If you were church i'd get on my knees (Don)

C'est une belle journée. Et ils sont coincés à l'intérieur. Lily n'est pas là. Seth lit un livre et Don... Don est là, il est là, lui. Il fait de la muscu. Seth l'a un peu accompagné au début, mais finalement, la flemme. Il préfère dépenser son énergie autrement, de toute façon, et puis courir pour éviter l'UAM, ça fait les jambes... Alors il a juste été se chercher le journal et s'est posé dans le canap (étalé plus exactement), le regard allant d'une ligne de son livre à Don faisant son sport avec sa main dans le plâtre. Décrivant parfois un aller retour jusqu'à la fenêtre qui donnait sur un superbe ciel bleu. Ce connard, il les narguait. Le métis avait dompté Satan, ce dernier était venu se loger contre sa paume pour dormir. Il était si petit et si chaud, c'était agréable... Il avait eu peur que Don ne revienne pas. Mais il était là. Et il passait son temps à l'observer autant pour l'admirer que pour s'assurer qu'il n'avait pas bougé. Heureusement que Lily avait dit oui. Finalement, la relation entre les deux était meilleure que ce qu'il s'était imaginé. En tout cas si elle avait pu être mauvaise à un moment donné, elle ne faisait que s'améliorer. Tant que Don respectait les règles imposées par la vietnamienne, les choses ne pouvaient que bien se passer. Les yeux retombèrent sur le journal. Les mutants faisaient la une en ce moment. Il ne pouvait pas vraiment en être autrement après les évènements du 4 juillet. La presse commençait à prendre parti. Agacé, le métis referma le torchon et le jeta sur la table basse avant de s'allumer une clope. "Don." Lança t'il au blond. Est ce qu'ils étaient en couple maintenant ? Est ce qu'il devait l'appeler par des petits surnoms ? Du genre... bébé ? Chaton ? Lapin ? Rien qu'à cette pensée, il sentait son poil se hérisser. Non, ça resterait Don. Ils ne s'étaient même pas clairement dit "je t'aime" depuis tout ce qui s'était passé, ils allaient attendre un peu avant de se donner des surnoms niais. Ils n'étaient pas pressés, du moins, pas lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Don avait besoin de temps pour certaines choses, encore... "J'ai envie d'une glace." Pas toi ? Regarde dehors, il fait super beau, viens on sort un peu, on marche jusqu'au marchand et on se paye la glace du siècle. "Avec toi." Précisa le brun avant de se lever pour glisser sa main libre sur le crâne de l'italien. Un léger encouragement... "Qu'est ce que tu en penses ?" C'était risqué, mais il fallait bien qu'ils sortent un peu pour profiter du soleil nom de dieu. Ils allaient finir par manquer de vitamine D. Et Don était déjà bien assez pâle ces derniers temps.

Il fait beaucoup trop beau et tu peux pas sortir. Parce que t’es coincé comme un con, un animal en cage. Alors ouai, faut bien trouver des trucs à faire. T’as toujours adoré le sport. C’est facile, ça détend et surtout, c’est l’excuse parfaite pour porter le moins de fringue possible. Et puis, Seth est à côté de toi et tu peux sentir ses yeux qui passent régulièrement sur toi. Tu vas pas mentir, c’est très très plaisant de te sentir observer par l’homme. Il a essayé de te suivre, mais intérieurement, tu savais qu’il n’allait pas rester trop longtemps ; quand il s’est affalé dans le canapé, t’as juste rigolé. C’est presque injuste, comment est-ce qu’il peut garder un corps pareil sans rien faire ? Bordel de petit chanceux. T’aurais du appeler ton rat Seth, ils ont les mêmes activités après tout.
Ton plâtre ne va pas t’empêcher de faire tes exercices habituels et tu forces peut-être un peu parfois, mais t’en as besoin. Tu veux sentir tes muscles se fatiguer, tirer. Tu veux te crever pour ne pas devoir réfléchir à autre chose que la position de tes bras ou à garder ton dos droit quand tu fais des pompes.
Tu sursautes presque quand Seth prononce ton nom, t’es pas loin de te prendre le coin de la table en pleine tronche, mais tu fais mine de rien. Tu le fixes en passant une main sur ta nuque, le souffle un peu plus rapide. Il te veut quoi ?
Une glace, apparemment. Et tu hausses un sourcil. Est-ce qu’il a oublié que vous avez pas le droit de sortir ? Parce que vous êtes très légèrement recherché ?
Mais le ciel bleu t'appelle, le soleil qui brille, l’idée d’une glace pour te rafraîchir, sortir le plus simplement du monde avec lui… Tout ça te semble confortable. Te fait envie. Malgré le danger, malgré les questions. Entre vous, c’est à la fois extrêmement bizarre et extrêmement naturel. Les questionnements sont nombreux, même si tu fais tout pour mettre toute cette merde loin de ton cerveau ; en même temps, il n’y a rien de plus simple que d’être avec lui. Il a apprivoisé Satan exactement comme il t’a apprivoisé toi.

Il sort son arme secrète et franchement, tu peux pas y résister. La main chaude qui se glisse sur ton crâne te fait légèrement soupirer, les yeux qui se ferment pendant une seconde. Sa présence, son feu, juste Seth. Ta plus grande faiblesse autant que ta plus grande force. “d’accord.” tu fais mine de lever les yeux au ciel, de lui offrir le cadeau de ta présence, mais tu es terriblement heureux qu’il te propose ça. “On va prendre ta stupide glace. Il fait beaucoup trop chaud pour rester à l’intérieur et je sais à quel point tu adores mettre ton nez dans la glace.” et sur cette phrase, après lui avoir tiré la langue, tu sors de la pièce. Quelques minutes, le temps de prendre une douche et te changer. T’as pas grand chose comme vêtements, en vrai. Mais ton esprit est partagé entre “tu dois te faire beau” et “tu ne dois pas être reconnaissable”. Si vous mourrez à cause d’une glace franchement, ça sera une fin digne de toi, mais tu veux pas crever.
Tu reviens avec un pull un peu trop grand pour toi, la capuche relevée, les mains dans les poches. T’aurais bien aimé styliser tes cheveux, mais y a plus rien à styliser. Tant pis. Tu mises sur tes beaux yeux et ton sourire charmeur pour faire le boulot.
Sans douceur, tu l’attrapes par le col pour poser un baiser rapide sur ses lèvres, avant de sortir. Vous pouvez pas faire ça dehors. C’est presque dommage. Un crime mais pas deux.

Le regard se ferma une seconde. Un discret "D'accord" se glissa dans le silence, venant contredire ses yeux qui se levaient au ciel. "On va prendre ta stupide glace. Il fait beaucoup trop chaud pour rester à l’intérieur et je sais à quel point tu adores mettre ton nez dans la glace." La remarque décroche au métisse un sourire victorieux. Franchement, il était bien content de se l'être mis sur le nez, cette foutue glace. Il n'aurait changé pour rien au monde ce moment. Il n'a pas le temps de répondre, l'Italien a déjà filé dans la salle de bain pour chasser la sueur des efforts passés, alors Seth reste seul à l'attendre dans le salon, la clope au bec. Il trépignait d'impatience, une sourde tension dans le corps à l'idée de sortir accompagné. Il débusqua une casquette qu'il se vissa sur la tête, priant pour que, d'ici jusqu'au marchand de glaces, il n'y ait pas d'imprévus ou de patrouilles. Sans doute que l'idée de sortir en pleine journée était un peu trop osée pour qu'on puisse ne serait-ce que les soupçonner. Un fugitif, ça sort de nuit. Ouai. Mais il parait que fuir, c'est bon pour les robinets. Alors merde, si tu veux une glace mon gars, tu vas te la chercher.
Il y a Don qui revient, justement, un peu de temps après. Seth écrasa sa cigarette dans le cendrier, nota que le blond avait soigneusement pris soin de relever la capuche de son pull. En quelques enjambées, il est sur lui. Les doigts s'enroulèrent sur le col de son tshirt pour attirer ses lèvres contre les siennes. Il sentait le savon bon marché, la senteur agréable envahit ses poumons. "Dude, tu vas pas avoir trop chaud comme ça ?" Siffla quand même le métisse alors que Don le libérait pour se diriger vers la sortie. Bof, c'était son problème. Seth était resté en t shirt. Il avait tendance lui aussi à se couvrir plus que d'ordinaire lorsqu'il sortait dehors. Des sweats à capuches et des manteaux qui le couvraient, mais qui le faisaient crever de chaud à peine un pied dehors ; ou comment perdre 3 litres de sueur en 10 minutes chrono. Les médecins le détestent, cet homme a découvert une solution pour évacuer les toxines sans effort, cliquez pour découvrir sa méthode. Mais si ça se trouve c'est juste une solution pour pas choper des coups de soleil ? Et puis au final, est-ce que ce n'était pas plus suspect de s'habiller hors saison en plein été plutôt que de juste se comporter normalement ? Comme si de rien n'était, reste cool mec, zen. Il haussa finalement les épaules et emboîta le pas du plus jeune.
Sortir dehors, wow. Il ressentait la même excitation que si on lui avait dit qu'on l'emmenait à la fête foraine. C'était fou de voir les gens faire leurs vies normalement, de faire des trucs dont ils s'étaient privés pendant si longtemps. Comme si rien n'avait vraiment changé. Étrangement, il n'avait pas peur. Surement qu'être avec Don, ça le rassurait. Au pire, s'il arrivait quelque chose, ils étaient deux. Et le pouvoir de Don était vraiment pratique, pourvu qu'il ne se pète pas un os en l'utilisant, évidemment. Ils risquaient rien ouai, c'est ce que Seth arrêtait pas de se répéter dans sa tête. Le soleil tapait fort, l'air était chaud. Lily allait surement les tabasser si elle apprenait qu'ils étaient sortis. Mais elle n'en saurait rien. C'était un genre de rendez-vous secret en amoureux. Ni vu, ni connu.
Les doigts frôlèrent légèrement la manche de Don, pour se rassurer. Mais il ne la prend pas. C'est déjà assez tendu comme ça, on va pas rendre la sortie encore plus compliquée... Même si c'est pas juste, en vrai. Même si, s'ils n'avaient pas déjà été deux mutants en cavale, surement que Seth aurait insisté pour pouvoir la prendre. Parce que de manière générale, il s'en fout des regards. Mais là, il faut au contraire les éviter, et ça, c'est vraiment pas sa spécialité. Du coup, il met ses mains dans les poches lui aussi. "T'aurais encore eu les cheveux longs, on aurait pu te travestir en fille. " Ricane t'il. Et il aurait pu lui prendre la main. Mais vraiment, Don, c'est pour rire j'te jure. No offense. Seth se racla la gorge pour essayer de se reprendre avant d'avancer, gêné, un peu trop perdu soudain dans le regard du Ferrino. Entre l'ombre de la capuche et la lumière du soleil, la mer se heurtait à la clarté et, tantôt immergée, tantôt apparente, prenait des allures de lagunes aux reflets argentés. Il inspira. "Bon ben... plus qu'à marcher." Et il s'engagea sur le trottoir, essayant d'avoir l'air naturel et décontracté. Deux potes qui vont s'acheter une glace.