment temps de rentrer. Peut-être le massif de fleurs qu'il avait vu en arrivant, ça faisait longtemps qu'il ne s'y était pas essayé. De rien. Et merci suffit amplement. Sur une page libre, il avait commencé à tracer une esquisse rapide de ce qu'il avait dessiné pour le musicien, pour ne pas oublier cette histoire de mélange entre antique et moderne qu'il aimait vraiment bien. Peut-être qu'il en ferait quelque chose plus tard, ou ça resterait sur cette page et ne reverrait plus jamais la lumière, mais au moins il l'avait au cas où.

Portant le thermos à ses lèvres quand il eût terminé, il manqua de s'étouffer en entendant la proposition du canadien, sentant un peu de thé glisser le long de son menton, puis tomber en gouttes sur sa page. Laissant échapper quelques jurons bien sentis, il s'était dépêché d'essuyer le carnet sur son pantalon avant de commencer à repasser les traits qui s'étaient estompés avec l'humidité. En fait je comptais encore dessiner jusqu'à qu'il y ait plus du tout de lumière potable... Avec tout ce qui se passe en ce moment j'évite de trop sortir, et j'en profite autant que possible quand je le fais. Et puis c'était "j’te paye un verre" ou "j’te paye un verre"? Parce qu'aucune des deux idées ne l'enchantait vraiment depuis l'arrivée d'une certaine mutation, plutôt l'inverse en fait. D'un côté il y avait un endroit clos avec une foule de témoins - ou délateurs, selon le point de vue - qui pouvaient le balancer s'il faisait une sortie accidentelle, ce qui n'aidait pas à ne pas en faire. Et de l'autre, la même chose avec en plus un mec qui s'intéressait d'un peu trop près à lui, ce qui aiderait encore moins à maintenir les angoisses au large.

Et il ne comprenait pas vraiment pourquoi l'homme insistait tant sur la soit-disant valeur de ses dessins, aussi doué puisse-t-il être ça restait juste des esquisses pour se vider la tête, sans aucune autre prétention derrière, même pas destinées à être vues. Mais vraiment, ça vaut largement le temps que t'as passé à parler, pas la peine de te prendre la tête à essayer de compenser ou je sais pas quoi. Il n'avait pas le talent d'un Da Vinci ou d'un Raphaël pour qu'on s'arrache le moindre de ses gribouillis comme si c'était de l'or, juste un dessinateur parmi tant d'autres, avec un carnet bon marché entre les mains. Au moins les dommages sur celui qu'il tenait aujourd'hui n'avaient pas été trop importants, et ça n'avait pas eu le temps de traverser sur d'autres pages. Machinalement il s'était mis à tracer le contour de l'une des taches de thé avant de la transformer lentement, trait par trait, en un chrysanthème pleinement fleuri. Pour lui c'était aussi simple que ça. Il en avait fait son boulot parce qu'être payé à faire ce qu'on aimait n'était pas le plus désagréable au monde, mais c'était rien ne valait un après-midi dans un parc à juste dessiner sans penser à rien d'autre que le grattement de la mine sur le papier.

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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Sam 20 Juin - 20:19
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Ma mère, elle déteste qu’on lui fasse des compliments. Quand j’étais petit, j’lui disais qu’elle était belle, qu’elle avait des ch’veux qui sentaient bon, qu’elle était la meilleure maman du monde, et à chaque fois, elle me disait d’arrêter et que c’était pas vrai. Y’a des gens comme ça, j’sais pas trop pourquoi mais ils se sentent pas bien lorsqu’on pointe du doigt leurs qualités, comme si ça s’faisait pas d’être fier de ce qu’on est : j’ai l’impression que Rahim, là, avec sa bouche en cœur et ses doigts d’fée, fait partie d’ceux là. Moi, si j’savais dessiner comme lui, j’passerai mon temps à me la péter, mais il arrête pas d’faire comme si ce truc qu’il m’a dessiné, c’était moins important qu’une p’tite goutte d’eau riquiqui dans un immense océan. J’me doute qu’il a déjà fait mieux dans sa vie et que c’est loin d’être son œuvre la plus travaillée, mais quand même, ça reste super cool, déjà ! J’aime chacune de mes chansons de toutes mes forces, même celles qui ont moins d’succès que les autres, et j’arrive pas à imaginer que ça puisse être différent pour lui.
Donc c’pour ça que je lui propose d’aller prendre un verre, j’me dis que c’est pas grand-chose, mais c’est un bon moyen de le remercier tout en… continuant notre conversation ? J’sais pas, il est assez cool donc j’ai pas envie d’lui dire au revoir, comme ça, et d’plus jamais l’revoir de ma vie. Mais bon, il refuse en m’sortant des arguments que j’peux comprendre, et j’vais pas non plus l’obliger à continuer d’mater ma tronche, hein. S’il a pas envie, c’est son choix, et j’serais bien con d’insister jusqu’à ce que le simple son d’ma voix lui donne de l’urticaire, clairement.

« - Oh, ok, comme tu veux, j’lui dis simplement. C’est toi qui voit, j’comprends.

Bon, clairement, moi j’pourrais jamais rester enfermé comme ça pendant longtemps, et si je m’autorisais qu’une seule sortie tous les cent ans j’la passerai certainement pas posé dans un parc, mais chacun est différent, après tout, j’vais pas juger. J’reste encore quelques secondes à l’dévisager, sans savoir trop quoi faire, puis j’finis par lui faire un p’tit geste de la main.

- Bon, ben… si tu changes d’avis, j’crèche à l’IDS Center, j’sais pas si tu vois, l’hôtel à Northeast ? Hésite pas, ça s’ra toujours avec plaisir. J’remets ma capuche et mes lunettes de soleil, y’a pas grand monde dans l’parc, mais j’ai pas envie de me faire alpaguer dès que j’mets un pied sur l’trottoir. Bye, Rahim. C’était hyper chouette de te rencontrer… enfin, de te re rencontrer, en vrai. »

J’laisse échapper un p’tit rire, puis j’commence à m’éloigner. C’est pas tout, mais faut que j’trouve le meilleur emplacement possible sur l’mur de ma chambre pour mon nouveau dessin, moi.
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Sujet: Re: Se souvenir, c'est recommencer (ft. Rahim) :: Lun 22 Juin - 3:12
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Une grosse pivoine avait commencé son éclosion à côté du chrysanthème de thé et de graphite, alors qu'il dessinait presque machinalement les pétales s'épanouir au fur et à mesure. On lui demandait rarement des fleurs dans son boulot de tous les jours, et c'était souvent vu comme un exercice de débutant, mais il y avait quelque chose d'infiniment complexe - et d'une simplicité extrême - qu'il adorait. Et puis c'était joli les fleurs, et ça changeait, alors que les contours d'un lys rejoignait le bouquet qu'il commençait à former. Ah Eli s'en allait? Dommage, c'était plutôt sympa de discuter - enfin plutôt de l'écouter - tout en dessinant, et il n'était pas d'une compagnie désagréable non plus. Un peu remuant, mais ce n'était pas lui qui allait critiquer, il avait fait tourné en bourrique plus d'une personne dans ses phases actives. À la prochaine re-re-rencontre alors! Accompagné d'un petit signe de main en réponse à celui du musicien, et il l'avait regardé s'éloigner sur quelques mètres avant de retourner à ses fleurs.

Quel hôtel il avait dit déjà? Et son nom de famille c'était quoi? Même pas sûr qu'il lui ait dit à un moment, tout comme lui n'avait pas donné le sien, maintenant qu'il y pensait. Et même s'il réussissait à se souvenir du nom de l'hôtel, s'il se pointait en demandant "Eli des Saving Stardust, de la part de Rahim le dessinateur"... Il avait rapidement griffonné quelque chose à côté des fleurs et avait arraché le bout de la page avant de se relever, et manquer de s'étaler à cause de ses jambes engourdies, puis s'élancer vers l'homme presque à la sortie du parc. Eli attends! Pas la course la plus élégante, mais au moins il ne s'était pas ramassé et avait même réussi à s'arrêter avant de bousculer le canadien. Puis deux secondes pour reprendre sa respiration, pas vraiment habitué à courir. La réception transmettra jamais si j'appelle ou que je me pointe, je vais juste tomber dans la catégorie "groupies" et me faire refouler. Et il lui avait tendu le morceau de papier où il avait écrit son numéro, juste sous les fleurs en fait. Appelle-moi, surtout si vous trouvez un endroit pour jouer.

Un dernier sourire et il était reparti aussi vite qu'il était arrivé, principalement pour chasser la pie qui avait jeté son dévolu sur son porte-mine et tentait de lui voler. Puis ranger ses affaires, et se trouver un banc près des fleurs pour continuer de dessiner encore un peu. Peut-être même quelques abeilles si elles traînaient encore près du massif à cette heure. Croisant le gardien, il en avait profité pour échanger quelques mots sur le chemin de son nouvel emplacement, et avait rit avec lui après s'être faussement vanté d'avoir dessiné pour une rock-star. Un dernier signe de main alors que le vieil homme reprenait sa ronde et il avait ressorti son carnet, son regard se promenant sur les explosions de couleurs à la recherche de sa prochaine muse, au moins pour les dix minutes à venir.

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