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 If there's a god in heaven

Rahim Brooks
Rahim Brooks
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je suis arrivé(e) le : 04/05/2020
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situation : Célibataire
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He was a lonely ghost uttering a truth that nobody would ever hear. But so long as he uttered it, in some obscure way the continuity was not broken.



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Sujet: If there's a god in heaven :: Jeu 30 Juil - 0:16
There is not enough love and goodness in the world to permit giving any of it away to imaginary beings.

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Il aurait préféré s'abstenir de s'écrouler dans la petite réserve du Comic Shop, mais c'était ça ou en plein milieu de la boutique, et le risque que l'U-AM lui tombe dessus parce qu'une âme charitable avait eu la bonne idée d'appeler les secours. Heureusement qu'il connaissait bien le gérant et qu'il n'avait pas fait trop de difficulté pour lui passer la clé de la réserve. Malaise qui arrivait, la nouvelle excuse qu'il testait, ça lui avait permis de vite filer avant que l'angoisse ne finisse de l'étrangler et force une nouvelle projection. Les bras croisés - ou du moins une bonne imitation du geste - il regardait son corps avachi contre le mur de brique et le métal d'une des étagères, la tête complètement basculée vers l'avant, au milieu des produits vantant les prouesses de divers super-héros. Yeah... Il en était loin encore. Au moins il était un peu plus en sécurité ici que dans la ruelle derrière, entre deux poubelles sous le soleil de cette fin de juillet, même si ça restait une sécurité relative. Le mieux aurait été de retourner dans son corps et de partir vite, rentrer chez lui et ne plus en sortir avant que ça soit de nouveau nécessaire, et c'était ce qu'il avait essayé de faire. Mais ça n'avait pas marché. Pendant dix minutes, selon la montre à son poignet physique, avant qu'il n'abandonne et décide d'aller prendre l'air.

Enfin façon de parler, il ne sentait rien sous cette forme. Pas la légère brise qui agitait les feuilles des arbres, pas la chaleur du soleil sur sa peau, même pas les gens qui le traversaient sans même s'en rendre compte. Là mais pas là, et il n'arrivait toujours pas à s'y faire, pas vraiment en tout cas. Un mime de soupir et il avait remonté la rue, suivant le bruit de la cloche qui résonnait un peu plus loin. Il était déjà passé plusieurs fois devant cette église, jamais entré cependant. Mais il y avait une belle lumière aujourd'hui, et après avoir tournoyé un moment autour du clocher il avait finalement traversé le plafond, se logeant dans la charpente pour regarder en contrebas. Pas grande foule, et il était allé voir le pauvre mec sur sa croix. Wow bruv', ils t'ont pas loupé encore une fois... Probablement ce qu'il aimait le moins dans l'iconographie de cette religion, ce besoin de rappeler à quel point un homme - fils d'un dieu ou non - avait souffert, souvent avec des détails gores. Là l'artiste avait bien pensé à souligner d'un rouge bien vif toutes les plaies reçues, y compris là où la couronne d'épines rencontrait le front, son visage astral presque collé à celui du barbu alors qu'il observait l'application avec laquelle les petites gouttes avaient été peintes. Maigre, si maigre... Et tellement blanc! Levant les yeux vers la voûte, il avait fait une dernière fois le tour de leur sauveur avant de redescendre, s'installant sur l'un des bancs pour lever les yeux vers le vitrail illuminé par la lumière extérieure.

Juste être assis là, à regarder les couleurs projetées dans l'air, le vague murmure des gens plus loin ne l'atteignant pas vraiment. Sans être capable de mettre un nom précis dessus, il avait toujours ressenti une espèce de sérénité, d'apaisement, dans les lieux de culte qu'il avait visité par le passé. Un étudiant en architecture lui avait dit une fois que c'était à cause de la façon dont ces bâtiments étaient construits, une histoire d’acoustique qui favorisait la diminution des bruits, quelqu'un d'autre lui avait parlé de géométrie sacrée et de chiffre d'or, encore un autre de foi qui imprégnait les murs et rapprochait de Dieu. Dommage qu'il ne soit absolument pas croyant, quel que soit le nom ou le nombre, mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier le calme et la beauté de certains détails qu'on pouvait trouver dans ces endroits. Même si cette église ne valait pas celles de son adolescence à Londres. Les yeux levés vers le vitrail, il avait presque posé les bras sur le banc devant lui, presque posé son menton sur ses mains fondues l'une dans l'autre, à juste regarder les différentes variations de bleu et de rouge dans le verre. Ça au moins il pouvait faire, et peut-être que la paix du lieu l'aiderait plus tard, quand il devrait inévitablement retourner dans le monde physique.


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Mer 5 Aoû - 18:19
Enfant, Hiram détestait aller à l’église.
Tout lui faisait peur. Les murs démesurés, les sermons interminables, le visage torturé de Jésus sur sa croix… Il hurlait dès qu’on voulait le forcer à en franchir le seuil. Gamin biberonné aux récits de miracles, il éprouvait pourtant un amour profond envers tout ce qui touchait au divin. Il n’avait pas encore compris à l’époque que Dieu était quelque chose à respecter, et donc à redouter, plutôt que la force sereine qui résidait dans chaque recoin de son existence. Au gré des pérégrinations juvéniles que lui concoctait son imagination, Dieu était la coïncidence qui lui montrait le chemin, l’ombre bienveillante qui lui collait aux basques. L’ami de toujours qui connaissait tous ses secrets, aux yeux duquel il se dévoilait sans crainte. Tendre, paternel, rassurant. Ses prières se faisaient affectueuses, parfois taquines, et il ne se sentait jamais seul.
Parce qu’Il était là.

Mais contrairement à Lui, l’église était froide et austère. Les regards méfiants et pleins de jugement, les mains plus promptes à la correction qu’à la caresse. Quand il acceptait enfin de se laisser traîner jusqu’au banc le plus proche, c’était toujours les yeux baissés, pour ne pas voir les statues défigurées, et la joue souvent rouge d’avoir encaissé la baffe salvatrice. Mais il ne pleurait pas. On lui disait, tu mérites ta punition. On lui disait, si tu pleures, je t’en remets une. On lui disait, tu veux rendre Dieu triste, en refusant d’entrer dans Sa maison ? Et Hiram, qui ne désirait rien de plus que d’offrir de la joie au Seigneur par ses actions, se mordait les lèvres et récitait machinalement les cantiques.

Au fil du temps, l’habitude est venue à bout de sa phobie et il déambule maintenant entre les allées avec un air paisible qui ne reflète rien des doutes qui l’habitent depuis plusieurs semaines. Il réalise aujourd’hui que sa manière de penser d’autrefois était une hérésie, toutefois, il regrette sa simplicité, son insouciance. Tout est si compliqué à présent, et les conséquences d’un faux pas… rarement anodines. À ses côtés se tient une jeune femme qui calque ses pas sur les siens en l’écoutant distraitement. Elle a son âge, vingt-cinq ans d’une vie heureuse à l’abri du besoin, avant que les météorites ne viennent détruire la maison familiale et son bonheur. Plus de parents, plus d’endroit où se réfugier quand la vie s’acharne, juste un grand vide que la Church s’est empressée de remplir de paroles réconfortantes et de promesses. Valerie, se souvient-t-il soudain en contemplant son profil creusé par la fatigue et les larmes. Elle s’appelle Valerie et il ne lui reste plus rien. La church a vérifié. Hiram n’est pas son parrain mais comme son initiation approche et qu’elle ignore à quoi s’attendre, c’est vers lui qu’elle s’est tournée pour dompter son inquiétude.

« Est-ce que je prends la bonne décision ? lui glisse-t-elle dans un murmure. Je sais que la church m’a beaucoup aidée ces derniers mois et je ne veux pas paraître ingrate, mais au fond de moi, je ne peux pas m’empêcher de trouver tout ça un peu précipité… » Malgré lui, avant de répondre, Hiram balaie l’église du regard au cas où des oreilles indiscrètes traîneraient dans les environs. Personne. Soulagé, le jeune homme lui décoche un sourire qu’il espère rassurant. Sa propre initiation a été un cauchemar mais bizarrement, il n’ose pas le lui avouer. Il ne cherche pas à la faire fuir, après tout. Alors il ne lui dit pas que l’expérience a été si traumatisante qu’il s’est barricadé dans sa chambre pendant des jours après. « Tu prends la seule décision qui mérite d’être prise. Les récents événements sont une mise à l’épreuve et tu fais le bon choix. La church t’offre le salut éternel et c’est une nouvelle vie qui t’attend. » Les mots jaillissent de sa bouche avec un naturel désarmant. Il les a tellement répétés qu’ils ont perdu leur sens. Hiram sait juste que c’est ce qu’il doit dire. Il y a encore deux mois à peine, il aurait posé sa main sur son bras pour la guider jusqu’à l'autel et lui raconter une anecdote ou deux. Mais ses bras restent ballants le long de son corps. Des choses étranges arrivent quand il touche les gens. Il se demande distraitement s’il aura lui aussi, comme Valerie, l’occasion de choisir son camp ou si ce pouvoir naissant qu’il sent parfois crépiter sous sa peau l’a déjà condamné d’avance.

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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Dim 16 Aoû - 13:59
There is not enough love and goodness in the world to permit giving any of it away to imaginary beings.

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Pas vraiment dérangé par les allers et venues, les suivant distraitement du regard avant de revenir aux vitraux, regrettant seulement de ne pas pouvoir dessiner ce qu'il voyait. Peut-être quand il reviendrait dans son corps, si le mal de crâne n'annihilait pas les images avant. Ce qui était presque tout le temps le cas. Mais au moins il pouvait toujours les voir, là maintenant, c'était mieux que rien. Au moins il gardait ce sens-là, à défaut des autres, alors qu'il passait machinalement l'une de ses mains dans le dossier du banc devant lui, comme il aurait caressé le grain du bois s'il avait eu une quelconque consistance. Regardé le duo qui s'approchait lentement de l'endroit où il avait choisi, les mots qu'il entendait, ses sourcils qui se fronçaient à mesure qu'ils approchaient. Il avait entendu parler de cette Church, depuis le temps qu'il vivait à Minneapolis, les trouver là ne l'étonnait pas vraiment. Non, son problème c'était ce qu'il devinait derrière les mots de la jeune femme. Peut-être que tu penses que c'est précipité parce que c'est effectivement le cas... Trop loin pour qu'ils l'entendent, et de toute façon ils ne pouvaient pas si lui ne décidait pas de se faire entendre. Sérieux ce genre de prédation ça doit être sixième cercle... Ou huitième... Il ne croyait pas non plus en cette version des enfers, mais la poésie avait été intéressante à lire à l'époque.

Un regard vers le crucifix et il s'était retrouvé à côté, presque perché sur le sommet, contemplant l'autel, la croisée et la nef en contrebas. Vraiment une jolie architecture, dommage que la Church en ait fait son terrain de chasse. Redescendant à peine, il s'était assis - ou en tout cas une bonne imitation - près de l'épaule du maître des lieux avec un soupir. Mais après ça prétend aider son prochain... Ton message a été tellement déformé mon pauvre, pas étonnant que ça vire comme ça. Il avait lu deux des trois Livres dans son enfance, parlé du troisième quand il était à l'université, y trouvant des échos de la religion de sa mère dedans, ceux de la philosophie qui était née dans son pays d'origine aussi. Choisi de ne suivre aucun dogme parce qu'il préférait le message universel derrière, et voir ce que certains en faisaient, pour quoi ils s'en servaient... Ça lui donnait des envies de tangibilité auxquelles il ne pouvait prétendre tout de suite. Alors il était retourné s'asseoir sur l'un des bancs, plutôt sur le dossier cette fois, non loin du pauvre agneau et du loup qui essayait de le croquer, malgré ses airs angéliques. Offrir le salut éternel... Contre quoi exactement? C'était quoi les petits caractères en bas du contrat, qu'est-ce qu'elle cédait réellement pour obtenir ce "cadeau"?

Et la soudaine réalisation, ses yeux écarquillés par la surprise, quand il avait entendu l'écho de sa propre voix heurter les murs de pierre. Le littéral bond en arrière, loin des deux, pour revenir en sécurité dans les hauteurs des arches. Il savait qu'il s'entendait, c’était justement pour ça qu'il avait du mal à déterminer quand les autres l'entendaient effectivement, Brooke l'aidait pas mal là-dessus, mais... Mais il n'avait pas voulu être entendu, c'était juste un commentaire sur ce qui se passait devant lui, une réflexion à voix haute comme il en avait tellement maintenant qu'il avait la possibilité de le faire dans son petit monde à lui. Personne n'entendait, il n'était juste pas sur le même plan. Sauf que c'était sa voix qu'il avait entendu dans l'écho, il en était certain. Fuck! Comment attirer l'attention sur soi en une leçon, bravo Rahim! Et aucune chance qu'ils ne l'aient pas entendu, vu les regards qu'ils jetaient autour d'eux. Remonté un peu plus, juste pour s'assurer que personne ne penserait même à scruter aussi haut, et jeté un regard vers le crucifié. Well bruv', seems like a good time to proove you exist... Bonne idée ça aussi, de défouler la peur qu'il sentait monter sur une statue. Parce que si quelqu'un avait la bonne idée d'appeler l'U-AM à cause de la potentielle présence d'un mutant, il ne faudrait pas longtemps pour qu'ils se mettent à chercher les bâtiments autour. Et le Comic Store n'était pas si loin que ça...


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Mer 19 Aoû - 0:31
« Offrir le salut éternel… Contre quoi exactement ? »
Il est tellement habitué à laisser ses pensées vagabonder, Hiram, qu’il ne remarque même pas que cette voix qui vient de résonner sous les combles de l’église n’est pas celle de sa conscience. Elle fait écho à ses doutes les plus secrets, sans qu’il lui trouve de contre-arguments, alors il se contente de l’accepter avec une résignation amère. Les yeux baissés sur ses mains, il continue à déambuler rêveusement entre les allées silencieuses. Ce n’est que quand il remarque que Valerie ne marche plus à ses côtés qu’il daigne enfin s’arrêter. « Tu as entendu ? lui demande-t-elle, les sourcils froncés. » Dérouté, le jeune homme lui jette un regard à la fois curieux et inquiet.

« Non, lui souffle-t-il en la rejoignant. » C’est un mensonge. En y réfléchissant, lui aussi a cru entendre comme une question un brin narquoise. Mais il ignore d’où elle vient et il n’a pas envie de commencer à chercher des réponses, parce qu’il n’est pas certain qu’elles lui plairont. « Ça doit être ton imagination. » Il n’ose toujours pas la toucher. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manque alors que les yeux de la jeune femme se remplissent de larmes. Au bord de la panique, Hiram se sent perdre pied. La chute est encore plus rude quand il réalise que c’est la colère qui froisse ses traits, plus que la tristesse. Une colère sourde qui monte et qui monte et qui monte, et qu’il ne peut que contempler grossir avec une horreur grandissante. « Vous faites toujours ça, crache-t-elle d’une voix tremblante. Je pourrais dire que le ciel est bleu, si ça allait à l’encontre de votre foi, vous seriez prêts à prêcher le contraire. J’ai entendu quelque chose, d’accord ?! Et toi aussi ! Ne mens pas ! Je t’interdis de me mentir ! »

Il ne sait pas quoi lui dire. Il repense à sa conversation avec Divina dans cette même église, quelques semaines plus tôt. Il repense au ballet d’hallucinations qui avaient dansé devant leurs yeux ébahis, terriblement convaincantes. Il repense à son déni face à l’absurde, les mots accablants de la jeune fille. C’est de ta faute ! Il avait protesté, bien sûr, convaincu de ne pas être à l’origine de ces apparitions monstrueuses. Il repense à tout ça et maintenant, il n’est plus si sûr. Il y a des signes qui ne trompent pas, après tout. Rendre les gens fous, par tous les moyens possibles, il se demande si c’est ça, son pouvoir –s’il en a un, parce qu’Hiram refuse toujours de croire qu’il est mutant. Il est un bon chrétien. Il ne peut pas être un mutant. Mais lorsque Valerie avance d’un pas vers lui, il en fait un en arrière. Juste par précaution. « Tu penses que je suis folle, l’accuse-t-elle en le pointant du doigt, furieuse. » Non, songe Hiram en souriant faiblement. Je pense que je suis en train de devenir fou, et que des voix qui remettent en question tout ce que je dis est finalement assez ordinaire. Elles n’existent pas. Elles ne sont que le fruit de mon imagination. Je peux les ignorer. Prétendre qu’il n’y a rien d’anormal. Ce n’est pas comme ça qu’on résout les problèmes ? En détournant le regard jusqu’à ce qu’ils s’en aillent ?

« Je pense que tu es fatiguée, corrige-t-il avec diplomatie. Et que beaucoup de personnes fréquentent cette église. Peut-être que quelqu’un traîne dans le coin. Peut-être qu’une fenêtre est ouverte. Peut-être que c’est Dieu qui cherche à te faire comprendre quelque chose. » Sa voix se fait plus légère sur les derniers mots, vague tentative pour détendre l’atmosphère qui tombe vite à plat. Loin de le rassurer, Valerie affiche un air pensif. Il ne la connaît pas, mais il devine à l’éclat dans son regard qu’elle est loin d’être idiote. Elle pose des questions. Elle veut savoir. Elle lit les petits caractères avant de signer le contrat. Le deuil a embrumé son esprit mais elle semble n’avoir rien perdu de son intelligence, de sa détermination. « Il faut que je réfléchisse, finit-elle par dire simplement. Le salut éternel. Je ne suis pas sûre de pouvoir vous donner ce que vous me réclamez en échange. Même si cela doit me coûter mon âme. » Valerie n’attend pas de voir sa réaction avant de tourner les talons, le son de ses pas décidés claquant contre le sol en une note sinistre. Vaincu, Hiram se laisse tomber sur le banc le plus proche.

Instinctivement, ses doigts se referment sur le chapelet qui ne quitte jamais sa poche. « Je ne sais pas ce que Tu attends de moi, murmure-t-il à qui tendra l’oreille. Je suis complètement perdu. » En face de lui, Jésus, imperturbable, demeure silencieux sur sa croix.

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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Jeu 20 Aoû - 15:08
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Du haut de son perchoir il n'avait pas vraiment entendu quels mots la jeune femme utilisait, plutôt le ton général, pareil pour le jeune homme qui était avec elle. Elle attaquait, il défendait, pas assez bien apparemment vu comment elle était partie. Bonne idée, avec un peu de chance elle réfléchirait une seconde fois à son choix de rejoindre ce qui avait tout d'une secte sauf le nom officiel. Quoique, vu comment ils se faisaient appeler... Du haut de son perchoir il avait suivi la silhouette de la demoiselle, avant de s'intéresser à celle de son compagnon, assis quelques mètres plus bas. Le banc sur lequel il s'était lui-même retrouvé, quelques rangées derrière, avant même que la pensée d'y aller se matérialise réellement dans son esprit, et les mots qu'il avait entendu. Oh ils ne lui étaient pas destinés, il en était parfaitement conscient, plutôt au pauvre mec cloué au mur, ça ne l'avait pas empêché de mimer un soupir. Perdus ils l'étaient probablement tous, humains comme mutants, parce que rien n'aurait de toute façon pu les préparer à ce qui s'était littéralement abattu sur la ville. Pas même les comics, ce scénario-là était vraiment inédit. Reprenant son observation des vitraux, son menton avait de nouveau trouvé son repos sur ses mains posées sur le dossier devant. Encore une fois, pas vraiment appuyé, il fallait être tangible pour ça, mais il devenait assez bon pour imiter ça.

Pas sûr que ça soit en fixant un magnifique exemple du sado-masochisme de l’Église Catholique que t'auras des réponses. Moins fort cette fois, sa voix n'était pas revenue en écho, mais pas simple non plus à contrôler. Tellement habitué à n'être entendu que quand il le décidait, sans jamais être sûr que ça marchait vraiment. Mais dans les environs du jeune homme il semblait y arriver, ou alors c'était la demoiselle qui avait cet effet? De toutes les représentations possibles, et bien plus positives, faut toujours que vous alliez vers le sordide... Il n'avait jamais compris d'ailleurs, peut-être parce qu'il avait toujours vu les couleurs et la chaleur des temples hindoues, ou les merveilles de formes délicates des mosquées, ou les nombreux statues d'un bouddha souriant et paisible. Ou il n'arrivait juste pas à saisir l'intérêt de perpétuer un cycle de douleurs et de contrition, alors qu'il y avait tellement plus intéressant dans ce même livre qu'ils utilisaient pour se fustiger. Si encore il y avait un peu de réalisme, mais même pas... Déjà les clous étaient probablement dans les poignets, les os retiennent mieux, et la couleur de peau... Un mec sous le soleil de Judée est clairement pas blanc comme un yaourt... Probablement aussi pour ça qu'il avait toujours eu du mal avec cette religion, même s'il savait que cette représentation n'était pas la seule et qu'elle variait aussi en fonction des régions. Plus de proximité avec les croyants.

Il s'entendait... Enfin il s'entendait toujours, comme quand il était dans le monde physique, c'était aussi pour ça que c'était difficile de jauger s'il arrivait à traverser le voile entre les deux mondes ou non, mais là il pouvait percevoir le son de sa propre voix heurter le bois devant lui. Sans sentir les vibrations, ce qui était toujours aussi étrange. Son regard posé sur le jeune homme quelques rangées plus loin, et ses sourcils légèrement froncés. Soit c'était le lieu, ce dont il doutait, pas sa première église depuis qu'il avait son pouvoir, soit il y avait un mutant capable de ce changement dans son pouvoir, et il n'y avait pas grand monde autour d'eux. Personne en vrai, et lui-même n'était pas vraiment là non plus techniquement. Et ça voulait aussi dire qu'il avait probablement entendu tout ce qu'il avait dit avant. Et si c'était lui le mutant? Oh ça pourrait s'avérer très intéressant, surtout avec les croyances qu'il semblait avoir. Donc, c'est quoi le prix exact du salut éternel? Il devait savoir, il était en train de rameuter une nouvelle victime, qui avait eu la présence d'esprit - sans mauvais jeu de mots - de partir pour mieux réfléchir à son choix. Et en même temps, il devait aussi admettre qu'il se posait lui-même des questions depuis fin mai, savoir que son âme, son esprit, sa conscience, peu importe ce que c'était ou comment on l'appelait, pouvait sortir de son corps et aller se promener plus ou moins librement... Ouais ça avait de quoi chambouler quelques unes de ses croyances personnelles.


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Jeu 27 Aoû - 19:13
Cette fois, il ne peut pas l’ignorer. Cette fois, il ne peut pas prétendre qu’il n’a rien entendu ou que la voix n’est que le fruit de son imagination. Elle est bien trop réelle, profonde et indéniablement masculine, et les mots qu’elle articule ne sont pas les siens. Ils appartiennent à quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’il ne voit pas mais qui rôde à la lisière de sa conscience, quelqu’un qui, dans sa folie bourgeonnante, il a peut-être ou peut-être pas inventé. « Pas sûr que ça soit en fixant un magnifique exemple du sado-masochisme de l’Église Catholique que t'auras des réponses, fait remarquer la voix, presque désinvolte. » Stoïque, Hiram ne réagit pas. Il demeure immobile, assis sur son banc, ses doigts jouant distraitement avec son chapelet. Je vous salue Marie, pleine de grâce, prie-t-il en silence, en se laissant bercer par la familiarité des mots. Tout, plutôt qu’écouter ces critiques acides et injustifiées. « De toutes les représentations possibles, et bien plus positives, faut toujours que vous alliez vers le sordide… » Le jeune homme ne peut s’empêcher de remarquer que la voix résonne différemment au creux de son oreille, comme si son propriétaire avait changé de place entretemps. Il ne sait pas quoi en conclure. Est-ce que ça veut dire qu’il ne réside pas sous son crâne ? Est-ce que c’est un fantôme, un être invisible mais tout de même doté d’une certaine autonomie, plus que le produit de son esprit dérangé ? Est-ce que le fait qu’il réfléchisse sérieusement à cette possibilité est la preuve qu’il devrait aller plutôt se confesser pour douter de la toute-puissance de Dieu ? Et puis il y a une flamme timide qui commence à embraser son ventre lorsqu’il prend conscience de la portée de ces paroles. Indigné, Hiram doit se mordre la langue pour se retenir de répliquer. Leurs icônes ne sont pas sordides. Elles sont telles que Dieu les a conçues. Sa colère est salutaire, parce qu’elle le retient de croire en des mensonges.

C’est une épreuve, réalise-t-il soudain, et cette pensée lui donne de la force. Une épreuve pour tester la résilience de sa foi, à l’image de la pluie de météorites. S’il veut prouver sa loyauté, il lui suffit d’endurer. Il a l’habitude. Les yeux clos, il prend une profonde inspiration, pour se donner du courage. Le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes… « Si encore il y avait un peu de réalisme, mais même pas… » Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. « Déjà les clous étaient probablement dans les poignets, les os retiennent mieux, et la couleur de peau… Un mec sous le soleil de Judée est clairement pas blanc comme un yaourt… » Agacé, Hiram se relève brutalement. Il s’efforce de rester tranquille, de ne rien laisser paraître, mais c’est là, dans le froncement discret de ses sourcils, dans sa manière d’allonger le pas à un rythme saccadé pour fuir l’inexplicable. La preuve que ces mots ne le laisse pas indifférent. Il n’est plus seulement affolé parce que son imagination lui joue des tours, il est furieux. La voix ne sait pas de quoi elle parle. Enfin si, est-il obligé de reconnaître. À son âge et avec l’éducation qu’il a eu la chance de recevoir, ce serait ridicule de continuer à croire que Jésus avait une peau d’albâtre. Mais contrairement à la voix, Hiram connaît la punition pour ceux qui osent contredire la vision de la church. Même dans l’intimité de sa propre tête, il n’arrive pas à exprimer ses doutes. Ses pensées ne sont pas secrètes, elles ne sont pas les siennes, elles appartiennent à l’église. Parfois, il ne comprend pas leurs exigences, leurs ordres incessants.
Mais il n’a pas besoin de comprendre. Il doit juste faire confiance.

Déterminé à maintenir son calme, Hiram se dirige jusqu’au fond de l’église. Il n’a pas de but, pas de destination, mais bouger lui permet d’oublier qu’il entend des voix. Il espère la semer, un peu naïvement. Il espère que Valerie ne dira rien à personne. Il espère qu’en l’ignorant, elle finira par partir… « Donc, c’est quoi le prix exact du salut éternel ? » … en vain.
« Jésus, s’exclame-t-il, au bord de la crise de nerfs. Tu ne te tais donc jamais ?! » Et il se sent stupide, tout à coup, parce que si la voix est capable de se déplacer, peu importe comment, peut-être qu’elle est aussi capable d’autres choses ? Comme de le faire trébucher ? Pendant quelques secondes, il demeure silencieux, attentif au moindre son, au moindre sifflement d’air. Mais rien. Il est seul dans l’église. Désespérément seul. « Je ne sais pas, d’accord ?! marmonne-t-il entre ses dents, en se sentant un peu idiot, parce qu’il ne sait pas vers où et à qui s’adresser. Moi, personnellement… Je ne sais pas. Mais d’autres le savent. Nos aînés de l’église. Il faut les écouter et obéir, parce qu’ils savent. » Et Hiram récite, comme l’enfant qu’il n’est plus. « Tu ne dois pas questionner leur autorité. Tu dois travailler dur pour mériter ta place au paradis et tu dois leur remettre ce que tu gagnes dans le monde terrestre afin qu’ils puissent l’investir au nom de Dieu. Tu dois rester pur par respect pour ton futur conjoint et avoir de nombreux enfants, que tu élèveras dans la foi. Tu dois prier, tous les jours. Tu ne dois pas te laisser distraire. Cette vie fourmille de tentations et la religion, c’est le seul moyen de ne pas leur céder. De sauver ton âme. » Il y a une ferveur nouvelle dans sa voix. J’y crois, j’y crois, songe-t-il avec ardeur. Il halète un peu, un peu trop fort, parce qu’il n’a pas jugé utile de reprendre son souffle, et le bruit de sa respiration résonne comme un ouragan dans l’église déserte.
Rien ne pourra me faire changer d’avis.

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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Dim 30 Aoû - 3:44
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La réaction du jeune homme l'amusait autant qu'elle l'intriguait, et il avait continué de le suivre, sans trop s'approcher non plus. Toujours pas sûr que c'était de lui que venait le changement dans son pouvoir, ou en tout cas la capacité à se faire entendre, et il n'avait pas envie de tester ce que ça donnerait avec sa visibilité. Trop dangereux. Toujours assez loin, mais des fois il changeait d'endroit: parfois à sa droite, traversait les bancs sans même y penser, parfois de l'autre côté, flottant au dessus de l'allée, même au dessus de lui à un moment. Tiens, les catholiques avaient un truc qui disait qu'ils ne devaient pas invoquer le nom de leur dieu - ou leurs dieux, il avait toujours trouvé confuse cette histoire de trinité qui n'était qu'une, sans même parler des saints - en vain? Quant à se taire... Pour une fois qu'il pouvait parler sous cette forme sans avoir à forcer et se concentrer, il n'allait pas devenir soudainement muet. Et puis il y avait eu la suite, les quelques secondes où son appréciation du jeune homme était montée, avant de se crasher lamentablement au sol devant son petit discours sagement appris. Peut-être même jusqu'à la crypte, s'il y avait une, presque tenté d'aller vérifier plutôt que d'écouter ce genre de laïus.

Vraiment, s'il avait pu passer une main sur son visage avec un soupir désespéré, il l'aurait fait. Mais sous cette forme sa main aurait juste traversé sa tête, il ne respirait pas donc pas de soupir à sortir, et ça n'avait de toute façon pas le même effet. Toujours eu un problème avec la foi aveugle, cette façon dont certains croyants rejetaient toute responsabilité, libre-arbitre même des fois, en invoquant un être supérieur. Le genre de la Church apparemment, de bons petits moutons avec des œillères. Vraiment pas son genre, chaque phrase récitée lui avait donné l'envie d'un "pourquoi", plusieurs même, et aurait probablement hérissé sa peau de dégoût, s'il en avait eu une. Et comment vous savez que l'âme est sauvée exactement? Une petite musique de victoire comme sur les bornes d'arcade? Ou il y en a une qui est revenue pour vous raconter à quel point son après-vie était parfaite? Oh il savait déjà la réponse: aucune idée, foi aveugle en ce qu'une poignée disait et aucun questionnement. Ce qui était vraiment dommage au final, parce qu'il savait que certains religieux pouvaient se révéler fascinants, et prêts à remettre en question leurs propres croyances. Les heures passées avec les imams et brahmanes de son enfance, avec l'une des sœurs du couvent à côté de son collège, avec Nate quand ils avaient abordé la Torah. Eux il les aimait bien. Ceux qui brandissaient un livre pour justifier une violence physique ou morale, moins. Probablement le genre de la Church aussi, un discours qui parlait d'obligation de se marier et d'avoir des enfants n'annonçait rien de bon pour toute personne n'ayant pas des désirs suivant ce credo.

Mais il n'allait pas s'aventurer sur ce terrain, sachant parfaitement ce qui en ressortirait pour le moment. Peut-être plus tard, si la conversation avec le jeune homme se révélait intéressante. Et puis, qu'est-ce qu'une âme? Tiens ça ferait un bon sujet d'essai ça. Il avait entendu parler d'un médecin qui avait soit-disant trouvé son poids, et pour le vivre il en doutait fortement, mais rien de définitif sur ce qui faisait une âme, ce qui la définissait. Plusieurs idées, noms aussi, selon les livres plus ou moins cocasses qu'il avait feuilleté plus assidûment depuis qu'il avait son pouvoir, au moins assez pour essayer de deviner ce qu'il était réellement maintenant, sous cette forme. Pas qu'il attendait la réponse ultime du jeune homme, juste une autre piste, un autre morceau de la vérité. Pourquoi vouloir la sauver, et de quoi? Jamais cru aux Paradis et Enfers, quels que soient leurs conceptions et noms d'ailleurs, même pas en vie après la mort ou réincarnations. Et puis il y avait eu les météorites, son pouvoir, et les interrogations - et angoisses - sur ce qui arriverait à son esprit, âme, corps astral, peu importe le nom, si jamais son corps physique mourrait. Assis - ou en tout cas ce qui s'en approchait le plus - au pied d'une statue dans une petite alcôve, il avait lancé un sourire au visage au dessus de lui avant de reprendre. Dis-moi, petit agneau, pourquoi une âme mériterait d'être sauvée et pas une autre?


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Mar 8 Sep - 19:50
La voix est curieuse.
Elle veut savoir, cherche à comprendre ce qui ne la regarde pas. Se révèle être une incorrigible fouineuse au fil de ses questions et Hiram, à qui l’on a inculqué les vertus de l’obéissance aveugle, se sent perdre pied peu à peu. Une part de lui aimerait pouvoir lui offrir les réponses qu’elle réclame inlassablement, parce que cela voudrait dire qu’il les connaît. Une autre a envie de se rouler en boule et de se balancer d’avant en arrière, jusqu’à ce que tout redevienne normal. « Et comment vous savez que l’âme est sauvée exactement ? Une petite musique de victoire comme sur les bornes d’arcade ? Ou il y en a une qui est revenue pour vous raconter à quel point son après-vie était parfaite ? » C’est plus fort que lui, un petit rire nerveux lui échappe. L’image est cocasse. Et étrangement séduisante. Si la vie était un jeu vidéo, il lui suffirait de tout recommencer à zéro pour effacer ses erreurs. Ou en refaire d’autres, plus irréparables encore. « On ne peut pas vraiment en être sûr, reconnaît Hiram, l’air contrit, comme s’il regrettait de ne pas pouvoir clouer le bec à la voix. C’est une question de foi, pas de sciences. » Et lui, l’idiot naïf qui avait donné sa vie aux deux, était douloureusement conscient de la différence. L’un se laissait rationaliser, l’autre pas. C’est ce qui faisait sa beauté. « Je sais que ça a l’air fou, de croire en quelque chose sans aucune preuve. C’est un énorme défi, mais c’est un défi que Dieu n’a pas mis en place par hasard. Le but est de tester notre foi. J’ignore comment l’expliquer autrement… » Ses pas se font lents et mesurés, à l’image de ses pensées qui se réorganisent doucement sous son crâne pour mieux articuler ses convictions. Il est rare que quelqu’un le pousse à ce point dans ses retranchements. D’habitude, les gens se contentent de hocher poliment la tête lorsqu’ils ne sont pas convaincus, ils n’enchaînent pas les questions pièges. D’ailleurs… « Et puis, qu’est-ce qu’une âme ? »

Pris au dépourvu, Hiram menace de s’emmêler les pieds. Grâce à Dieu, il se reprend juste à temps, mais évite de peu la collision avec le sol. La voix aurait pu lui demander de décrire la couleur bleue, il aurait été moins déboussolé. « Pourquoi vouloir la sauver, et de quoi ? insiste-t-elle, impitoyable. » L’espace d’un instant, le jeune homme se surprend à regretter l’absence d’un véritable interlocuteur. D’un visage, de yeux qui reflètent les émotions. Il aurait aimé pouvoir faire face à quelqu’un, quelqu’un de réel. Surtout, cela aurait été la preuve qu’il n’est pas en train de perdre la tête. « L’âme, c’est… » Sa voix s’essoufle avant qu’il ne parvienne à trouver les mots justes. Soudain, une timidité malvenue le prend à la gorge. Il a peur d’être jugé. La foi est quelque chose d’intime et même si la church est fière de la revendiquer sur la place publique, Hiram a trop longtemps subi les moqueries durant sa scolarité pour en encaisser des nouvelles sans broncher. C’est une part fondamentale de son être que l’on attaque à chaque fois que les regards se font méprisants quand ils échouent sur sa croix. Le sentiment est plus que désagréable, et il veut pas l’éprouver au cœur de son église, son sanctuaire. « L’âme, c’est l’essence immortelle qui habite le corps de chaque être humain. Après la mort, Dieu détermine si l’âme va au ciel ou au purgatoire en attendant le Jour du jugement dernier. Et c’est d’elle-même qu’il faut la sauver. Parce que Dieu nous a offert le libre arbitre afin que nous puissions faire nos propres choix mais parfois, ces choix sont mauvais. Nous sommes les seuls responsables de notre salut, même si l’église est là pour nous guider. Quant au pourquoi… » Se laissant tomber sur un banc, Hiram contemple le plafond démesuré. « Quand Jésus-Christ reviendra sur Terre, les corps de tous les humains élus seront ressuscités car ils se seront montrés dignes de la vie éternelle. Qui ne voudrait pas de ça ? D’une existence sans malheur ? » En dépit de tous ses efforts, son esprit s’égare, faisant remonter à la surface le souvenir de la fois où il a failli laisser Logan l’embrasser. Une pointe de fierté l’envahit, le réchauffant de l’intérieur. Il n’a pas cédé. Il ira au paradis.
Et alors, peut-être qu’il cessera de se sentir aussi… vide.

« Dis-moi, petit agneau, pourquoi une âme mériterait d’être sauvée et pas une autre ? » Il ne répond pas tout de suite, Hiram. Mais quand il le fait, c’est d’une voix frêle, presque imperceptible : « Ça ne dépend pas de moi. » Et comme s’il craignait d’en avoir trop dit, d’avoir trop laissé paraître sa vulnérabilité, il contre-attaque d’un ton sec : « Vous êtes quoi, vous, d’abord ? Pourquoi toutes ces questions ? »

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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Sam 26 Sep - 0:07
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Bêtement, il prenait le petit rire nerveux qu'il avait réussi à arracher au jeune homme comme une victoire. Sur quoi il n'en savait rien, mais ça lui faisait cet effet. Une petite pause avant de revenir à cette conversation si sérieuse, la bâtisse dans laquelle ils se trouvaient n'aidant certainement pas à alléger l'ambiance. Pour autant, toujours cette impression de calme malgré tout, les mots du jeune homme lui parvenant sans problème dans le presque silence. Le mime de soupir qui avait machinalement soulevé sa poitrine malgré l'absence de poumons pour inspirer. Fou non, ça n'aurait pas été le mot qu'il aurait utilisé. Lui aussi croyait sans aucune preuve, sans aucune certitude, ce qui l'embêtait c'était qu'une entité imaginaire en récolte le mérite et les bénéfices, surtout vu l'embrigadement que semblait instaurer la Church. Le petit air inquiet qui était rapidement passé sur son visage en voyant son interlocuteur manquer de tomber, sans pouvoir y faire quoi que ce soit de toute façon. Pas dans cet état, pas en état sur ce plan, et il avait continué avec une autre de ces questions qui semblaient tant le déstabiliser.

Écouté ses réponses, attentivement. Même si ça n'était pas la vérité qu'il cherchait, ça restait une approche différente de celles qu'il avait trouvé dans certains livres et dans ses souvenirs d'enseignements plus ou moins lointains. La question de l'immortalité de ladite âme l'inquiétait bien plus que le reste, et le lot d'autres questions - et angoisses - qu'elle apportait, surtout vu sa condition actuelle. Il en avait eu une définition différente avant la chute des météorites, s'approchant plus de celle de la personnalité et du caractère, mais depuis que la sienne était capable de sortir se promener à la moindre crise d'anxiété un peu trop violente... La suite en revanche lui avait fait lever les yeux au haut plafond, presque à la recherche du dieu - et ses avatars - que le jeune dévot invoquait à tout bout de phrase. Compliqué d'adhérer quand on ne croyait pas aux concepts qu'il mentionnait et sur lesquels il appuyait ses explications, même s'il y trouvait quelques traces d'un certain sens. Les notions de jugement, de libre-arbitre, de choix, de responsabilité. Tout comme il avait trouvé ça intéressant qu'il ne demande pas "qui" mais "quoi". Quant à la propension à poser des questions... Parce que c'est ce que je suis, une âme qui pose des questions. Jamais été pour se définir, beaucoup trop limitant, mais ça collait bien.

Il avait toujours été comme ça, aussi loin qu'il se souvenait, avec tout ce qui l'entourait, le monde dans lequel il vivait mais aussi les gens qui y habitaient. Les milliers de pourquoi, parce qu'il voulait savoir, connaitre, comprendre. Parce qu'il était convaincu que toute question méritait d'être posée, même si les réponses étaient compliquées. Ou justement pour ça, parce que ça entraînait d'autres questions, d'autres réponses, et une meilleure compréhension. Savoir plutôt qu'imaginer, encore plus aujourd'hui, quand son pouvoir était tellement influencé par cette imagination qui avait tendance à s'emballer à la moindre occasion. Quittant la statue, il avait rejoint le banc sur lequel le jeune homme s'était installé, laissant une bonne distance entre eux tout en restant assez près pour ne pas avoir à élever la voix plus que ça. Dis-moi, est-ce que tu as grandi dans la Church ou est-ce que tu les as rejoins une fois en âge de décider par toi-même? Instinctivement il penchait pour la première option, quelque chose dans sa façon de parler, mais rien d'absolu non plus. Je peux t'appeler comment d'ailleurs? "Petit agneau" te va plutôt bien, mais peut-être que tu préfères autre chose. Le sourire doux qu'il lui avait adressé, même s'il ne le verrait pas. Enfin normalement, il ne faisait aucun effort pour se rendre visible, mais vu qu'il semblait capable de l'entendre... Et l'envie, toujours plus pressante, de savoir pourquoi ça faisait ça avec lui.


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Mar 6 Oct - 13:05
Bizarrement, la voix ne trouve rien à rétorquer à son discours sur l’âme. Pourtant, Hiram doute qu’elle s’est laissée convaincre. Il la connaît à peine, mais il l’imagine fière et bornée. Sûre d’elle. Plus qu’Hiram, en tout cas, qui se surprend à guetter son avis avec une sorte de curiosité morbide. Lorsque celui-ci ne vient pas, il se sent étrangement démuni, comme si on l’avait privé d’une opportunité pour prouver la ferveur de sa foi. Comme s’il n’en valait pas la peine. Il a toujours voulu plaire, Hiram, qu’on pense du bien de lui, même s’il lui faut parfois renier l’essence de son être pour y parvenir.

Alors même s’il a peur de devenir fou, parce qu’il entend des choses qu’il ne devrait pas, il a encore plus peur du rejet. C’est pathétique, un peu, mais il a cette crainte instinctive trop chevillée au corps pour vivre sans. Il ne saurait pas comment, à ce stade. Quand la voix se remet à parler, le soulagement le prend à la gorge. La voix est encore là. Elle l’écoute. Elle réagit. « Parce que c’est ce que je suis, une âme qui pose des questions. » La simplicité de sa réponse a le don de le faire sourire presque malgré lui. Et puis elle le fait réfléchir. Il est prêt à accepter qu’une âme sans corps puisse exister, même une âme aussi fouineuse que celle-ci. Cela fait sens, d’une étrange manière. Qu’il soit capable d’interagir avec elle, ce n’est pas le plus surprenant. Non, c’est la raison de sa présence ici, entre les murs de son église, qui l’intrigue. Il a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne sait toujours pas quoi en conclure. « Est-ce que le Jour du jugement dernier est proche ? finit-il par demander très sérieusement. » À peine les mots ont-ils franchi ses lèvres qu’il réalise leur absurdité. Il se sent rougir tandis qu’il essaie de se rattraper. « Je veux dire, vous êtes une âme sans corps… – est-ce que c’est impoli de dire ça ? Pardon si je vous ai vexé – donc ça me paraît évident que vous avez été libéré de votre enveloppe corporelle. Peut-être que ça signifie que Dieu a commencé à nous juger, et que vous êtes parmi les premiers à avoir été sauvé… » Oh mon Dieu, est-ce qu’ils sont tous morts ?! Est-ce que la pluie de météorites les a tués sans qu’ils s’en rendent compte et qu’ils se trouvent maintenant dans l’antichambre de l’Enfer ? Cela expliquerait tellement de choses…

L’idée qu’il soit déjà mort, étonnamment, ne le perturbe pas plus que ça. Il se sent juste calme et résigné. Quelle arnaque, la mort, songe-t-il distraitement en se tordant les mains sur ses genoux. Il aurait pensé que ce serait plus reposant. Il est si fatigué, tout le temps. C’est la possibilité que Dieu ne le juge pas digne de Sa lumière qui le terrifie.
Après tous ses sacrifices, un peu de reconnaissance serait la moindre des choses.

« Dis-moi, est-ce que tu as grandi dans la Church ou est-ce que tu les as rejoins une fois en âge de décider par toi-même ? Je peux t’appeler comment d’ailleurs ? "Petit agneau" te va plutôt bien, mais peut-être que tu préfères autre chose. » La question est un peu trop personnelle à son goût et il prend le temps d’y penser avant de se risquer à dire quoi que ce soit. Comment résumer sa vie en quelques phrases ? « Ma mère m'a abandonné au seuil de leur église. Je n’étais pas un bébé très robuste et les médecins ne me donnaient pas beaucoup de chances. Mais ils ont prié, ils m’ont sauvé et ils m’ont élevé. Je leur dois tout. » Et c’est pour cela qu’il ne peut pas se résoudre à les trahir. Pas après tout ce qu’ils ont fait pour lui. « Je m’appelle Hiram. J’aimerais bien que vous m’appeliez comme ça, s’il vous plaît. » Trop poli pour exiger, comme toujours. « Et vous ? Comment dois-je vous appeler ? »

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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Dim 11 Oct - 17:55
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Derrière ces histoires de Jugement Dernier, il avait entendu une autre question, plus simple, qu'il s'était souvent posé depuis que son pouvoir était arrivé: est-ce qu'il était mort? Et si tout ce qu'il avait vécu depuis que les météorites étaient tombées n'était que les élucubrations d'un cerveau mourant, la dernière étincelle qui agitait ses neurones avant la fin, dans un moment infini qui ressemblait à la vie? Pas vraiment ce qu'il pensait, déjà parce qu'il imaginait le dernier rêve un peu plus plaisant que ce qu'il avait vécu ces derniers temps, mais ça n'empêchait pas cette question de revenir à chaque fois qu'il se projetait, le poussant aussi à remettre en question certaines de ses croyances et à chercher de nouvelles réponses. Peut-être un peu tard s'il était effectivement mort, mais sinon... Quant à la réponse que le jeune homme attendait, il ne l'avait pas, en tout cas pas comme l'autre le souhaitait, peut-être pour ça aussi qu'il avait préféré se rapprocher de lui, au moins un peu. Qu'il avait voulu en savoir un peu plus sur celui avec qui il parlait avant de se lancer dans des réponses qui le touchaient d'aussi près.

Donc il avait grandi dans sa secte, depuis le tout début. Pas étonnant qu'il se raccroche à ses écritures et à ce qu'on lui avait inculqué, probablement martelé même, élevé pour coller parfaitement aux principes érigés et imposés par d'autres. Non, ce qui l'avait surpris était son prénom, lui faisant hausser les sourcils avant de juste se mettre à rire, quelques secondes, assez pour que le son résonne dans le presque silence autour d'eux. Hiram? Oh tu vas penser à une intervention de là-haut... Quelle était la probabilité qu'ils soient si proches à ce niveau? Faible, minuscule, et pourtant... Un nouvel écho de rire, parce qu'il trouvait vraiment ça drôle, et il s'était déplacé sur le banc deux rangs plus loin sans vraiment faire attention, avant de revenir où il avait été. Je m'appelle Rahim. Bizarrement il avait aimé entendre son prénom se réverbérer contre les murs, sous les voûtes, quelque chose dans le son de sa propre voix dans ce lieu. Le nom d'un dieu, dans le temple d'un autre, alors qu'il levait les yeux vers l'homme sur sa croix plus loin. Et je ne pense pas que le Jugement Dernier arrive... Il me semble qu'il faut croire en ton dieu pour faire partie des potentiels sauvés, et... Disons que certains de mes choix de vie ne collent pas vraiment avec vos conceptions d'une vie digne d'un éventuel paradis. Selon l’Église, sa place était en Enfer, avec les autres dévoyés, à payer pour ses péchés, y compris après ce fameux jugement. Et ça lui allait parfaitement, il n'y croyait pas non plus de toute façon. Encore moins un en dieu qui se permettait de juger du haut des cieux.

Et pourtant il y avait toutes ces notions qu'on pouvait retrouver dans cette Bible qu'Hiram affectionnait, comme dans d'autres écrits tout aussi religieux et spirituels, des idées qui lui avaient assez plu pour qu'il les intègre dans ses propres aspirations. Certaines même que le jeune homme plus loin sur le banc avait déjà mentionné. Et j'ai un corps, c'est juste que pour le moment je suis en dehors, je flotte pas juste dans les coins où je peux tourmenter de pauvres petits croyants en leur posant des questions. Avec une voix un peu plus basse, pour imiter les méchants des vieux films un peu effrayants de sa jeunesse. L'idée était amusante bien sûr, mais passer une vie à ça en délaissant le monde physique ne l'intéressait pas vraiment. Pas pour le moment en tout cas, tant qu'il avait quelque chose de réel auquel s'ancrer, aussi infime soit-il. Est-ce que tu es déjà allé dans d'autres lieux de culte Hiram? Ou lu sur d'autres religions que la tienne? Est-ce que sa potentielle curiosité avait aussi été brimée sur ce sujet, pour qu'il ne se pose jamais de questions quant au bien-fondé de certains des commandements. Qu'il n'ose surtout pas se rebeller en se rendant compte qu'il existait différent, à défaut de mieux, ailleurs, qui correspondait peut-être plus à ce qu'il cherchait réellement.


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Mer 4 Nov - 14:32
« Hiram ? Oh tu vas penser à une intervention de là-haut… » Malgré toute l’absurdité de la situation, un doigt invisible vient relever les coins des lèvres d’Hiram. Il doit se retenir de faire remarquer à l’ectoplasme que, par définition, tout est le fruit d’une intervention divine, même le plus surprenant des hasards. Mais il est forcé d’admettre que même s’il ne croit pas au hasard, il chérit trop l’idée de libre-arbitre pour embrasser totalement le concept de destin. « Je m’appelle Rahim. » Cette fois, il ne peut pas s’en empêcher. Il rit, d’un rire bref comme un aboiement, franc, amusé, qui le surprend lui-même. En effet, la coïncidence est troublante. Mais étrangement, ça le rassure. C’est comme si tout était prévu, que Dieu lui envoyait un signe. N’aie pas peur, l’imagine-t-il dire. Il suffit de me faire confiance et tout ira bien. Laisse-toi porter, peu importe à quel point cette rencontre te paraît bizarre.
Et Hiram essaie, presque désespérement, de se laisser porter. D’arrêter de réfléchir et d’accepter que sa vie n’a de toute façon plus aucun sens au-delà de ce qu’il peut offrir à Dieu. Il inspire profondément et croise ses mains sur ses genoux. « Nos prénoms se ressemblent, dit-il simplement, un peu gêné. » Comme si pointer du doigt l’évidence allait faire avancer la conversation. Mais il ne sait pas quoi dire d’autre, contrairement à Rahim qui lui, imperturbable, poursuit de sa voix patiente et désincarnée : « Et je ne pense pas que le Jugement Dernier arrive… Il me semble qu’il faut croire en ton dieu pour faire partie des potentiels sauvés, et… Disons que certains de mes choix de vie ne collent pas vraiment avec vos conceptions d’une vie digne d’un éventuel paradis. »

Il est un brin choqué, Hiram, de la désinvolture avec laquelle Rahim confesse son impiété. Comme si ce n’était pas grave, juste un détail comme la couleur de ses cheveux ou s’il porte des chaussettes avec ses pantoufles. Comme s’il ne risquait pas son âme en refusant de croire. Quelque chose en lui s’indigne de sa flegme, vieux réflexe hérité d’une éducation religieuse pointilleuse qui ne tolère pas le doute. Ce n’est pas que Rahim n’a pas le droit de ne pas croire, c’est que son absence de foi ne semble pas le déranger. Et ça, pour Hiram qui ne se souvient pas avoir été serein une fois dans sa vie, c’est comme du sel sur une plaie béante. Il se surprend à être jaloux. Irrité, Il essaie de se rappeler que sa récompense l’attend au bout du chemin mais, face à l’insouciance de Rahim, même ça, cela devient difficile. Un sursaut de rage aussi soudain qu’inattendu menace de l’étouffer. Ce n’est pas juste. Ce n’est pas juste. « Ce n’est pas mon dieu, se contente-t-il de dire, mais il y a une note amère dans sa voix qui menace de le trahir. » Son front s’est plissé et il regarde fixement devant lui comme s’il espérait trouver les réponses entre les briques glaciales de l’église. Rien à faire.
Il demeure terriblement incertain et seul et furieux.

Heureusement, les explications de Rahim se révèlent être une distraction bienvenue. « Et j’ai un corps, c’est juste que pour le moment je suis en dehors, je flotte pas juste dans les coins où je peux tourmenter de pauvres petits croyants en leur posant des questions. » Le scientifique en lui se réveille en sursaut, faisant jaillir mille questions sous son crâne qui ne demandent qu’à être relâchées, comme une meute de chiens affamés. Et Hiram, pour éviter de penser à l’insupportable, s’exécute : « Je ne me sens pas tourmenté. » Menteur. « Et comment ça marche, votre… truc ? Parce que pour moi, cela paraît évident que l’âme et le corps sont deux entités, mais comment, sans l’intervention de Dieu, expliquez-vous que vous soyez capable de dissocier les deux ? Et que faites-vous de votre corps lorsque vous n’êtes pas… présent ? Est-ce qu’il continue à fonctionner, comme une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde ? Est-ce que vous êtes dans le coma ? Comment ça se fait que je sois capable de vous entendre alors que techniquement, vous n’avez pas de bouche ? Est-ce que d’autres gens peuvent vous entendre ? Vous ne vous posez pas ce genre de questions ? Parce que moi, je crois que je deviendrais fou si cela m’arrivait. »
Peut-être que le type est déjà fou.
Peut-être qu’il est juste très doué pour le cacher.

Mais, visiblement peu pressé de satisfaire sa curiosité, Rahim botte en touche. « Est-ce que tu es déjà allé dans d’autres lieux de culte Hiram ? Ou lu sur d’autres religions que la tienne ?
Pourquoi faire ? rétorque-t-il du tac au tac. » Il a déjà toutes les réponses dont il a besoin dans son église. Ce sont celles de Rahim qu’il a envie d’entendre.

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He was a lonely ghost uttering a truth that nobody would ever hear. But so long as he uttered it, in some obscure way the continuity was not broken.



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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Dim 8 Nov - 1:35
There is not enough love and goodness in the world to permit giving any of it away to imaginary beings.

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Pourquoi faire... Réponse prévisible, et pourtant elle lui aurait presque arraché un frisson, s'il avait eu un système nerveux... Ou un corps de manière générale. Curiosité, culture, attrait pour l'art ou l'architecture, envie de se promener dans un nouveau lieu, de rencontrer des gens ayant d'autres idées et conceptions, discuter foi et religions... Pas les possibilités qui manquent, et vu les questions que tu poses ça m'étonne que tu sois jamais allé voir comment d'autres prient. Hiram l'avait, cette curiosité, il en était certain, il l'entendait dans sa façon d’enchaîner les questions, sur l'intelligence de ces dernières aussi. Et je me pose encore plus de questions que toi sur ce qui m'arrive, mais c'est vrai que c'est intriguant quand on considère que j'ai pas besoin de respirer pour produire des sons. Un autre détail dont il s'était vite rendu compte: pas de corps, pas de poumons à gonfler, pas de cœur nécessitant de battre, rien de ce qui aurait pu le définir comme vivant. Pourtant il l'était, quelque part dans la petite pièce du comicbook-store, juste l'air endormi. Pas de bouche, pas d'oreilles, et pourtant ça nous empêche pas de discuter. Tiens ça me rappelle un truc... "Sans voix, il crie. Sans ailes, il voltige. Sans dents, il mord. Sans bouche, il murmure." Une des énigmes de Gollum dans Le Hobbit, il avait du le lire une vingtaine de fois, mais pas sûr que ça soit dans la liste des bouquins autorisés par les règles de sa secte. Mais ça lui correspondait assez bien, aussi léger et impalpable que le vent, presque aussi insaisissable.

Le "comment ça se fait" est assez simple: de la même manière que beaucoup d'autres gens font des choses assez incroyables ces derniers temps, les météorites. Quant au comment ça marche... Pas vraiment d'idées, quelque chose entre les pratiques bouddhistes et Docteur Strange, si jamais t'as les références. Encore une fois il en doutait, vraiment loin de la liste des lectures autorisées, mais au cas où il y aurait tout de même un soupçon de rébellion quelque part dans le jeune homme qui lui aurait fait ouvrir un comics une fois dans sa vie. Un nouveau déplacement, se plaçant cette fois de l'autre côté de l'allée de bancs, flottant entre deux dossiers plutôt que de se donner la peine de faire semblant d'être assis, l'autre ne pouvait pas le voir de toute façon. Enfin normalement, il l'entendait bien alors qu'il ne faisait aucun effort pour se rendre audible. Et à vrai dire, c'était un peu perturbant de ne pas avoir à se concentrer, de pouvoir même parler aussi longtemps, aussi longuement, sans avoir besoin de cette volonté d'être entendu. Est-ce que ça aurait un effet différent quand il reviendrait dans son corps?

Hiram, ça vient de la Bible non? Le roi de je sais plus quoi, pote avec Salomon? Surtout les histoires générales qu'il avait retenu, et encore ça datait un peu, alors les détails précis... Probable que le jeune homme se hérisse devant sa méconnaissance de son bouquin littéralement vénéré, mais ça ne l'avait pas empêché de continuer, au point où il en était de toute façon. Rahim vient du Coran, c'est l'un des quatre-vingt-dix-neuf noms d'Allah. Le sourire, instinctif, sur son visage alors que des images de son pays natal, de celle qui l'avait nommé et élevé pendant les dix premières années de sa vie, filaient à toute vitesse dans ses pensées. C'est dans une formule qui est au début de la plupart des "chapitres", qu'on appelle la Basmala. Ça ressemble un peu à ton "Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit". Un silence, léger, et il avait prononcé les mots en arabe, jouant peut-être un peu avec les échos sans jamais approcher les modulations de certains imams de son enfance, avant de traduire. "Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant". Et un petit rire devant le visage d'Hiram, avant de s'installer sur le banc juste devant lui, un grand sourire sur les lèvres. Visible ou pas? Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec la proximité ou l'éloignement? Avoue tu t'attendais à ce que je me fasses foudroyer sur le champ. Mais non, toujours vivant, et pas l'air de brûler non plus. Remarque je pense pas que je puisse brûler dans cet état...


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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Ven 20 Nov - 13:42
« Curiosité, culture, attrait pour l’art ou l’architecture, envie de se promener dans un nouveau lieu, de rencontrer des gens ayant d’autres idées et conceptions, discuter foi et religions… Pas les possibilités qui manquent, et vu les questions que tu poses ça m’étonne que tu sois jamais allé voir comment d’autres prient. » Visiblement, Rahim a réponse à tout, mais ça n’étonne que lui, songe Hiram avec une pointe d’amertume. Il devine la vérité qui réside dans ses paroles, pourtant, il se contente de hausser les épaules, comme cela n’avait pas d’importance. Et cela n’en a pas, se rappelle-t-il fermement en serrant les poings sur ses genoux. Il n’existe qu’une seule et vraie religion, la sienne. L’unique raison pour laquelle il pourrait s’intéresser à de fausses idoles, ce serait afin d’ouvrir les yeux à ses fidèles égarés. Mais il n’est pas sûr que Rahim est prêt à entendre ça, alors il demeure muet. Tu entends des voix, de quel droit tu te crois supérieur ? ricane sa conscience, mais il s’efforce de l’ignorer. Il devrait peut-être aller voir un médecin. Si sa mère est réellement la femme perturbée que son demi-frère biologique récemment découvert lui a décrit, il n’est pas exclu qu’il ait hérité d’elle quelque chose de pourri. Certaines maladies mentales tardent à se manifester, après tout. « Et je me pose encore plus de questions que toi sur ce qui m’arrive, poursuit Rahim, ignorant tout de ses tourments intérieurs, mais c’est vrai que c’est intriguant quand on considère que j’ai pas besoin de respirer pour produire des sons. »

Ou alors il n’a pas assez prié ces derniers temps. C’est une autre possibilité. Pourtant, il continue d’aller à la messe tous les dimanches malgré les soupirs exaspérés de ses collègues. Que peut-il faire de plus ? Pas de bouche, pas d'oreilles, et pourtant ça nous empêche pas de discuter. « Tiens ça me rappelle un truc… "Sans voix, il crie. Sans ailes, il voltige. Sans dents, il mord. Sans bouche, il murmure." » Un petit sourire étire les lèvres d’Hiram. Il connaît cette référence. Il a lu ce livre. Val le lui a prêté au lycée et il a passé plusieurs semaines à le dévorer en cachette, un chapitre par soir sous ses couvertures, guettant le moindre petit bruit pour ne pas se faire prendre. « Vous parlez trop pour n’être que du vent, lâche-t-il sans réfléchir, un brin amusé. » Et puis, il est presque sûr que lorsque vous parlez au vent, il ne vous répond pas. Mais lorsque Rahim reprend la parole, sa bonne humeur passagère est vite balayée. « Le "comment ça se fait" est assez simple : de la même manière que beaucoup d’autres gens font des choses assez incroyables ces derniers temps, les météorites. Quant au comment ça marche… Pas vraiment d’idées, quelque chose entre les pratiques bouddhistes et Docteur Strange, si jamais t’as les références. »

Il a les références, Hiram, mais alors qu’il prend conscience de ce que les mots de la voix implique, il se sent tout à coup incroyablement bête. Bien sûr. Cela ne pouvait qu’être ça. Il aurait dû s’en douter. Il devrait se sentir soulagé, parce que cela signifie qu’il n’est pas fou, que c’est juste un mutant qui a tenté de le faire basculer du mauvais côté. Au lieu de cela, il a envie de hurler. Paralaysé par l’incertitude, il ne peut qu’écouter en silence le babillage incessant de Rahim alors qu’il réfléchit au meilleur moyen de gérer la situation. Est-ce qu’il devrait appeler l’uam ? Quel intérêt, s’il n’y a pas de corps à jeter en prison ? « Hiram, ça vient de la Bible non? Le roi de je sais plus quoi, pote avec Salomon ? Rahim vient du Coran, c’est l’un des quatre-vingt-dix-neuf noms d’Allah. » Hiram était un artisan, doit-il se retenir d’expliquer. Il a aidé à bâtir le Temple de Salomon. C’était un homme très sage et intelligent, paraît-il. Pas comme moi, qu’un mutant a réussi à duper pendant de longues minutes. La rage bout en lui, lentement, ne demandant qu’à jaillir, nourrie par l’attitude désinvolte et amicale de Rahim. Il se sent manipulé, forcé de sympathiser avec une créature du diable. Il n’entend même plus ce qu’il raconte, les mots anglais se confondent avec l’arabe qu’il articule aisément, et bientôt, c’est comme s’il parlait une autre langue entièrement. « Avoue tu t’attendais à ce que je me fasse foudroyer sur le champ. Mais non, toujours vivant, et pas l’air de brûler non plus. Remarque je pense pas que je puisse brûler dans cet état… »

Surpris par le silence qui succède à la tirade de l’homme, Hiram cligne lentement des yeux, comme s’il se réveillait d’un rêve. « Vous devez partir, murmure-t-il finalement, et il y a une note fébrile au fond de sa voix. Vous êtes… vous êtes un mutant. Vous ne pouvez pas souiller de votre présence cette église. J’appelle l’uam tout de suite. » Mu par une énergie nouvelle, il se lève d’un bond mais il ne bronche pas, trop agité. Il semble pris au piège dans ses propres pensées, ses propres hésitations. Il pense à Jaden. Il pense à Divina. Il pense aux visages inconnus qu’il a découvert dans les journaux, disparus, abattus. Punis, dirait l’église, et sauvés. « Vous m’avez menti, crache-t-il en dernier recours, et c’est toute la haine qu’il ressent envers lui-même qui parle, plus que celle, récente, qu’on lui a enseigné envers les mutants. » Parce que les deux sont indissociables, désormais.

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Rahim Brooks
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Sujet: Re: If there's a god in heaven :: Ven 27 Nov - 14:59
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Agréablement surpris que le jeune homme ait compris sa référence, il devait l'admettre. Peut-être qu'il n'était pas totalement endoctriné après tout, qu'il y avait encore un petit espoir qu'il soit capable de réflexion par lui-même loin des préceptes dictés par sa secte. Mais ça n'avait pas duré, et il aurait été incapable de dire si c'était à cause de la mention des météorites, parce qu'il avait plus ou moins invoqué le nom d'un autre dieu dans le lieu de culte qui ne lui appartenait pas, ou les deux. Peut-être une préférence pour la première, vu la réaction d'Hiram, mais ça ne l'avait pas empêché de continuer sur sa lancée. Peut-être pour ça qu'il avait aussi été surpris par ce qui avait suivi, le murmure qui était sorti des lèvres du jeune homme, et ses sourcils qui s'étaient froncés en réponse sur le plan astral. Juste ça, ne bougeant pas à la menace directe qu'était un potentiel appel à l'U-AM, regardant simplement le jeune homme se lever. Sans toutefois se ruer vers le premier téléphone disponible, ou même la rue pour crier au mutant. L'accuser de lui avoir menti, et il n'avait pas pu s'empêcher de lever les yeux aux voûtes avec un mime de soupir. S'il avait été prudent, il serait parti maintenant, avant tout appel, avant l'arrivée d'une menace bien réelle. Parce que si l'U-AM débarquait et se mettait à fouiller les alentours, il y avait un large risque qu'ils tombent sur son corps.

Mais Hiram n'avait pas encore exécuté sa menace, ça lui laissait encore un peu de temps. Sa voix, plus calme, plus sérieuse, alors qu'il prenait la parole. Est-ce que tu sais ce qui arrivera une fois dans la prison? Ce qu'ils y font aux mutants? Il en doutait, aucun moyen à part l'avoir vu, fait ou vécu, rien de tout ça ne passait les murs de ce qui avait été une école. Rien qu'Hiram aurait pu lire ou entendre quelque part, à moins d'en faire déjà partie d'une façon ou d'une autre, et il ne le voyait ni en bourreau, ni en victime. Ou il devrait sérieusement revoir sa façon de jauger les gens, ce qui ne serait pas un mal vu ce qui se passait ces derniers temps. Mais je t'en prie, appelle-les! Hâte de te regarder leur expliquer que tu entends une voix sans savoir exactement à qui elle appartient et où cette personne se trouve exactement, dans une église en plus. Les bras mêlés l'un à l'autre, plus ou moins au dessus du dossier du banc, le regard posé sur le jeune homme. Au pire ils pensent à un canular et te raccrochent au nez, au mieux ils vont adorer pouvoir rajouter un nouveau mutant à leur collection. Pourquoi s'embêter à chercher un fantôme quand on en avait un qui pouvait entendre des voix qui les appelait tout seul comme un grand. Dommage que ça soit pas pour ton vrai pouvoir cela dit. Plus un commentaire à lui-même, parce que même s'il ne savait pas ce que c'était exactement, il était persuadé qu'Hiram était aussi un mutant, que c'était pour ça qu'il n'avait aucun problème à l'entendre.  

Il s'était levé à son tour, s'éloignant à peine du jeune homme sans le quitter des yeux, observant un peu plus sa posture, ses réactions. Je t'ai pas menti, mais j'aurais pu. Peut-être même du, et pourtant il avait été plutôt honnête avec lui, bien plus qu'il ne l'était d'habitude avec des gens qu'il venait de rencontrer. Tu demandais un signe à ton dieu, ça aurait été tellement facile. Me la jouer voix angélique intronisant un nouveau messie ou annonçant l'arrivée d'un, qui aurait été moi aussi, pour guider les masses en ces temps troublés. Et ça aurait probablement marché, au moins pour un petit temps, bien assez pour tromper lui et ses petits camarades. Pas intéressé. Beaucoup plus par la rapidité avec laquelle t'as lâché le "aimer et aider son prochain" par contre. Vraiment quand ça vous arrange hein... Et il ne faisait pas juste référence à sa menace de dénonciation parce qu'il était un mutant. Les trop nombreux rejetés, reniés par leurs familles et leurs communautés parce qu'ils ne rentraient pas dans le moule comme on leur imposait, même si ça ne changeait rien à leurs croyances. Vas-y, cours vers ton téléphone si tu veux, je ne peux pas t'en empêcher et je le ferais pas de toute façon. Non, il le regarderait faire, peut-être même qu'il resterait un peu après, avant de repartir vers son corps. Dommage, il avait bien aimé discuter avec lui, bien plus intéressant que la grenouille de bénitier qu'il pensait avoir trouvé.


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