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 So we meet again, old friend

Rahim Brooks
Rahim Brooks
The Ghost
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je suis arrivé(e) le : 04/05/2020
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métier/étude : Illustrateur et dessinateur de comics

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He was a lonely ghost uttering a truth that nobody would ever hear. But so long as he uttered it, in some obscure way the continuity was not broken.



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Sujet: So we meet again, old friend :: Dim 16 Aoû - 16:34
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Un dernier signe de main au moine avec qui il avait passé une bonne partie de la matinée et il avait descendu les quelques marches menant à la rue, sa mâchoire se crispant légèrement en sentant la douleur sous ses pieds. Il avait beau l'avoir bien cherché, ça lui apprendrait à aller marcher sur des bouts de verre sans aucune formation de fakir, ça restait franchement désagréable. Au moins il avait eu une bonne pause au Centre, le chemin jusqu'à ce dernier ayant été une petite torture mais vu qu'il ne pouvait toujours pas prendre le bus ou un taxi... Traverser la rue, et sortir la bouteille du jour pour en prendre une grande rasade avant de s'allumer une cigarette. Maintenant qu'il y pensait, pas eu une seule trace d'angoisse, anxiété ou même peur durant les quelques heures passées à juste discuter avec l'homme au sourire si apaisant. Putain agréable, surtout que ça commençait à revenir. Un coup d’œil sur sa montre, se rendant compte qu'il était sorti plus tôt que prévu, et le soupir enfumé qui s'était échappé de son nez alors qu'il fouillait les environs du regard, autant à la recherche d'une éventuelle patrouille qui pourrait ruiner son après-midi que d'un banc où il pourrait s'installer pour attendre que l'heure convenue arrive.

Pas de banc, alors il s'était rabattu sur l'herbe juste à côté du chemin qui longeait le Lac Calhoun, assez haut pour voir la rue, assez en retrait pour éviter d'être trop sur le chemin des quelques cyclistes, plus ou moins en face du MZMC, l'adresse qu'il avait donné à Nathaniel comme point de rendez-vous. Faire d'une pierre deux coups lui avait semblé une bonne idée sur le moment, maintenant... Surtout avec autant d'avance, il ne pouvait s'empêcher de penser à la dernière fois qu'ils s'étaient vus, plus de dix ans auparavant. Au bruit de la porte qu'il avait claquée derrière lui, les derniers mots qu'ils avaient échangés à l'époque. Ses doigts tremblants alors qu'il portait la clope à ses lèvres, et le carnet qu'il avait sorti de son sac, le posant sur ses jambes croisées pendant qu'il fouillait pour trouver un crayon. Vraiment pas le moment de se projeter, et il avait trouvé une page vierge pour commencer à tracer le lac devant lui. Pas penser à l'étrangeté de la brève conversation téléphonique qu'ils avaient eu la veille, ou juste le fait de revoir son mentor après autant de temps, et de silence. De sa faute, et il n'avait même pas pu lui expliquer directement comment il savait qu'il était en ville, trop dangereux au téléphone. Tout aussi dangereux en face à face, il suffisait que les mauvaises oreilles entendent, mais ça serait peut-être plus simple.

Le temple qu'il avait ajouté à la grande étendue d'eau, s'inspirant des images qu'il avait vu dans le bureau du moine mais aussi de ce qu'il avait admiré enfant, jetant parfois un coup d’œil vers la rue. Trop tôt encore, alors qu'il érigeait une statue de graphite à moitié submergée. Et puis il y avait le reste, comme ce qui se passerait quand il sera en face du mec qui lui avait fait comprendre qu'il n'était définitivement pas attiré que par les femmes, parce que même si ces sentiments s'étaient transformés, son pouvoir avait aussi détraqué ça. Et qu'est-ce que son ancien prof penserait de ça d'ailleurs? Il avait beau bien connaître son avis sur des sujets semblables, ça restait une situation unique. Est-ce qu'il avait été touché lui-aussi, ou avait-il été épargné? La mine du crayon qui s'était brisée, le faisant sursauter, et ses lunettes de soleil qu'il avait remontées sur son nez pour continuer de cacher ses cernes. Le regard vers la rue, et ses sourcils qui s'étaient haussés au dessus de la monture alors qu'il reconnaissait la silhouette à quelques mètres. Nate! Le bras qu'il avait levé dans sa direction avant de ramasser ses affaires en quatrième vitesse et de le rejoindre, avant de s'arrêter net en voyant sa canne. Il avait pas ça la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Merde t'aurais du me dire, on se serait retrouvés plus près de ton hôtel. Récent ou pas récent? Ça va aller? Je crois qu'il y a un banc un peu plus loin si tu veux, vers l'arrêt de bus.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mer 19 Aoû - 17:36
Il a la patte particulièrement folle depuis ce matin. Pas que ça l’ait jamais empêché d’aller faire quoi que ce soit, y compris se glisser dans des endroits impossibles pour capturer le parfait cliché dans les méandres d’un pays à feu et à sang, mais ça reste désagréable. Comme la sensation de quelque chose qui se répand sous la rotule et l’emprisonne dans un cocon grinçant qui vibre à chaque pas. La douleur, il s’y est fait, sans avoir vraiment le choix. C’est cette sensation, cette sensation insoutenable d’une couche de sable ou de verre pilé entre ses os, c’est ça qui le tourmente vraiment. Criss-criss, à chaque pas. Pénible. Inévitable.
Prendre l’air lui fait toutefois un bien indéniable. Ces temps-ci, il ne sort que pour capturer des clichés, tâchant d’être au coeur de l’action dès que possible et de ne surtout pas s’y faire repérer, ce qui lui a plutôt réussi. Il évite de faire les courses, d’aller se promener, de sortir au bar. On ne sait jamais. On ne peut pas parler de paranoïa, celle-ci impliquant une forme d’irrationalité qui se marie bien mal avec la réalité du terrain à Minneapolis, plutôt d’une méfiance légitime et sans doute salutaire.
Malgré tout, il a contacté Rahim.
Combien de temps depuis leur dernière rencontre ? Elle a été houleuse, c’est certain, et lui a donné du grain à moudre pour toutes les longues soirées de crise existentielle qui ont pu suivre. Il semblerait que cette scène soit l’une des favorites de son cerveau lorsqu’il s’agit de rejouer en boucle l’un ou l’autre des désastres de son existence. Pas la fois où il a accidentellement appelé son maître de stage « maman » ou la fois où son pantalon a craqué en plein milieu d’un boulevard bondé de Detroit, non. Ce serait trop simple.
Des accidents comme ceux-ci arrivent à tout le monde. Se barrer photographier la guerre du Vietnam en laissant sa vie derrière et s’embrouiller avec son meilleur pote au passage, c’est quand même plus rare.
Il est pourtant là, assis dans l’herbe comme une foutue rosière couronnée de fleurs et chantant pour les petits animaux de la forêt, tout sourire, courant jusqu’à lui avec son matériel de dessin en vrac dans les bras. Rahim. De le voir donne immédiatement le sourire à Nathaniel. Il n’est pas le genre de personne à qui les autres ou les choses manquent, il sait se contenter de ce qu’il a et apprécier chaque lien, fut-il distant, mais cela n’entache en rien le plaisir qu’il ressent à revoir son ami. La présence de Rahim est toujours positive dans son existence. Et rien n’a changé.
Rien, sauf ce maudit genou, sur lequel le vieux copain ne manque pas de commenter et de s’inquiéter et de larmoyer. Aussitôt ramené à de plus sombres considérations, Nathaniel chasse les remarques de son ami d’un revers de la main et perd un peu de son grand sourire. « Mon vieux, j’ai fait le Vietnam avec cette patte folle, te retrouver au parc est pas franchement du domaine de l’infaisable. Je suis pas ta grand-mère et je vais pas me briser en morceaux si tu me traites pas comme du cristal. » Il aime pas ça, Nathaniel. N’aime pas qu’on se soucie de lui, en général, mais surtout pas quand il s’agit de sa jambe. Il est tout à fait capable de tenir debout et même de courir, merci beaucoup, tant pis si ça lui coûte beaucoup plus d’énergie qu’à une personne valide et lui vaut souvent de passer trois jours au pieu, cloué par la douleur. C’est son problème. « Le parc, c’est bien, ou un bar, comme tu préfères. Toute discussion est plus agréable si elle implique de la bière. »
Pas qu’il pense que la discussion puisse être désagréable. En tous cas… il espère que non. « Alors ? Minneapolis, hein ? T’as bien choisi ton endroit. Content de te voir entier après les météorites, ça aurait quand même été con que tu finisses en purée juste avant qu’on se retrouve dans le même coin. » Nathaniel et le tact. « Comment ça se fait que tu sois dans le coin ? » Plutôt que de poser la vraie question, celle qui titille son insatiable curiosité : est-ce que Rahim fait partie des mutants ?
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Jeu 20 Aoû - 21:25
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Nate avait fait le Vietnam avec sa canne... Donc quoi que ce soit qui lui était arrivé s'était passé entre le moment où lui avait quitté Detroit et celui où son ami  était allé là-bas. Pas récent donc, mais ça ne changeait pas grand chose au fait qu'il s'inquiétait, et qu'il cherchait un endroit où ils auraient pu se poser, histoire que l'homme ne fasse pas trop travailler sa jambe. Sauf un bar, malgré ce que son ami suggérait. Ou n'importe quel endroit trop peuplé de manière générale, ce qui n'était pas simple dans une ville aussi peuplée et fermée. Le parc autour du lac était sympa, et tranquille à cette heure, c'était mieux pour la conversation qu'il voulait avoir avec lui, à défaut de réellement calmer les angoisses presque perpétuelles, celles qui lui soufflaient que l'U-AM ou les Chasseurs pouvaient lui tomber dessus à tout moment. Qui lui donnaient envie de rentrer chez lui le plus vite possible, en sécurité au milieu de ses coussins, pas là où il y avait beaucoup de trop de surfaces dures sur lesquelles il pouvait s'ouvrir le crâne. Mais Nathaniel avait semblé bizarrement insistant pour qu'ils ne se voient pas chez lui, donc non.

Respirer, serrer et desserrer les poings pour calmer les tremblements qui revenaient, et sourire en répondant à sa question. Je vis ici depuis que j'ai quinze ans, c'était plus simple de rentrer chez mes parents quand je suis parti de Detroit, le temps de trouver du boulot et me faire un peu d'argent. Et de bien avoir le temps de ressasser leur dernière discussion, et de s'en vouloir, et de déprimer pendant un sacré moment devant la réalisation qu'il s'était vraiment comporté comme un con et qu'il s'en voulait à mort. Ça avait pris du temps. Et puis finalement j'ai décidé de rester, ça me permet d'être proche d'eux et puis la vie est pas désagréable ici quand des rochers célestes tombent pas. Nam' lui avait proposé de venir à New York avec elle, et ça aurait été peut-être plus simple niveau boulot pour lui en plus d'avoir sa petite sœur adorée sous la main autant qu'il le voulait, mais il était resté à Minneapolis. Quelques années auparavant il avait eu une proposition pour le poste de ses rêves sur la côte ouest, là où il faisait chaud et beau, mais il avait préféré rester dans cette même ville qu'il rêvait de quitter aujourd'hui. Et pourtant, si là tout de suite on lui ouvrait grand la porte et qu'on lui disait qu'il pouvait partir, complètement libre, il resterait là, encore une fois.

Apercevant une bifurcation qui rapprochait du lac, il s'était engagé sur le chemin, attendant que la maman à la poussette venant dans le sens inverse les dépasse avant de reprendre. Je suppose que t'es au courant de ce qui est arrivé avec les météorites et de ce que ça a entraîné en ville. Jusqu'où il était au courant en revanche... Aucune façon de le savoir tant qu'il n'aurait pas posé la question, et en même temps aucune envie de la poser. Faire comme si rien ne lui était arrivé suite à la catastrophe, que ça n'avait absolument pas impacté drastiquement sa vie. Sauf qu'il n'avait jamais menti à Nate, même quand il aurait franchement dû, et il n'avait pas vraiment envie de commencer maintenant, surtout avec tout ce qui se passait. Et de l'autre... Non, arrêter la parano, une patrouille de l'U-AM n'allait pas sortir de derrière un buisson pour le clouer au sol. Je... Je fais partie des dommages collatéraux. Une belle façon de résumer ce qui lui arrivait exactement, en tout cas la plus appropriée dans un endroit aussi public. Et il avait remonté ses lunettes sur son nez, un reflet sur l'eau l'éblouissant un peu, avant de lancer un sourire à l'homme qui marchait à ses côtés. C'est comme ça que j'ai su que t'étais en ville... T'as pas du faire gaffe, début juin t'es allé dans un bar, yavait un mec qui dormait sur sa table dans un coin... C'était moi.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Ven 28 Aoû - 21:56
Pourquoi ça ne le surprend pas ? Nathaniel n’a pas d’instinct surnaturel ni de penchant pour la lecture du futur, pourtant il ne s’étonne pas un instant d’apprendre que Rahim fait partie des “dommages collatéraux”, comme il le dit si bien. Une question d’étoile mal fichue, sans doute.   La sienne, celle de Rahim, ça ne change rien au résultat. Son ami est un mutant.
Ce serait plus facile à gérer si Nathaniel s’était déjà fait une opinion bien tranchée sur la question. S’il détestait les mutants ou les soutenait en tous points, réagir à l’aveu de Rahim, à cette confiance montrée par un vieil ami depuis longtemps perdu de vue, tout ça serait plus simple. Les choses seraient binaires, carrées, simples. Nathaniel n’a jamais vraiment aimé les choses comme ça. On ne part pas faire des photos de la guerre du Vietnam quand on préfère son univers calme et confortable.
Juste que cette fois, il n’aurait pas craché sur un peu plus de tranquillité.
Il marche, l’oeil rivé sur le lac et sa surface scintillante des attentions d’un timide soleil. Pas pour la première fois et certainement pas pour la dernière, Nathaniel se demande dans quoi il s’est fourré. Se précipiter à Minneapolis pour le sujet du siècle était peut-être une mauvaise idée mais de toutes manières, il ne peut pas s’offrir le luxe de regretter : comme tous les autres, il est coincé dans la ville par cette foutue quarantaine qui le cloue sur place et lui épingle les ailes au mur, lui qui n’a jamais aimé rester au même endroit trop longtemps. Il est anxieux, il tremble du désir de partir vers une nouvelle aventure, une nouvelle histoire à couvrir, alors même qu’il n’a pas fait le tour de celle-ci. Peut-être qu’il sent bien que cette fois, il aura du mal à s’en tirer indemne. Ridicule. Quand on a survécu au Vietnam, à l’Afghanistan, au Liban et à tant d’autres, on n’a aucune raison de craindre plus des météorites et des mutants. Sauf que la guerre, c’est normal, ça a toujours existé, c’est inéluctable et d’une effroyable constance. Les pouvoirs surnaturels, c’est nouveau.
Jusqu’ici, Nathaniel croyait qu’il aimait bien les choses nouvelles.
“Comme quoi, c’est pas forcément près de papa et maman qu’on est le plus en sécurité,” répond-il enfin avec un embryon de sourire. Rahim ne manquera pas l’ironie qu’un fils à maman tout à fait assumé se permette une telle moquerie, toute gentille soit-elle. Nathaniel s’efforce à ne pas penser à sa mère. Elle doit être folle d’inquiétude. Comme toujours. “Ils vont bien, tes parents ?” En quoi ça t’intéresse, Nathaniel ? Tu cherches juste à noyer le poisson. Il s’en doutera bien, il a oublié d’être con. C’est juste une question de gagner du temps avant de réagir. Avant de donner une opinion qu’il n’a pas sur la révélation que Rahim vient de larguer comme une bombe.

Autrefois, il aurait peut-être su quoi dire tout de suite.
Nourri au sein des Droits Civiques et de la révolution Noire, ardent admirateur des Black Panthers et de Malcolm X, Nathaniel a toujours eu des idées très profondes et des valeurs bien ancrées. S’il faut manifester, s’il faut se battre, s’il faut caillasser la police pour défendre la justice, il est là et il se tient debout face à l’oppresseur. C’est évident. Papa a fui l’Allemagne parce qu’on y tuait les Juifs, puis il a fui Maman parce qu’on menaçait de la lyncher. Maman s’est battue toute sa vie, elle, sans jamais fuir, se tenant droite face à une adversité jamais fatiguée, jamais rassasiée de violence. L’un comme l’autre n’ont ni tort ni raison, il a fini par le comprendre avec le temps, une fois sa colère adolescente contre son père épuisée de se heurter à un mur de bon sens. Papa n’aurait rien pu faire d’autre. Maman non plus. Ils n’avaient pas le choix, ni de fuir, ni de se battre.
Et comme ce serait reposant, de ne pas avoir le choix. De ne pas avoir à décider, d’avoir une ligne bien claire et toute tracée qui lui dise où trouver le bien et où trouver le mal, ou au moins quelque chose qui lui dise où se trouve ce qui est juste, ou ce qui est sain, ou ce qui le gardera en sécurité.
Autrefois, il se serait engagé. Tout de suite, avec force, avec enthousiasme, avec violence, s’il le fallait. Il aurait pris l’un ou l’autre parti sans réfléchir au-delà des impulsions de son coeur et se serait battu jusqu’à la mort pour défendre ses idéaux. Nathaniel n’aime pas vieillir, encore plus quand il s’agit de devenir un peu plus posé et raisonnable, de peser les tenants et aboutissants d’une situation avant d’agir. Son indécision est le reflet de sa jeunesse qui s’en va.
Bon sang, que c’est déprimant.
Au moins la lutte anti-raciste est simple. Le mal est clair, dans tous les sens du terme. Mais les mutants – sont-ils des victimes d’un système qui ne demande qu’à les oppresser et à les réduire à moins que rien, ou bien sont-ils la nouvelle menace qui pèse sur un monde à peine remis des guerres qui l’ont ravagé ?

Il voudrait dire quelque chose, n’importe quoi, pour ne pas laisser son ami sur cette piètre tentative d’humour. Le rassurer. Rahim doit s’inquiéter de ce qu’il pense quant à sa condition mutante, à raison peut-être, puisque Nathaniel n’a pas encore fait son choix.
Et puis la chance, ou un dieu bien mesquin, lui ôte l’occasion. La berge humide du lac se révèle traîtresse et sa patte folle glisse dans la boue, l’envoyant choir à demi dans l’eau, avec un juron bien senti à l’adresse de la terre qui a eu l’outrecuidance de céder sous son poids. L’eau n’est pas profonde, Dieu merci – Nathaniel ne sait pas nager et n’a aucune envie que ce fait devienne public en de telles circonstances – et il n’a rien de cassé, sinon sa dignité déjà passablement amochée par toutes les soirées arrosées qu’il a pu passer. Plus de peur que de mal.
“Tu vois, au moins, dans un bar, jme serais noyé dans rien d’autre que de la bière,” bougonne-t-il à l’adresse de son ami en tâchant de se relever dans la vase. “… Rahim ?”
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Sam 29 Aoû - 21:25
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Sa main s'était portée à la bandoulière de son sac, la serrant machinalement alors que le silence s'installait, bien plus pesant qu'il ne l'aurait souhaité. Trop. Et ça l'inquiétait. L'avis de Nathaniel sur la question n'aurait pas du être aussi important, surtout après plus de dix ans, pas autant compter pour lui, et pourtant c'était le cas. Et ce silence l'angoissait encore plus parce qu'il savait que l'homme n'avait jamais eu aucun problème à s'exprimer sur des sujets proches. À Detroit, à New York, ils avaient manifesté ensemble pour des droits civiques bien trop souvent bafoués ou oubliés, et le photographe en avait fait son travail par la suite. Son poing un peu plus serré, alors qu'ils continuaient sur le chemin longeant le bord du lac sans un mot. Le poids sur ses épaules, sur son torse, et tout ce qui tourne dans son crâne. Lui-même se posait toujours des questions, incapable de réellement décider de quel côté de la ligne il voulait être, si même il reconnaissait ou non cette fameuse ligne. Clairement il n'était pas pour la chasse à laquelle s'adonnaient le gouvernement et certains humains, mais il était aussi contre les désirs de violence et de revanche dont parlait tant Perséphone. Peur de ce que l'ignorance et la colère pouvaient créer, des deux côtés. Et rester au milieu en fermant les yeux et attendant que ça se passe, en refusant de faire un choix, quel qu'il soit, était déjà un choix. Celui de laisser faire, d'autoriser la chasse, la torture, la mort.

Tenté un rire à la boutade de son ancien prof, pas très convaincant, sentant sa gorge se serrer un peu plus, ses articulations blanchir autour de la bandoulière. Oui, ils sont à Londres depuis début mai. Un peu inquiets évidemment, mais au moins ils sont loin de tout ça. Loin de l'enfer, loin de lui. Est-ce qu'il les reverrait même un jour? Les yeux fixés sur le petit chemin devant lui, il essayait de repousser au moins un peu les images qui hantaient habituellement ses nuits. Les mille et un scénarios des possibles qu'il ne pouvait s'empêcher d'imaginer, les centaines de fois où il avait vu ses proches mourir à cause de lui, pour une raison ou une autre. Pas réel, pas encore, mais possible, et c'était peut-être ça le pire. Savoir que ça restait possible, que ça n'était pas juste une invention particulièrement tordue de son esprit. Qu'est-ce qui empêchait l'U-AM d'aller chercher ses parents à Londres et de leur mettre un pistolet sur la tempe pour qu'il obéisse sagement? Plus près? Sa sœur à New York. Plus près encore? Tous ceux qui étaient déjà en ville et pouvaient être facilement trouvés. Stan, Eddy, Nate, Lily, David. Encore plus? S'ils apprenaient leur connexion, ils avaient déjà Brooke sous la main. Pollux aussi. Sa respiration de plus en plus laborieuse, leurs visages défilant devant le canon de l'arme. Ceux qui serviraient d'exemple, ceux qui essayeraient de se rebeller. Et échoueraient. Le mouvement qu'il avait perçu du coin de l’œil, et ses mains qui s'étaient portées en avant pour essayer de rattraper Nathaniel, ne rencontrant que le vide. Puis plus rien, alors qu'il entendait le bruit de son propre corps suivant son ami dans l'eau quelques mètres derrière, alors que sa forme astrale flottait au dessus du lac. Au moins il avait eu la présence d'esprit de lâcher son sac, en sécurité près du chemin.

La panique en voyant comment il avait atterri dans l'eau, plus particulièrement quelle partie était immergée: le haut de son corps, la tête complètement sous la surface, le reste à plat ventre sur le mélange de gazon et de boue. Pas bon, pas bon du tout. Revenant au dessus d'eux au moment où Nathaniel l'appelait, il avait essayé de se concentrer assez pour revenir dans son corps, vite. Parce qu'il respirait toujours de l'autre côté de la réalité, et là c'était de l'eau qu'il inspirait. Les premiers soubresauts, signe qu'il était en train de se noyer, et il n'arrivait juste pas à revenir. Se concentrer, trouver le lien, le truc qui là tout de suite le poussait à vouloir retourner dans le monde physique. Sauf qu'il se noyait là! Non, il devait rester calme, pas facile quand on ne respirait pas, et juste se concentrer, sur une chose. Ses mains qui se crispaient dans la boue, la moindre surface solide sur laquelle s'appuyer alors qu'il se redressait juste assez pour sortir son visage de l'eau et vomir celle qui remplissait ses poumons. La douleur, partout, alors qu'il se recroquevillait sur lui-même. Les larmes qui coulaient librement à cause de la trop grande lumière, et la soudaine réalisation que ça ne devrait pas être le cas. Ses mains qui cherchaient à tâtons autour de lui, paniqué, tremblant, chaque contact avec le sol désespérément vide envoyant de nouvelles décharges de douleur dans tout son corps, jusqu'à ce qu'il finisse par se rendre à l'évidence et s'effondre, en boule, le front dans la terre humide, les épaules secoués par des sanglots. Mes lunettes... Ses belles Wayfarer, son unique bouclier, au fond du lac. Les larmes qui redoublaient, alors qu'il sentait le mal de crâne s'intensifier, plus bouleversé par la perte de ses lunettes de soleil que par le fait qu'il avait failli mourir noyé.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Lun 14 Sep - 19:28
Plus de Rahim.
Il est toujours là, physiquement, à côté d'un Nathaniel qui tente de patauger jusqu'au rebord du lac heureusement peu profond, mais il n'y a plus personne au numéro que vous avez demandé. Merde. Au moins, on ne peut pas faire plus évident en matière de démonstration de la nature exacte desdits dommages collatéraux. Luttant déjà pour rester à flots, Nathaniel se demande bien comment il va réussir à empêcher Rahim de se noyer, si c'est même possible.
Il ne panique pas. Pas dans ses habitudes, pas dans sa façon d'être. Il se demande, c'est tout.
N'empêche que quand Rahim retrouve son corps et crache ses poumons sur la berge, Nathaniel est rassuré. Ce serait quand même vachement con que son ami se noie juste après les retrouvailles. En plus, ça attirerait de l'attention bien indésirable sur eux, celle des flics par exemple. Non, vaut mieux qu'il se soit rétabli de lui-même, quoique « rétabli » semble être un bien grand mot. L'oeil de Nathaniel capture l'image presque aussi bien qu'un objectif. Rahim, plié en deux, crachant et toussant et vomissant l'eau de ses poumons, sur le vert mourant de l'herbe, refleté en miroir de fête foraine par un lac brunâtre. Un tableau de la Renaissance. Au moins.

Rahim a perdu ses lunettes et Rahim en est désespéré. Nathaniel fronce à peine les sourcils, sans demander pourquoi, parce que ça n'a pas d'importance. Il tâtonne dans la vase près de ses pieds dans l'espoir tout à fait illusoire de retrouver les Wayfarer perdues, sait-on jamais qu'un poisson bienveillant les aie déposées juste sous ses doigts. S'il savait nager, il pourrait plonger pour les retrouver. On n'y voit sans doute pas grand-chose sous l'eau stagnante. Il se débrouillerait. Sauf qu'il ne sait pas nager et qu'il est une fois de plus tout à fait inutile à Rahim. À se demander s'il l'a jamais été.
« Y en a peut-être une paire dans mon sac, » dit-il en espérant aider, avant de se souvenir que son sac, il ne l'a pas pris, et c'est tant mieux, parce que sinon il serait lui aussi dans le lac et le bel argentique qui l'accompagne dans toutes ses aventures aurait pris la flotte et serait inutilisable, ainsi que les pellicules regorgeant de photos précieuses qui l'accompagnent. « Et merde. » Il patauge, patauge aussi bien dans le lac que dans ses tentatives de recréer le lien avec Rahim, jusqu'à enfin rejoindre la berge et parvenir à s'y hisser à la force des bras. Maladroit jusqu'au bout, il tapote le dos de son ami, comme si ce geste insignifiant pouvait l'aider à cracher ce qui reste dans ses poumons.
« Si ce genre de truc t'arrive souvent, je pige mieux pourquoi t'as pas voulu aller dans un bar. Cela dit, le lac, c'était peut-être pas non plus l'idée du siècle. Y a un endroit où on pourrait aller se poser le temps de sécher avec moins de lumière ? » Nathaniel ne déborde pas d'envie d'emmener Rahim à son hôtel, histoire de ne pas perdre le peu de bonnes grâces des employés qu'il a encore après les diverses péripéties qui ont pu jalonner son séjour à Minneapolis. Il le fera, s'il n'y a que ça comme possibilité, juste pas de gaieté de cœur. Il espère que Rahim a un autre plan. Dans tous les cas, ils peuvent difficilement rester là. On sait jamais que ça se reproduise et qu'un anti-mutant passe dans le coin, par exemple – pas que Nathaniel pense tout de suite au pire, non, pas du tout, pas non plus qu'il ait l'habitude que le pire se produise, c'est simplement un garçon très prévoyant.
Il s'étonne presque de son manque d'étonnement. De sa capacité à accepter tout ce qui se passe sans sourciller, en prenant les choses comme elles viennent. Ça fait un moment que c'est comme ça, que sa sempiternelle quête d'adrénaline ne lui apporte plus l'émerveillement des débuts ; il aurait juste pensé que voir son plus vieil ami tomber dans les pommes et manquer de se noyer lui ferait un peu plus d'effet. Faut croire que tout ce qu'il a vu l'a un peu plus abîmé que prévu. « Va falloir que tu m'expliques, en tous cas. Je t'échange des détails contre une paire de lunettes de soleil. Deal ? »
Nathaniel n'a jamais été très bon en commercial.
Rahim Brooks
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mar 15 Sep - 2:41
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C'était complètement con de pleurer comme ça juste parce qu'il avait paumé ses lunettes, il le savait pertinemment, et pourtant ça lui avait pris un moment avant de réussir à s'arrêter, aidé par la main de Nathaniel dans son dos. Juste une paire de lunettes, il y avait nettement plus grave, mais depuis qu'il avait son pouvoir elles étaient presque devenues une extension de lui, la seule protection qu'il avait contre la lumière qui agressait un peu trop ses yeux, que ça soit à cause d'un retour de projection ou de la fatigue générale. Le seul moyen qu'il avait de cacher les cernes monumentales qui cerclaient ses yeux, à peine altérées par les deux nuits complètes du week-end. Mais ça restait stupide. Au moins le contact de Nate n'envoyait pas de décharge dans son corps, ce qui voulait dire que le plus gros des conséquences "rapides" étaient passées, la lumière devrait être de nouveau tolérable. Et effectivement le lac n'était pas la meilleure idée, mais il n'avait pas prévu que son ami tombe bêtement à la flotte. Beaucoup d'autres scénarios beaucoup plus dramatiques, mais ça non, et bizarrement c'était rafraîchissant. Ou alors c'était d'avoir littéralement piqué une tête.

Se dépliant enfin, il avait passé une main sur ses yeux pour effacer les dernières traces d'eau, la sienne ou celle du lac, frottant un peu au passage pour faire disparaître les derniers fourmillements, avant de se masser les tempes, la tête toujours baissée, lourde. C'est surtout que j'ai une tronche à faire peur, c'est la partie pas fun du truc. Ça, la faim qui commençait à remuer dans son ventre, la fatigue qui lui donnait juste envie de s'allonger et de dormir, et le mal de crâne qui tambourinait joyeusement. L'envie que la main de Nate reste dans son dos, juste pour la sensation, pour la présence de sensation. Et... ouais, ya Hidden Beach pas loin, c'est tranquille et clairement pas le genre d'endroit où "ça" se remarquera trop. Et à cette heure ça devrait être tranquille. Surtout s'il restait assis ou, mieux, allongé. Qu'il évitait aussi une nouvelle projection, de préférence trop rapidement après celle-ci. Bon... Prêt pour la révélation de ma dernière œuvre? Le sourire sur ses lèvres alors qu'il relevait pleinement la tête, faisant face à son ancien mentor, lui dévoilant les effets physiques bien réels de son pouvoir. Plus de dix ans qu'ils ne s'étaient pas vus, certainement pas quittés sur du positif, et il savait très bien quelle tête il avait. Et son tête-à-tête avec le lac n'avait pas arrangé les choses. Ouais... Un peu tôt pour Halloween je sais...

Après une dernière inspiration il s'était tendu en arrière pour attraper la bandoulière de son sac, l'attirant à lui pour en sortir la plaquette de cachets et la bouteille de Gatorade, gobant le premier avant de faire passer avec le second. Et une grande lampée derrière, pour le sucre. Poser la bouteille par terre entre eux, avant de se mettre à fouiller pour trouver ses clopes. Et t'inquiètes bhaee, je dois avoir une paire qui traîne quelque part chez mes parents. Presque entendu le sourire de Nate alors qu'il sortait enfin une cigarette, et celui qui s'était élargi sur son propre visage alors qu'il l'allumait, se retournant vers son mentor en essayant de retenir le rire qui chatouillait ses lèvres. De lunettes, t'es con putain! L'autre est toujours bien accrochée, merci. Plus très utile ces derniers temps, mais toujours là. Sa main libre s'était levée pour revenir frotter ses yeux, les reflets des rayons sur le lac chatouillant un peu trop ses rétines, et une bouffée de nicotine pour faire passer les restes de sucre sur sa langue avant de se relever. De s'étirer, sentant la plainte de son dos habitué à être courbé sur sa table de dessin, récupérer son sac pour le suspendre à son épaule et tendre la main à l'homme pour l'aider à se relever. Qu'il soit capable de le faire seul ou non, il l'aurait de toute façon fait. T'inquiètes c'est pas loin, devrait pas y avoir d'autre incident. Avec un peu de chance... Mais il pouvait se contrôler pour dix minutes non?


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Jeu 17 Sep - 21:27
Quelle sale tronche il a, Rahim, portant les stigmates de sa décorporation comme un martyr ou un saint. L'image fait sourciller Nathaniel. Pas trop dans ses habitudes, de blasphémer. Un enfant de choeur plutôt dévôt qui se permet ce genre de comparaison hâtive ? Mais l'est-elle vraiment ? Après tout, les mutants sont traqués et peut-être torturés et tués à Minneapolis, comme les chrétiens autrefois... C'est ridicule. Tout ça est ridicule. Il aimerait bien faire marche arrière, revenir quelques jours avant cette décision insensée de traverser les Etats-Unis pour une foutue pluie de météorites et s'épargner tout ce capharnaüm d'idées contradictoires et d'éthique qui ne trouve plus le Nord, même si ça aurait signifié vivre toujours avec l'amertume et le regret de n'avoir pas été aux premières loges. Au moins, Rahim est là. En sale état, le sourire un peu tombant, mais là.
Nathaniel le regarde avaler ses cachets et son Gatorade sans mot dire. On peut pas dire que ce soit le régime du siècle mais il serait bien mal placé pour juger, lui qui se nourrit fréquemment d'une cigarette et de la promesse de se faire un vrai repas le lendemain, qui invariablement finit mal parce qu'il n'a pas le temps de cuisiner et ne veut pas le prendre.
« Ok pour les lunettes. Mais je veux quand même les infos, » souligne-t-il avec un sourire en plantant à son tour une cigarette au coin de ses lèvres où meurt le rire. Une paire. C'est frais, ça, comme blague, tiens. Ça vole haut. C'est bien pour ça que c'est marrant et pour être honnête, Nathaniel avait bien besoin de se marrer un coup après cet incident haut en couleurs. Ils ont tous les deux manqué de se noyer et maintenant les voilà qui plaisantent tranquillement, clope au bec, en marchant vers ce fameux Hidden Beach dont le nom intrigue beaucoup Nathaniel. Comme si rien ne s'était passé. Comme si Rahim ne venait pas de perdre connaissance dans la flotte et de revenir avec une tête à faire peur. Comme si ne pesait pas sur eux la menace soudain omniprésente de l'unité anti-mutants.
« T'es sûr que ça va aller ? » Comme s'il y avait une autre option. Pas question de risquer de l'amener à l'hôtel, vraiment pas. Avec leur pot du jour, l'autre enflure choisirait ce moment pour se pointer réclamer « ses » photos et ce serait une très mauvaise nouvelle pour Rahim. Poser la question ne fait que remuer le couteau dans la plaie, en un sens, mais ça a le mérite de remplacer toutes les autres questions que Nate voudrait poser. Pourquoi ? Comment ? Dans quel camp ? Depuis quand ? Qui ? À l'intérêt amical se mêle celui, bien moins altruiste, de l'investigateur en quête de son prochain scoop et Nathaniel s'en veut un peu de penser avec tant de calcul à ce que Rahim pourrait lui apporter. Pas question de le mettre en danger, bien sûr. Seulement... seulement Rahim sait peut-être des choses qui pourraient lui permettre de progresser sur le chemin de la compréhension et même de toucher du doigt l'heure de la révélation. Si seulement. Si seulement tout révéler au monde pouvait garantir la sécurité de son ami. Le monde, hélas, n'est jamais si simple ni si manichéen. Il réfléchit. Réfléchit si fort que la vapeur ne va pas tarder à lui sortir des oreilles mais cette fois-ci, la réponse à ses dilemmes éthiques est évidente. « En fait, tout bien réfléchi... Rahim, vieux, me dis rien. Je ferais pas bon usage des infos que tu me donneras. Moins j'en sais venant de toi, mieux c'est. Ça veut pas dire que je ne veux pas te voir ni que je refuse de... de reconnaître la réalité de ta situation. Juste, si tu sais quoi que ce soit sur l'U-AM ou sur Perséphone ou sur quoi que ce soit qui pourrait intéresser un journaliste, pour ton bien, le mien et celui de nos relations, ferme ta grande gueule. »
En espérant que ça suffira.
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Sam 19 Sep - 16:14
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Le rire de Nate lui avait manqué, bien plus qu'il ne l'aurait pensé. L'homme en entier bien sûr, plus de dix ans sans avoir la possibilité de lui parler avait été beaucoup trop long, mais son rire... Un de ces détails qui avaient troublé son esprit et son cœur quand il était arrivé à Cranbrook, qu'il avait cherché à déclencher pendant des années, bien après que ce crush d'ado se soit transformé en amitié solide. Quelque chose de rassurant, de presque solaire. Ouais ils venaient de manquer d'y passer, le monde autour d'eux était encore plus pourri et terrifiant qu'avant, des horreurs se cachaient dans les ombres et derrière certains murs, mais il y avait toujours le rire de Nate. Le sourire plus franc sur ses lèvres alors qu'il répondait à sa question avec un haussement d'épaules. Parce qu'il y a un autre choix? Non, hélas. Il aurait bien aimé, mais c'était comme ça maintenant et ça ne servait à rien de rester en boule dans un coin à pleurer et attendre que ça se passe, il avait essayé. Alors ça irait. Les derniers fourmillements désagréables dans ses jambes avaient fini par se dissiper, et s'il gardait les yeux loin de l'eau et des reflets qui y dansaient c'était supportable. Hidden Beach n'était pas très loin, là-bas il pourrait se reposer un peu et manger quelque chose, et parler un peu plus tranquillement de tout ce qui se passait avec l'homme à ses côtés sur le petit chemin sablonneux.

Ou pas, vu ce qu'il venait de dire. Il n'avait pas pu s'empêcher de froncer les sourcils, ne s'attendant pas à ça venant de lui. À beaucoup de choses, il le connaissait quand même malgré les années sans se voir ou même se parler, mais pas ça. Sa bouche qui s'était ouverte, le déferlement de questions - et surtout le "pourquoi" - au bord des lèvres, pour se refermer presque aussitôt.  Ok... Plus amer qu'il ne l'aurait souhaité. Évidemment qu'il le prenait le prenait mal, qu'il se sentait repoussé, rejeté, et c'était douloureux, surtout maintenant. Surtout quand il avait tant besoin de parler de ça à quelqu'un qui le comprenait, comme il l'avait fait tant de fois à Detroit. Mais il n'avait plus vingt ans, ça n'était plus aussi simple, et Nathaniel devait avoir de bonnes raisons de ne pas aborder ces sujets. Au moins il pouvait toujours lui parler de son pouvoir. Dans certaines limites malgré tout, parce que certains détails pourraient clairement intéresser des journalistes. Je suis contre les deux. Mais pas plus sur ça, compris, juste pour que tu saches. Les deux mains levées, il capitulait sur ce terrain là, avant de se mettre à fouiller dans son sac. Le léger silence qui était tombé, pas longtemps, juste le temps qu'il cale une nouvelle cigarette au coin de ses lèvres après avoir jeté la précédente dans une poubelle. Et tes parents, comment ils vont? Ta mère a toujours son sourire à faire rougir le soleil? Peut-être de là qu'il avait hérité ça tiens.

Ses yeux qui n'avaient pu s'empêcher de remonter du sol en suivant la canne, la main serrée autour du pommeau et le bras jusqu'au visage de son ami. Sa curiosité, et son imagination qui trouvaient mille et un scénarios pour expliquer pourquoi l'homme avait désormais besoin d'une aide. La chute dans la neige, l'erreur de calcul pendant une de ses positions improbables pour prendre LA photo, la prise à parti durant une manifestation, l'accident de voiture... Comment tu t'es fait ça au fait? Parce que tu sautais encore comme un cabri quand je suis parti de Detroit... Et il lui avait dit qu'il avait fait le Vietnam avec, donc c'était arrivé quelque part pendant l'année qui avait suivit, il était presque certain d'avoir croisé une de ses photos dans un journal à l'époque. Bien avant qu'il aille en Inde... Ah et désolé de pas avoir répondu à tes lettres... Je voulais, mais impossible de remettre la main dessus ou de me souvenir de l'adresse que t'avais mis et j'avais que ton ancienne à Detroit... J'aurais vraiment bien aimé te rejoindre, mais j'avais beaucoup de boulot... Il avait craint les retrouvailles aussi, et avec le recul, surtout aujourd'hui, ça lui semblait si... Futile? Craindre quoi exactement? C'était Nathaniel, au pire ils se seraient pris le chou pendant une grosse demi-heure et ensuite ils auraient trinqué et déconné comme si ça n'était jamais arrivé. Tirant sur sa cigarette, il lui avait indiqué le passage entre les buissons qui menait au chemin caché pour se rendre à la petite plage, avant de lui tenir une branche pour le laisser passer. Mais tu vas pouvoir me raconter tout ça aussi, parce qu'évidemment je veux tout savoir!


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Sam 26 Sep - 22:03
Juste pour que tu saches. Mais Nathaniel ne veut pas savoir, même pas ça. Qu'est-ce qui se passerait si lui-même était amené à choisir un camp ? Il saurait trouver un ennemi en la personne de Rahim et ce n'est pas acceptable. Pas envisageable de penser se retrouver un jour face à l'un de ses plus vieux amis dans un combat quel qu'il soit. Il soupire, allume une clope, ne dit rien. Que dire ? Que dire, sinon qu'il est désolé, qu'il aimerait que rien de tout ça ne se soit produit ? Ce serait se donner beaucoup d'importance que de penser qu'il aurait pu y faire quoi que ce soit. Comme s'il pouvait retenir les météorites dans le ciel à la force de ses petits bras. Ridicule.
Et puis Rahim noie le poisson. Des dizaines de questions, des paroles enjouées, des grands sourires. Il sait bien faire ça, Rahim. Nathaniel sourit, d'un petit sourire en coin qui ne veut rien dire, juste parce qu'il aime voir son ami s'animer et parler et oublier – faire semblant de – tout ce qui vient de se passer et tout ce qui peut les amener à se déchirer. Ça repose.
Nathaniel n'a pas envie de parler de sa mère. Ça fait mal, de parler de maman. Maman qui doit se ronger les sangs. Elle n'a pas de nouvelles de lui depuis longtemps alors qu'il a pour habitude de l'appeler au moins trois fois par semaine, sinon plus ; ce serait trop dangereux. Maintenant qu'il a commencé à mettre le nez dans des affaires qui semblent intéresser de hautes sphères gouvernementales et des gens peu scrupuleux, il ne veut pas risquer de mettre sa maman en danger en lui parlant, en indiquant à quiconque le mettrait sur écoute qu'il y a un moyen très simple de faire pression sur lui. Suffit de trouver sa mère et de le menacer et Nathaniel fera tout ce qu'on lui demande. Tu parles d'un aventurier.
Ceci étant, l'autre sujet n'est pas beaucoup plus avenant. Il grimace un peu à entendre la question de son ami et resserre les doigts sur le pommeau de sa canne, effleurant du bout des doigts l'idée de prétendre qu'il ne s'agit que d'une canne d'apparat (et une boiterie d'apparat, aussi ?) ou de mentir un bon coup. Sauf que pour mentir, il faut connaître à peu près la vérité et que celle-ci lui échappe toujours autant qu'à l'époque, qu'il ne comprend pas plus qu'une décennie plus tôt les raisons pour lesquelles on lui a fait du mal. Il ne peut faire que des suppositions. Nathaniel n'aime pas les suppositions. Il aime mener une enquête, trouver des preuves, des éléments matériels permettant d'indiquer ce qui s'est passé et de le comprendre, pas faire des spéculations absurdes sur ce qui lui arrive sans aucune chance d'en connaître le fond.
Il se donne le temps de répondre. Passe par le petit chemin caché, s'engouffre sur la plage, s'étire avec un grand sourire pour profiter autant que possible du soleil, lui exposer tout ce qu'il peut de son corps. Il a toujours aimé le soleil. L'hiver en Minnesota ne le tente pas plus que ça. Il espère que tout sera fini avant que les températures ne chutent au plus bas et qu'il pourra retourner en Californie se mettre les doigts de pieds en éventail sur la plage, une vraie plage qui donne sur l'océan, pas un succédané sans saveur. Il ira se baigner, bronzer, ou juste lire et écouter les vagues qui viennent mourir sur le rivage et tout ira mieux.
Il écrase sa cigarette. Et puis merde.
« Pas longtemps après ton départ, un type s'est pointé chez moi et m'a défoncé le genou. Pas d'explications, rien. Enfin juste... » Putain, il avait presque oublié. Il avait presque oublié et tout lui revient comme un flashback en images qui se succèdent à une vitesse insoutenable. Les yeux glacés de son agresseur, la douleur dans son genou, l'adrénaline, la voix avec cet accent qu'il ne reconnaît pas mais qui n'était pas de Detroit et surtout, surtout...
Ne t'approche plus jamais de Rahim.
Le corps entier de Nathaniel se tend et il jette un regard à son ami qui doit être tout à fait perplexe de sa réaction. Plus jamais Rahim. Et maintenant ? Maintenant qu'il a revu Rahim, est-ce que l'autre viendra à nouveau lui péter les genoux dans son hôtel, est-ce qu'il a moyen de le savoir ? Sans aucun doute, vu que le loustic a déjà une fois réussi à le trouver et à s'infiltrer chez lui. C'est pas le genre de Nathaniel d'avoir peur et ce n'est d'ailleurs pas vraiment ce qui le tracasse, pas une question de crainte que ça se reproduise, non. Il n'a juste pas très envie qu'on lui pète un deuxième genou.
Encore moins envie que Rahim apprenne qu'il est connecté à ce merdier et décide de jouer au héros.
« Bref, c'est une blessure de guerre. J'ai dû faire des photos qui ont emmerdé la mauvaise personne. M'a pas empêché d'aller crapahuter au Vietnam, je fais avec. Et t'en fais pas, pour les lettres, je me suis dit que ça devait être quelque chose dans ce goût-là. Pas mon genre de t'en vouloir d'avoir disparu, je suis juste content de te retrouver. » Avec, désormais, cette importante nuance : avoir retrouvé Rahim peut signifier de gros ennuis pour lui.
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Dim 27 Sep - 4:19
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Peu de monde, comme il l'avait espéré. Quelques familles plus loin, là où l'eau était peu profonde pour les enfants, d'autres à l'ombre des arbres, mais la population générale ne changeait jamais vraiment et c'était pour ça qu'il venait ici. Hidden Beach était le lieu de rendez-vous de tout ce qui se faisait de mieux en terme de contre-culture depuis des décennies, là où venaient tous ceux qui ne se sentaient pas vraiment à l'aise sur les autres plages - ou dans la société de manière générale - et ça n'allait certainement pas changer avec ce qui se passait en ce moment. Et puis ça n'était pas un ou deux nudistes qui allaient les faire fuir, ils en avaient vu d'autre. Faisant tomber son sac au sol, il avait suivit le même chemin, puis enlevé son tee-shirt pour l'essorer et le poser par terre, laissant le soleil le sécher. Et ses chaussures et chaussettes qui avaient valsé, alors qu'il enfonçait ses pieds dans le sable, savourant la sensation sur sa peau pendant que Nate s'étirait. Pas le paradis, il n'y croyait toujours pas, mais ça s'approchait de l'idée générale. Pas duré longtemps, ses sourcils se fronçant à l'explication, un peu plus quand il avait vu l'effet que les quelques mots avaient sur son ancien mentor. Pas longtemps après son départ, peut-être que s'il n'avait pas été aussi stupide et borné il aurait pu faire quelque chose pour empêcher ça. Comment il n'en savait rien, clairement quelqu'un qui avait fait ça à Nathaniel n'aurait eu aucun problème à se débarrasser de lui s'il s'était mis en travers du chemin.

Sa gorge qui s'était un peu plus serrée, parce qu'il n'avait pas non plus été là après, quand l'homme avait eu besoin d'aide. Et l'étau autour de son cœur en réalisant à quel point ça l'avait marqué, à quel point ça avait du être affreux pour lui, surtout si c'était aussi silencieux et gratuit qu'il le disait. Moi aussi, vraiment, t'as pas idée. Le sourire qu'il avait collé sur son visage, sincère, douloureux, heureux, compliqué. Et quelque chose qui grattait à l'arrière de son esprit, sur lequel il n'arrivait pas à mettre un mot pour le moment, alors qu'il fouillait dans son sac pour en sortir la bouteille, en prenant une gorgée avant de la poser à nouveau entre eux. Et pas que le Vietnam en plus, j'ai vu passer certaines de tes photos d'Afghanistan. Liban aussi je crois... Puis un paquet de gâteaux, deux pour lui et posé à côté de la bouteille, et son paquet de clope pour en prendre une, sans l'allumer tout de suite. Son regard fixé sur les maigres touffes d'herbe qui s'acharnaient à pousser dans le sable, grignotant un gâteau puis l'autre, le truc à l'arrière de son esprit prenant un peu plus de place. Les mots de son frère de cœur qui tournaient encore et encore dans son esprit, sans qu'il réussisse à saisir ce qui démangeait tant. Attends... Un mec s'est pointé à ta porte, tu lui as ouvert, il t'a pété le genou et au revoir m'sieurs-dames? Alors oui la possibilité que son photographe de mentor ait capturé sur une pellicule quelque chose qui n'aurait pas du l'être ne l'aurait pas étonné, pas du tout en fait, c'était plutôt ce qui rendait son travail si intéressant, mais quel intérêt de juste faire ça sans lui donner une raison, pour qu'il ne recommence plus, ou du moins se fasse plus discret, parce que c'était Nathaniel.

"Enfin juste...", c'était ce qu'il avait dit avant de s'interrompre. "Pas d'explications, rien. Enfin juste...". Il y avait eu une raison, une explication, une qu'il choisissait de taire pour il ne savait quelle raison, mais elle était là, quelque part. Et aussi loin dans le passé, dans une autre ville en plus, ça n'avait aucun rapport avec ce qui se passait aujourd'hui. Bien sûr il n'avait aucune envie de replonger son ami dans cet épisode toujours douloureux et vivace pour qu'il réagisse de la sorte, et il comprenait aussi parfaitement qu'il n'ait aucune envie de se rappeler quoi que ce soit par rapport à ça, mais... Son esprit qui essayait de se figurer la scène, et surtout l'agresseur, probablement impressionnant pour réussir à mettre à terre sans difficulté son ancien mentor, loin d'être aussi petit et frêle que lui-même. Les frissons glacés qui remontaient dans sa nuque, alors qu'il voyait presque parfaitement Nate au sol. Les discrets tremblements dans ses mains, qu'il essayait de distraire en faisant tourner la cigarette entre ses doigts. Je suis vraiment désolé que ça te soit arrivé, c'est juste dégueulasse... Et je suis désolé de revenir dessus... Mais... Mais il voulait savoir ce qui s'était passé exactement, avant que son imagination prenne la relève. Le juron qu'il avait étouffé dans un poing serré contre sa bouche, avant de lever les yeux vers son ami. Je sais que ça va, tu me l'as dit mais... Pourquoi? Qu'est-ce qu'il s'est passé Nate? Dis-moi s'il-te-plait... Avant qu'il ne se mette à imaginer pire encore, surtout sur la raison de cette attaque sordide.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mer 30 Sep - 20:44
« Je sais ce qui te trotte dans la tête. » Il a toujours su lire les gens, Nathaniel, une fois qu'ils sont passés à travers l'objectif. Un peu comme si en capturant leur image, il capturait aussi leur âme, leurs émotions, leurs pensées. Quand on passe tant d'heures à étudier les traits de quelqu'un figés par l'argent, on en vient à deviner leurs plus sombres secrets, pour peu qu'on sache lire entre les lignes révélées. Les négatifs, particulièrement, exsudent de vérités qu'on préférerait cacher. Et avoir vu Rahim sortir de son propre corps est un peu une forme d'instantané en négatif de lui. Nathaniel se demande s'il pourrait photographier cette projection de son ami, si elle apparaîtrait en filigrane ou tout entière sur un cliché. Peut-être que Rahim le laissera faire.
« Tu n'aurais rien pu faire, » assène-t-il en réponse à tout ce que son ami n'a pas dit. « Même si tu avais été là pendant ou après. C'est pas comme ça que ça marche. Quoi, t'allais t'interposer et te prendre les coups ? Veiller sur moi et panser mes blessures ? Tu sais qu'ils ont des hôpitaux maintenant, avec des gens que c'est même leur métier ? » Son ton est un peu agacé, à peine, parce qu'il n'a pas envie de dire les choses, parce qu'il a peur de la réaction de son ami, parce qu'il ne veut pas que Rahim s'en veuille et il s'en veut déjà alors qu'il ne sait rien et – putain, se soucier des gens, c'est vraiment épuisant.
Tout serait plus simple sans la moindre empathie. Regarder les gens crever partout dans le monde et figer leur image à jamais sur du papier glacé sans ressentir quoi que ce soit pour eux, ça, ce serait bien, sans doute. Les images seraient moins bonnes. Peut-être que c'est pour cette raison que Nathaniel n'a jamais étouffé le peu de compassion qu'il est capable de ressentir. Une raison bien égoïste. La passion justifie bien des choses, j'imagine.
Il soupire et passe une main dans ses cheveux, électrifiés par l'humidité, les boucles tournoyant follement en éclairs bruns autour de son visage. Là, tout de suite, sur cette plage hantée par les marginaux du monde venus exposer leur corps ou leur âme à un repli caché de la société où ils pensent pouvoir être libre, Nathaniel ne souhaite rien de plus que de revenir aux endroits dont Rahim parle. Liban, Inde, Afghanistan, Vietnam. Le traumatisme est là, il ne le quittera jamais, le réveille en pleine nuit, le plonge le jour dans d'interminables cauchemars, le met à terre lorsqu'il s'y attend le moins. Les horreurs qu'il a non seulement vues mais immortalisées dans toute leur splendeur sont gravées sur sa rétine plus sûrement encore que sur la pellicule. De terribles montagnes de sang, des charniers d'enfants, des abominations que l'esprit humain ne devrait même pas pouvoir concevoir. Tout cela lui paraît presque préférable à cette situation présente. C'est exagéré, bien entendu, et le recul lui dira sans aucun doute à quel point il se trompe de penser qu'il préférerait revenir aux monstruosités des guerres qu'à ce simple échange entre amis. Il se détestera même d'avoir pensé une telle chose, y verra un terrible manque de respect pour ceux qu'il a vus mourir.
Mais quand même. Il aimerait pouvoir fuir.

Rahim ne lâchera pas l'affaire. Il imagine déjà le pire. Déjà avant les météorites, il était de nature angoissée ; les événements actuels n'ont rien dû arranger. Pas de raison. Et ce n'est pas la créativité qui lui manque, y compris pour le plus atroce. Où l'emmènera son cerveau, si Nathaniel ne lui dit rien ? Un homme plus égoïste et plus cruel le laisserait naviguer les eaux de ses propres terreurs. Nathaniel n'en fera rien.
« Il m'a dit de ne plus jamais te revoir, » finit-il par lâcher. « Ne parle plus jamais à Rahim, c'est ce qu'il a dit. J'avais oublié, jusqu'à ce qu'on en parle. » Et comme il regrette, comme il aimerait s'être souvenu de cet avertissement funeste avant de retrouver son ami et de se réjouir de sa présence, comme il aimerait avoir la certitude que le coupable n'est pas à Minneapolis et qu'au moins la quarantaine peut protéger son genou valide des velléités vengeresses de son agresseur – mais sa bonne étoile est farceuse et Nathaniel imagine sans mal qu'elle a l'intention de replacer ce taré sur sa route.

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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Jeu 1 Oct - 2:56
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Bien sûr qu'il se serait interposé, et évidemment qu'il l'aurait aidé ensuite, toujours été comme ça. Toujours comme ça, les années ne l'avaient pas changé sur ce point, et pas plus loin que ce week-end, quand une visite à l'hôpital aurait été plus problématique qu'autre chose. L'envie de s'élever contre les mots de Nathaniel, de lui rappeler qui il était, que oui c'état son genre de prendre des coups si ça pouvait les éviter à d'autres, mais il le savait déjà. Ses sourcils levés, autant par la surprise que par l'horreur des mots que l'homme venait de prononcer. De son prénom mêlé à tout ça. L'impression qu'on venait de lui coller une gifle monumentale. C'était de sa faute. Si Nate avait aujourd'hui besoin d'une canne, qu'il s'en sorte très bien malgré tout ou non, c'était à cause de lui. Je... J'ai... L'air qui lui manquait, la cigarette qui lui échappait des mains. Je suis désolé Nate... Je te jure que j'ai rien à voir avec ça... Je savais pas... Qui aurait même l'idée de penser que Nathaniel ne devait plus le voir, ou lui parler? Ça n'avait aucun sens, il avait son professeur, son mentor, ils étaient amis, presque frères de bien des manières. La main qu'il avait passé dans ses cheveux, dans sa barbe, avant de juste la presser contre sa bouche, autant pour retenir le cri qui brûlait sa gorge que pour essayer de se concentrer, de ne pas se laisser emporter par tout ce qui l'assaillait. Son regard qui s'était mis à errer à la recherche d'un point où se fixer, n'arrivant même pas à comprendre comment on - qui que ce soit - avait pu arriver à la conclusion que Nate ne devait plus l'approcher.

À l'époque où ils s'étaient rencontrés, il avait commencé à séparer ses différentes vies, ses différents "lui" quelque part. Detroit et l'université, les cours, les découvertes qu'il faisait sur lui-même. New York, les week-ends, les manifestations, les sorties. Minneapolis, ses parents, la vie aussi banale et normale qu'il pouvait faire mine d'avoir malgré tout. Compartimenter, parce que c'était plus simple, plus facile à gérer. Et il avait continué en revenant définitivement de Detroit, parce qu'encore une fois c'était plus simple. Bien plus que d'admettre qui il était vraiment et risquer de tout perdre. Une seule personne était au courant de tout, sans distinction, sans détour, sans secret. Presque tout, il ne lui avait jamais dit pourquoi exactement il était rentré à Minneapolis sans autre explication que "je me suis engueulé avec Nathaniel", avant de plus ou moins s'enfermer dans son esprit et rejouer la scène en boucle, trouvant à chaque fois de nouvelles façons d'exprimer ce qu'il avait voulu dire, bien mieux qu'il ne l'avait fait sur le moment. Une seule personne, et elle n'avait aucune chance d'être confondue avec un homme, encore moins d'être capable de ce genre de violence. Non, si sa sœur était responsable, Nate aurait juste eu droit à une petite danseuse à sa porte, furibarde qu'on ait fait pleurer son grand-frère, plus que la fois où elle avait appris qu'il n'y aurait jamais rien de romantique entre eux, probablement une ou deux leçons de morale sur des sujets qui ne la concernaient absolument pas, mais c'était tout. Pas de coups, de sa part ou de quelqu'un d'autre, certainement pas de genou pété, et encore moins en utilisant le nom de son frère pour se justifier.

Sa bouche soudainement sèche alors qu'il sentait une douleur transpercer son cœur, ses yeux rivés à l'eau du lac pour ne surtout pas croiser ceux de son ami, ou quoi que ce soit d'autre, à la soudaine réalisation. Un seul Il dans sa vie capable de tant de violence, avec cette foutue habitude de vouloir le protéger de tout, depuis des années. Assez proche de sa sœur pour qu'elle laisse échapper un nom et une raison, sans qu'il réussisse à comprendre pourquoi elle l'aurait fait. Pourquoi il aurait fait ça. Les tremblements qu'il pouvait sentir, mais pas dans ses mains, ses bras ou ses jambes. Non, à l'intérieur, tout autour de son cœur, comme si quelque chose bouillonnait furieusement, douloureusement. Sa mâchoire serrée, alors qu'il rouvrait son sac pour en sortir son carnet et un marqueur noir à pointe fine, passant rapidement les pages déjà couvertes pour en trouver une blanche, et l'inspiration laborieuse avant de finalement prendre la parole. Dernier truc que je te demandes là-dessus, après j'arrête. Si tu veux en parler je serais là, mais je reviendrais plus jamais dessus. Sa main gauche crispée sur les pages pour les empêcher de se soulever à cause de la brise, et la droite qui s'activait, traçant les bases d'un visage. Un oui ou un non suffira. Les traits qu'il ajoutait rapidement, rageusement, pour les angles plus doux à l'époque, pour les cheveux plus longs. Les dernières ombres, hachurées, douloureuses, avant de finalement lever le carnet pour montrer son dessin à Nate. Est-ce ce qu'il ressemblait à ça? Le froid dans sa voix alors qu'il aurait invoqué n'importe quel dieu pourvu que son mentor, le frère qu'il aurait tant voulu avoir, lui dise que non, son agresseur n'était pas celui qu'il venait de dessiner. Que ça n'était pas Stan.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Dim 4 Oct - 10:43
« Bien sûr que t'as rien à voir avec ça, » répond Nathaniel avec un mouvement d'humeur. Comme s'il pouvait penser une seule seconde que Rahim aurait, quoi, demandé à un type de sa connaissance de venir lui péter le genou pour l'éloigner ? Pas le genre de la maison et Rahim sait pertinemment que s'il veut mettre un terme à leur amitié, il lui suffit de le dire et Nathaniel respectera ses vœux. Non, bien sûr que c'est autre chose, quelqu'un qui a agi sans même en parler à Rahim, sans doute avec plein de ces merveilleuses bonnes intentions dont l'enfer est pavé. Une histoire de jalousie, peut-être. Ils sont après tout très proches et suffisamment pour qu'un prétendant de Rahim se sente lésé par l'existence de Nathaniel, même après leur dispute et le départ de Rahim. Ridicule. Répugnant, aussi. Nate n'est pas versé le moins du monde dans la romance et n'a jamais connu de relation quelle qu'elle soit, n'en a jamais ressenti le désir non plus, et regarde avec une fascination perplexe les méandres intriqués dans lesquels des gens autrement très intelligents se perdent sous prétexte d'amour ou de désir. Qu'il s'agisse une fois de plus de ce genre de grand geste guidé par des élans romantiques ne l'étonnerait pas.
Et de toutes façons, ça n'a pas d'importance. « C'est fait, on n'y peut pas grand-chose. Jme soigne et j'avance sans trop me poser de questions. Viens pas t'imaginer que tu retrouveras le coupable et quoi, que tu lui feras payer ? C'était y a au moins cinquante ans, on s'en fout. » Ce n'est pas une figure de style : Nathaniel s'en fout réellement. De tous les traumatismes récupérés au cours des années, celui-ci est bien le moindre, un point d'interrogation physiquement douloureux dans l'histoire, rien de plus. Les gens font des choses, ils ont leurs raisons, il y a des conséquences. C'est le cycle de la vie, en quelque sorte. S'attarder sur le pourquoi du comment et essayer de comprendre est louable mais, à l'échelle d'individus, voué à l'échec. Comprendre des situations, oui, pourquoi pas. Comprendre pourquoi ce type est venu lui péter le genou en mentionnant Rahim... ça ne ferait aucun bien, en plus d'être improbable. Alors Nathaniel hausse les épaules et s'apprête à changer de sujet.
Rahim ne suit pas. Rahim dessine furieusement, le front plissé, les lèvres pincées, le corps entier émanant d'une intensité sur laquelle Nate ne sait pas mettre les mots. Le spectacle lui brise le cœur. Ce qui ne compte pas pour lui est vraisemblablement primordial pour son ami qui s'acharne maintenant à croquer les traits de son agresseur présumé. Il a du talent, le bougre. Le résultat est incroyablement fidèle au modèle tel qu'il était alors, les grands yeux de glace, les traits prononcés, la mine patibulaire. Quand bien même il a choisi de s'en moquer, Nathaniel sent son cœur accélérer au souvenir de ce visage apparu dans sa vie pour n'y apporter que la douleur et la peine, ce visage qu'il aurait préféré ne jamais revoir. Bordel.
Rahim doit bien le connaître, pour pouvoir ainsi coucher sur papier cette figure venue d'un autre temps. Un ami, un amant, son mec. Nate s'y attendait.
Il a envie de mentir. Envie de dire à Rahim que non, c'est pas le même mec, celui qui l'a emmerdé était un petit blond à taches de rousseur ou une pile de rats portant un trench coat. Pour ce que ça changerait – Rahim est assez perceptif pour comprendre, il a déjà compris, il attend juste confirmation. Une pensée traverse l'esprit de Nathaniel, aussitôt évincée, évoquant le fait qu'il éprouve si peu de scrupules à mentir à son ami qu'il l'envisage comme première solution viable. L'habitude du mensonge éhonté en permanence, sans doute.
Nathaniel reste silencieux quelques secondes, les bras croisés sur sa poitrine. Il considère la colère glaciale de Rahim, le dessin comme gravé dans le papier par les plus furieux des coups de crayon, le soleil qui brille sur eux sans considération pour l'atmosphère tendue qui règne. Il pourrait avoir au moins la considération de se voiler pour refléter l'esprit de la scène.
Mentir, c'est une chose. Prendre Rahim pour un con... Avec n'importe qui d'autre, il n'hésiterait pas une seconde. Balancerait une réponse dont tout le monde saurait qu'elle est fausse puis tracerait son petit bonhomme de chemin sans la moindre considération pour les éventuelles blessures infligées ou l'agacement provoqué. Nathaniel prend les gens pour des cons et ils l'ont bien mérité. Mais pas Rahim.
Putain, pas Rahim.
Alors, d'un ton neutre et calme, laissant ses doigts glisser nonchalamment sur le visage gravé dans le graphite, Nate répond la seule chose possible.
« Ouaip. »

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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Dim 4 Oct - 15:02
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Sa mâchoire bloquée, crispée, alors qu'il guettait la moindre réaction de son ancien mentor. Son cœur qu'il sentait presque percuter sa cage thoracique à chaque battement, lentement, durement, marquant la mesure du silence entre eux. Son esprit parfaitement vide, pour une fois, alors que son cœur s'acharnait à égrainer des prières qui ne serviraient à rien, parce qu'il n'y avait personne pour écouter. Parce qu'il connaissait déjà la réponse de Nate, il l'avait vu dans son regard, dans les infimes mouvements de son visage. Parce qu'il savait déjà, instinctivement, depuis qu'il lui avait dit que c'était de sa faute. Pas formulé comme ça, mais c'était la même chose. Mais il avait besoin de l'entendre confirmer. Qu'une autre voix le dise, différente de celles qui tournaient dans son crâne depuis des années. Bien sûr qu'il savait que l'homme en était capable, il n'était pas aveugle, mais il n'en avait jamais eu la confirmation... Jusqu'à aujourd'hui. Il savait déjà, pourtant l'entendre lui avait l'effet d'une lame en plein cœur. Glacée, bien entendu. Et l'impression de sentir son froid sur sa peau et ses yeux, à l'intérieur aussi. Le hochement de tête machinal, bien plus long que juste pour acquiescer, pendant qu'il encaissait la réalité. Au moins maintenant il savait. Merci. De lui avoir dit, alors qu'il aurait très bien pu mentir.

Récupérant le carnet, il avait tourné les pages pour revenir en arrière, jusqu'aux croquis de dimanche, aux visages du russe selon différents angles qui s'étalaient sur une double-page. Ses traits plus durs, plus acérés, et la marque des années sur son visage. Le léger tremblement quelque part vers l'angle de sa mâchoire alors qu'il se levait pour placer le carnet dans les mains de Nathaniel. Il ressemble à ça maintenant. Pour qu'il sache. Ce que Nate en ferait n'était pas son choix, et il n'avait de toute façon aucune idée de ce qu'il fallait faire dans ce genre de situations. Le sol meuble sous ses pieds, moins désagréable pour les plaies en dessous, jusqu'au bord de l'eau, et son pantalon qu'il avait rapidement replié au dessus de ses chevilles avant d'y entrer. De s'accroupir, juste au dessus de la surface, et plonger ses mains dedans avant de les passer sur son visage. Une fois, deux fois, trois fois. Ses mains jointes contre lesquelles il avait appuyé son visage, les yeux fermés. Inspirer, expirer, trois fois aussi. Se relever lentement, se perdre un instant dans le paysage en complet décalage avec ce qui tournait dans son crâne, et revenir sur le sable avant de reprendre la place qu'il avait quitté plus tôt. Encaisser, se relever, et continuer d'avancer, un truc qu'il avait appris jeune, alors qu'il récupérait la bouteille pour en prendre une longue gorgée, lavant le goût amer au fond de sa gorge.

Le regard de Nathaniel qu'il avait retrouvé en levant la tête, alors qu'il reposait la bouteille par terre. Qu'il repoussait un peu plus profond dans sa psyché tout ce qu'il ressentait par rapport à ce qu'il avait appris, l'enfermer quelque part comme il le faisait si bien depuis des années, une porte qu'il ouvrirait plus tard, quand il serait seul, pour décider de ce qu'il allait faire. Quatre jours pour le faire, s'il tenait parole. Mes projections... Ça se déclenche quand j'ai des crises d'angoisses. Les gouttes qu'il sentait tomber sur son torse, presque rassurantes, alors qu'il se laissait aller en arrière, appuyé sur ses coudes. Revenir aux informations qu'il lui avait promis, parce que Nathaniel le connaissait assez pour savoir qu'il ne dirait rien de plus sur l'autre sujet, comme promis. Pour savoir qu'il ne dirait rien non plus à l'autre, pas sans lui en avoir parlé avant. Pas trop de contrôle là dessus, pas du tout en fait, mais c'est relativement gérable. A priori ça devrait s'arranger une fois que j'aurais plus de maîtrise de l'ensemble. La cigarette qu'il avait récupéré pour enfin l'allumer, soufflant un nuage de fumée en direction du ciel avant de reprendre. Pour le moment j'essaie d'avancer sur tout ce qui se passe pendant, entre le moment où je quitte mon corps et le moment où j'y reviens. Les heures dans la prison avec Brooke, pour essayer d'apprendre à utiliser ce pouvoir qu'il avait toujours du mal à comprendre, mais il se doutait que ce détail faisait partie de ce que le photographe ne voulait pas savoir.

Une nouvelle bouffée et le même nuage de fumée, et le point qu'il avait fait dans le sable avec son pouce, avant de tracer un cercle autour. Je peux aller où je veux dans un rayon de 500 mètres, en gros. Un peu plus ces derniers temps, mais il n'en était pas certain non plus, sa méthode pour essayer de mesurer exactement n'était pas la plus précise. Et je peux apparaître ou rester invisible, comme je peux me faire entendre ou non. De ce que j'ai saisi pour le moment, ça dépend principalement de ma volonté et de ma concentration. Même ces informations pouvaient entrer dans la catégorie que son ancien mentor préférait ignorer, parce qu'il ne lui faudrait pas longtemps avant de comprendre ce qu'il était possible de faire avec un tel pouvoir, comment il pouvait être utilisé. La portée qu'il pouvait avoir une fois apprivoisé, puis maîtrisé. Mais aussi l'obstacle évident qui se dressait entre lui et cet éventuel contrôle, parce qu'il avait été aux premières loges des années auparavant pour l'aider à canaliser le même problème : la tendance qu'avait son esprit à vagabonder et se distraire d'un seul et même objectif. Quand il était bien ancré dans son corps, ça lui déclenchait des crises, et quand il était en dehors... Un peu l'impression d'avoir de nouveau dix-huit ans sur ce point. L'age qu'il avait quand il avait rencontré Nathaniel dans une salle de classe, et le demi-sourire qui était revenu en repensant à ces années-là, à tout ce qui en était né malgré l'horreur que l'homme avait vécu une fois que lui était parti. Tu penses que tu pourrais me donner un coup de main, en souvenir du bon vieux temps?


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Ven 9 Oct - 22:11
Nathaniel regarde à peine le dessin. Il n'en a pas besoin. Le souvenir est si cuisant, si profondément marqué dans sa chair qu'il n'a aucun mal à deviner même l'évolution des traits de cet homme. Sa jambe lui fait mal. Il aimerait s'asseoir. Être debout, cependant, lui permet de conserver une certaine distance avec la situation, un recul salutaire quand tant d'émotions pourraient se concentrer et danser dans son esprit et troubler son jugement. Il n'y a plus de colère, plus depuis longtemps, pourtant elle menace de refaire surface en cet instant liminaire entre ciel et terre, entre passé et présent, entre corporel et immatériel. Une colère sans but précis, en vérité. Il n'en est même pas la cible. Personne ne pense jamais être le méchant de l'histoire et lui pas plus qu'un autre, Nathaniel en est convaincu, et pour cette raison il ne lui en veut pas. Pas vraiment. Pas à lui. Au monde, peut-être, au monde entier et aux gouvernements et aux militaires qui gardent la ville et aux météorites qui tombent du ciel et aux psychiatres qui ont décidé que l'homosexualité était une maladie et tous ceux qui ont créé ces atroces situations compliquées et oppressives de colère et de haine.
Tout cela a un sens. Pour lui, en tous cas, qui regarde le ciel et voit des millions de fils rouges s'entrelacer et dessiner une trame complexe de mort et de violence. Il est prêt à comprendre le geste de cet homme que Rahim connaît si bien et qui l'a handicapé.
Ça ne veut pas dire qu'il est prêt à pardonner.
Il allume une clope, inspire une longue bouffée, exhale lentement. Rahim parle de son pouvoir. Le sujet n'est pas tellement plus simple et plus plaisant que celui de l'agression mais il permet à Nathaniel de se placer en main tendue, en sauveur même, un rôle qui lui convient bien mieux que celui de victime.
Il réfléchit. Le pouvoir se déclenche lors de crises d'angoisse. Déjà, c'est un mauvais point, un sur lequel il faudra travailler – il ne doute pas un instant que Rahim soit capable de se créer des crises d'angoisse à l'envi, cependant trouver un déclencheur plus serein serait bénéfique pour son pauvre corps déjà malmené par une outrageuse anxiété bien avant la chute des météorites. Il parle ensuite de concentration, de maîtrise, de volonté. Un mince sourire s'étire sur les lèvres du photographe. Ça, il sait faire.
Peut-être n'est-ce pas surprenant de la part d'un homme comme lui, tout entier voué aux plaisirs de l'esprit, qu'il s'adonne si souvent à la méditation. Elle fait partie de sa routine. Une heure de sport tous les matins, selon ce que sa jambe lui permet, généralement des pilates ou de la nage, puis une demie-heure de méditation profonde, avant de se lancer dans l'aventure qu'est généralement sa journée. Une demie-heure pendant laquelle il n'essaye plus de voir le monde à travers l'objectif de son appareil photo mais d'en haut, depuis les astres, depuis ce plan de conscience supérieure dont on lui a autrefois vanté que les drogues pouvaient lui procurer. Pendant une demie-heure, il voit tout, il sait tout, il entend tout, comme si lui aussi avait le pouvoir de quitter son corps et de se projeter alentour selon son bon vouloir. Pas tout à fait. Plus comme s'il n'avait plus de corps, plus de réalité physique, plus d'ancre à la terre qui lui a donné le jour ; plus rien que lui et le divin.
Rahim ne le sait peut-être pas. Nathaniel ne se souvient pas s'il a commencé cette routine avant ou après leur séparation, s'il y a un rapport entre les deux. Probable. Ça lui ressemblerait bien, de réagir comme ça à la douleur.
« Bien sûr que je t'aiderai, » finit-il par dire. « Tu as toujours eu de bons résultats dans mes cours. Ceci étant, il faudra que tu suives les règles, que tu me fasses confiance. Tu me fais confiance, Rahim ? » La question est presque rhétorique. Si ce n'était pas le cas, Rahim n'aurait rien dit de son pouvoir. Simplement, Nathaniel veut entendre la confirmation.
« Et il est hors de question que je t'aide d'une quelconque manière à faire des choses illégales. À rejoindre Perséphone, par exemple. » Il se garde bien de parler du fait qu'il est lui-même sur la trace de la donzelle – pas pour la rejoindre, pas nécessairement, mais au moins pour la comprendre. Sa position l'intrigue, l'intéresse plus qu'il ne l'admettrait, parce qu'elle lui évoque terriblement celle d'un autre mutant dessiné dont il a toujours admiré les œuvres, quand bien même la narration le présente comme un antagoniste. Il a même un t-shirt dans son armoire, un qu'il porte rarement de peur de s'attirer des foudres indésirables, qui proclame fièrement Magneto was right.
Mais confronté à cette réalité, le croit-il toujours ? Il ne le sait pas lui-même.
« Il va falloir te mettre à la méditation. Te connaissant, ça va pas être une mince affaire. Avant qu'on commence, va falloir que tu suives un régime que tu vas détester mais qui te permettra de t'alléger considérablement. Pas de gras, pas de trucs acides, pas de sucre, beaucoup d'eau. Pas d'alcool. Une semaine pour permettre à ton corps de se reposer. Si tu peux arrêter la clope pendant ce temps, c'est encore mieux. Pas de problème pour d'autres trucs. » Certains pensent même que les hallucinogènes favorisent la transe après tout. « Juste une semaine, puis on commencera. On travaillera ta concentration, ta volonté, ton angoisse. Je ne peux pas te promettre que ça marchera. Que ça suffira. Mais on va y travailler, Rahim, et je te promets – je te promets de faire de mon mieux pour que tout aille bien. »
Et Nathaniel tient toujours ses promesses.
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mar 13 Oct - 3:05
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Quelques mots à peine, et l'impression que le poids sur ses épaules présent depuis qu'il avait commencé à saisir la portée de son pouvoir s'allégeait, au moins un peu. Bien sûr la suite lui plaisait un peu moins, surtout cette histoire de règles. Jamais été très bon pour les suivre et s'y conformer, jamais entièrement, jamais réellement, encore moins quand il n'avait aucune idée de ce que ça comprenait ou non. Et pourtant il avait hoché la tête avec un sourire, tirant une bouffée de nicotine avant d'expirer un "Évidemment". Bien sûr qu'il lui faisait confiance, et qu'il accepterait ses foutues règles avant même de savoir de quoi il en retournait exactement. Pas parce qu'il avait désespérément besoin d'aide et aurait tout fait - ou dit - pour l'obtenir, il ne s'en était pas si mal sorti ces derniers mois, peut-être même qu'il aurait réussi par trouver tout seul le moyen de discipliner son attention avec le temps et une nouvelle pile de bouquins. Pas parce qu'il avait ce sentiment de lui être redevable, pour tout ce qu'il avait fait pour lui à Cranbrook, ou pour la terrible blessure qu'il avait reçue par sa faute, même si c'était effectivement le cas. Et hoché un peu plus la tête à la demande qui avait suivi, dissimulant son sourire amusé derrière sa cigarette.

Bien sûr qu'il pourrait être intéressant un jour de trouver où se cachait Perséphone, ne serait-ce que pour avoir une petite discussion avec elle au sujet de ses revendications et de ses méthodes, mais pas pour le moment, pas tant qu'il ne maîtriserait pas mieux son pouvoir. Non, c'était plutôt l'autre côté de l'équation qui l'intéressait, et bien plus illégal que de se mettre sur les traces d'une soit-disant rebelle mutante. Ses excursions derrière les murs de la prison, ou le plan pour en faire sortir quelqu'un par exemple. L'une des raisons qui l'avait poussé à contacter Nathaniel malgré l'appréhension des retrouvailles, et comme promis il ne dirait rien à ce sujet non plus même s'il aurait aimé avoir son avis. La suite lui avait fait hausser les sourcils. Pas la mention de la méditation, le nouveau régime alimentaire que l'homme voulait qu'il suive pendant une semaine. La suppression de ce qui lui permettait de tenir et de ne pas perdre plus de poids qu'il ne l'avait déjà fait depuis la fièvre. Peut-être qu'il aurait du lui parler des conséquences de son pouvoir avant... T'en fais pas, je savais déjà que j'allais devoir plus ou moins mettre à la méditation, et le moine Sōtō que j'ai vu ce matin me l'a confirmé. Et c'était logique, ça allait avec son pouvoir, avec tout ce qui l'entourait, et les millénaires de pratiques similaires qu'on pouvait trouver notamment dans la région où il était né.

Un bref soupir et il s'était redressé, s'asseyant complètement pour éteindre sa cigarette et passer une main dans ses cheveux. Pas qu'il détestait ce régime, bien sûr c'était bien moins attirant que ce qu'il mangeait actuellement mais si c'était nécessaire pour avancer il le ferait, mais... Ok. Je garde juste la clope parce que sinon ça va vraiment être compliqué, mais sinon ok. Je risque d'être dans un sale état par contre, je te préviens. Pas une excuse, il suivrait les règles imposées, mais Nate devait aussi être au courant de cette partie. Chaque projection me draine. Là après celle de tout à l'heure, j'ai l'impression de pas avoir mangé depuis hier et d'avoir passé la journée à essayer de comprendre la physique quantique. Quand je reviens mon corps se "réveille", après le temps de la projection sans aucune activité, donc une surcharge nerveuse et sensorielle en plus. Et le tout est plus ou moins important en fonction du temps que je passe en dehors, et de ce que je fais. Chaque apparition, chaque fois qu'il voulait se faire entendre. Une fois je suis resté dehors pendant plus de deux jours, le retour était pas fun. La nouvelle cigarette qu'il avait tiré de son paquet avant de se mettre à jouer avec, la faisant tourner entre ses doigts pour les occuper. Et je dors presque plus... Cauchemars assez angoissants pour forcer des projections dès que je ferme les yeux, et angoisse de m'endormir en plus des autres... Mais les mutants étaient des chanceux...


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mar 20 Oct - 11:49
Un sale état, dit Rahim. Sans déconner. Il voit bien, Nathaniel, il voit bien les joues émaciées et les cernes de trois kilomètres. Il voit aussi les effets de l'alcool sur la peau et le regard, il voit le manque de vitamines, il voit toutes les merdes que Rahim inflige à son corps parce qu'il pense que c'est le seul moyen de tenir. Nate comprend. Il fait pareil, souvent, quand la fatigue et la douleur sont trop importantes, quand il a envie de se laisser couler dans les bras si accueillants d'une dépression toujours latente. Ce n'est pas comparable à ce que Rahim vit. Mais c'est un début. Un grand coup de pied au cul pour se remettre sur le bon chemin, pour réapprendre son propre corps, s'y ancrer un peu plus, pour pouvoir ensuite le quitter en gardant le contrôle.
« Pas de souci pour la clope. Pour le reste... » Il soupire. Passe une main sur son front, la glisse dans ses cheveux, rendus fous par l'humidité après la baignade forcée dans le lac. Il va encore devoir passer des heures à rattraper les dégâts. Quelle tragédie. « J'te dis pas de plus manger. Et je sais, je sais très bien que quand on est crevé à ce point, commander une pizza c'est facile, ça demande pas d'effort, ça remplit bien. On a l'impression de se sentir mieux après. C'est con, parce qu'en fait on a le foie gorgé de gras. Pareil pour le sucre. Ça fait un pic d'insuline, après c'est la merde quand ça retombe. » Te voilà nutritionniste, Nathaniel ? Quel changement de carrière. Il secoue la tête avec un petit rire, conscient de son ridicule. Voilà qu'il explique des lieux communs à son pote, comme si Rahim ne savait pas tout ça. Nate prend les gens pour des cons assez fréquemment, mais pas Rahim. Pas Rahim. « Mais tu sais tout ça. Et tu connais ton corps mieux que moi. J'te demande juste d'essayer pendant une semaine. Si ça se trouve, ça te fera rien, tu te sentiras crevé et mal et t'auras la dalle. Et si ça se trouve, tu retrouveras de la pêche, peut-être même un peu moins d'angoisse, et tu te sentiras mieux. Peux pas savoir avant d'avoir essayé. »
Ce serait peut-être bien d'impliquer quelqu'un qui a une formation médicale, se dit Nathaniel. Quelqu'un qui pourrait contrôler que ce genre de truc se passe bien. Parce que c'est bien gentil de prescrire des régimes aux gens, même juste sur une semaine, quand on n'a qu'une connaissance très basique de l'anatomie humaine, mais on peut mettre les personnes qu'on souhaite aider dans de sales situations. Pour le coup, Nathaniel est sûr de son coup. Si Rahim se nourrit assez en terme de quantité, mettre la pédale douce sur le sucre, le gras et l'alcool ne doit pas causer de gros dégâts. Mais quand même.
« T'as un médecin en qui t'as confiance ? Un qui pourrait vérifier que tout va bien dans la tuyauterie ? » Pas la peine de parler d'un psy pour les angoisses. Il sait déjà comment il va être reçu. « J'suis sûr qu'il doit y avoir quelqu'un dans cette foutue ville qui s'est dit qu'il allait jouer au Bon Samaritain et s'occupe des... dommages collatéraux qui veulent pas dévoiler leur condition. » Enfin, on peut espérer. Sinon, le peu de confiance que Nathaniel a encore en la nature humaine va s'effondrer.
Et puis quoi ? Un régime, de la méditation, formidable. Ça ne suffira pas, ça ne calmera pas les angoisses de Rahim, ça n'aidera pas avec sa terreur de dormir. Ça ne changera pas sa vie. Nathaniel se sent comme au bord d'un précipice, un précipice qui reflète sa propre incompétence, sa propre impuissance à aider son ami. Oui, il est excellent enseignant, quand il s'agit de transmettre des connaissances qu'il possède. Mais là ? Une fois qu'il aura appris à Rahim à méditer, qu'est-ce qu'il fera si ça n'a pas marché ? Si son ami est toujours aussi paumé, aussi drainé par ses pouvoirs, aussi peu en contrôle ? On avisera quand ce sera nécessaire, se dit-il pour ranger toutes ces inquiétudes dans une petite boîte au fond de son esprit. Montrer sa propre angoisse à Rahim ne le rassurera pas. Ne l'aidera pas. Alors pour l'instant, Nathaniel va s'accrocher à ce qu'il sait et espérer que ça suffira.
« Pour tes cauchemars... est-ce que tu saurais me les raconter ? Je suis pas ton psy, j'ai pas prétention de l'être, mais on peut peut-être dénouer ensemble le souci, trouver comment les calmer. Autrement qu'avec une petite camomille ou une bouteille de vodka, s'entend. Un truc plus long terme et qui donne moins envie de pisser la nuit. » Hilarant, Nathaniel. Il te connaît suffisamment pour déceler l'inquiétude derrière cette piètre tentative d'humour. Le photographe grimace pour lui-même et allume une énième clope. Pour quelqu'un qui voulait faire arrêter son pote y a deux minutes, il ne donne vraiment pas le bon exemple. Pourtant, il a la sensation qu'il aura bien besoin de s'accrcher à sa sucette à cancer pour entendre le récit des cauchemars de Rahim, si celui-ci décide de les lui raconter.

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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Sam 24 Oct - 15:00
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Un bref sourire en entendant Nate lui expliquer le pourquoi du comment de ce régime, retenant de justesse un "Oui Maman", avant de se remettre à jouer avec la clope entre ses doigts. Et finalement attraper un gâteau dans le paquet, le grignotant en réfléchissant à la question que son mentor lui avait posé. Un bilan sur son état de santé était une bonne idée sur le papier, peut-être même que ça pourrait apporter quelques débuts de réponses à certaines des questions qu'il avait, notamment sur ce qui arrivait exactement à son corps quand il n'était pas dedans, mais... Un peu compliqué de savoir en qui je peux avoir confiance en ce moment, alors un médecin... Il était rarement malade avant, sans aucun problème de santé qui l'aurait amené à consulter un docteur régulièrement, et il faisait sans pour la prise de sang trimestrielle qui allait avec son choix de partenaires. Même quand la fièvre s'était déclarée il avait préféré rester chez lui, comme pour toutes les chutes qui auraient probablement mérité le regard d'un professionnel. Mais ça aurait été courir le risque de se faire remarquer, et de se faire dénoncer, ce qu'il ne pouvait pas se permettre. Pas avec son pouvoir. Il doit y en avoir oui, mais dans le climat actuel aucun ne se risquera à le crier sur les toits, trop dangereux, donc pour les trouver... Parce qu'aider les mutants étaient la meilleure manière de s'attirer des problèmes, le gouvernement l'avait bien fait comprendre. Tout pour les isoler, les diviser, et en profiter pour mieux leur mettre la main dessus.

Et puis il y avait l'autre question, sur ses cauchemars, ce qui s'y passait. Les trop nombreuses visions, imaginées et tordues par son esprit il le savait, plus angoissantes à mesure que le temps passait, que la situation dans laquelle était plongée la ville se prolongeait. Au début ses projections n'étaient causées que par des choses qui lui semblaient si futiles maintenant, et puis il avait eu les deux jours hors de son corps, la prison, la réalité sur ce qui arrivait aux mutants, du potentiel de son pouvoir aussi, et les trop nombreuses inquiétudes plus personnelles qui s'y étaient ajoutées. La sensation de quelque chose qui se brisait, et son regard qui s'était porté sur sa main, surpris de la trouvée crispée autour de ce qui restait de la cigarette, avant de se fermer avec un soupir. Je saurais... Mais je ne peux pas. Pas avec la condition que tu as posée tout à l'heure. Encore moins après la révélation sur sa blessure, qui serait très certainement le sujet principal quand il essayerait de se convaincre qu'il devait vraiment dormir. Mais je connais la cause principale : la peur de ce qui pourrait arriver. Les trop nombreux scénarios de ce qui pourrait, à un moment ou à un autre, mal tourner. Comment ça se terminait, définitivement, quel que soit le sujet. Lui qui s'était toujours acharné à trouver la lumière peu importe les ténèbres, il ne voyait plus que ça. Presque plus, mais ça aussi risquait de disparaître maintenant.

Se débarrassant des restes de cigarettes dans son sac, il en avait sorti une autre qu'il avait allumé sur le champs, autant pour s'occuper les mains que pour concentrer son attention sur autre chose, assez pour éloigner au moins un peu les images qui refaisaient surface. Et ça aide pas d'avoir l'impression d'être dans une de mes planches. Un nuage de fumée mélangé à un nouveau soupir, conscient de l'absurdité de la chose, mais quand la réalité rejoignait la fiction... Je dessine des comics maintenant, c'est mon activité principale. Pas pour des grands noms affiliés à Marvel ou DC, des trucs plus locaux ou à faibles tirages, mais c'est souvent les mêmes histoires et... J'ai l'impression d'être dans un nouvel exemplaire. Pas le meilleur. En étaient témoins les nombreux carnets qu'il avait noirci des fragments de cauchemars persistant après le retour dans son corps. Même ça il ne pourrait pas le montrer à Nate pour tenter de lui faire comprendre ce qui tournait dans son crâne, parce qu'il y avait beaucoup trop de références aux sujets à éviter. Comment même réussir à lui expliquer pourquoi une paire d'yeux ou le bruit mat de bottes contre le sol pouvait le terroriser au point de le forcer à fuir son propre corps? Remarque ça marche aussi avec l'impression d'être dans un bouquin d'histoire, pas aux pages les plus sympas... Pas possible de s'étaler sur cette comparaison non plus, même si Nate et lui avaient partagé assez de convictions par le passé pour qu'il sache exactement à quoi il faisait référence. Et donc je suppose que pas être capable de voir à quel moment tout le bordel actuel pourrait s'arranger ne fait qu'appuyer un peu plus sur tous les déclencheurs, et ainsi de suite. Une nouvelle bouffée de nicotine avant de poser son regard sur le lac en face, et les reflets qui jouaient sur les petites vagues. Au moins il n'avait plus trop mal aux yeux.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Dim 25 Oct - 22:20
Évidemment. Nathaniel sourit pour lui-même, un sourire amer qui n'a pas grand-chose de joyeux. Trouver un médecin quand les dangers rôdent, quand on ne peut pas savoir qui sera le monstre qui vendra le morceau à la mauvaise personne... c'est impossible. Pour l'instant, rien ne s'est produit qui aurait justifié que Rahim ait besoin d'un médecin de façon urgente. Pour l'instant. Il aurait bien besoin d'un checkup, il aurait besoin qu'on s'occupe de lui, mais il ne va pas en mourir. Et si ça arrivait ? Si quelque chose se passait qui pourrait le détruire sans aide appropriée ? Nate ne se pardonnerait jamais de n'avoir rien fait. Il va falloir trouver une solution. L'hôpital de Minneapolis – il doit pouvoir y mener sa petite enquête, trouver quelque chose, quelqu'un, n'importe quoi. La couverture de photographe d'investigation lui permettra d'y entrer et de mettre son nez dans tout un tas de trucs sans trop de difficultés. En un instant, Nate se résout à mener une nouvelle enquête, principalement pour son ami. Il le regrettera peut-être. « Ca se trouve, » conclut-il simplement, sans entrer dans les détails de ses plans. Moins Rahim en sait, moins il se met en danger. Cette politique du secret peut aller dans les deux sens.
Quant au sujet des cauchemars... voilà que Nate regrette déjà sa propre condition, pourtant absolument nécessaire à la survie de leur amitié, à leur survie commune. Il se pince l'arête du nez, inspire, ferme les yeux. La peur de ce qui peut arriver. Il ne la connaît pas vraiment, cette crainte. Pour lui, chaque jour est unique, déconnecté tant du passé que du futur, un instant présent qui seul existe quand tout le reste s'efface autour. Il ne sert à rien de se perdre dans ses souvenirs ou d'errer dans les méandres de prédictions qui ne se révéleront jamais être tout à fait ce qu'on pensait. S'il ne peut donc tout à fait comprendre les craintes de Rahim, il peut en saisir la substantifique moelle. Beaucoup de choses peuvent partir en sucette. Dans plusieurs des scénarii possibles, la mort est encore la possibilité la moins atroce. Y a de quoi s'angoisser, si on croit vraiment au futur. « La méditation aidera pour tes cauchemars, » finit-il par dire. Il en est sûr. Avec la méditation, on s'ancre dans l'instant présent, on oublie passé et futur, on devient entier, ici, maintenant. Pour peu qu'on y arrive... mais Rahim y arrivera, même si Nate doit y passer des jours et des nuits. Le petit complexe du sauveur d'autrefois revient avec entrain.
Et puis Rahim parle de comics. Il en dessine ? Nate sourit. Il est content de savoir que son ancien élève a poursuivi sa carrière artistique, qu'il a réussi là où tant d'autres se sont cassé le nez. Il a toujours eu du talent. Pas seulement pour le dessin en soi, pas seulement pour la technique, non : il y a toujours eu quelque chose de profondément humain et authentique dans ce que dessinait Rahim et Nate se réjouit de l'avoir encouragé jusqu'au bout à poursuivre dans ce domaine. « Si on est dans un comic, ça veut dire que je suis le vieux moine mystique paumé sur une montagne qui donne des conseils à son petit scarabée ? Ça me convient, » plaisante-t-il en espérant détendre l'atmosphère. « Tu sais, des phases sombres de l'Histoire, y en a tout le temps. Pas toujours au même endroit, pas en même temps, souvent on n'en sait même rien. Notre cauchemar est un jour ordinaire pour quelqu'un d'autre. Notre meilleure jour est le pire d'autrui. Penser à ça, te faire des grandes idées, des interprétations – ça t'amènera à rien. Tu vas juste finir par te rendre dingue et péter un câble. » Quelque chose lui dit que Rahim ne va pas apprécier ce conseil-ci. Pourtant, il est nécessaire, Nathaniel le pense sincèrement. Adepte du stoïcisme et du déterminisme, il croit dur comme fer qu'il est inutile de s'inquiéter de ce qu'on ne peut changer et à la fois qu'on ne peut de toutes façons rien changer et que tout est déterminé depuis l'instant où l'on prend son premier souffle. Le libre arbitre est une illusion. Le bien et le mal aussi. Tout n'est qu'actions et conséquences. « Les déclencheurs sont là. On n'empêchera personne de les activer. Tout ce qu'on peut faire, c'est travailler à créer les conditions pour que ça ne se passe pas. »
Il se lève et tend la main à Rahim, comme une invitation à le suivre. Où ? Il n'en est pas certain lui-même. Ça viendra. Plus tard. Tout est déjà déterminé à l'avance, de toutes façons. « C'est parti. On a des déclencheurs à empêcher, toi et moi. »
Et, au moins pour quelques instants, Nathaniel y croit.

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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mer 28 Oct - 19:10
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Le moine lui avait dit la même chose ce matin: la méditation aiderait. À retrouver un équilibre, à calmer son esprit assez pour le discipliner, pour être capable de repousser les pensées qui l'assaillaient. Enfin c'était les grandes lignes qu'il avait retenues, mais pourquoi pas, c'était une piste à explorer avant de décider si c'était utile ou non. Essayer et voir si ça finissait par donner quelque chose. Et si ça ne marcherait pas, il tenterait la prochaine solution sur la liste, et ainsi de suite. Pas le choix, il devait apprendre à maîtriser son pouvoir, au moins assez pour être capable de contrôler quand il se projetait. Il te manque la moustache majestueuse, va falloir t'y mettre. Vaguement hoché la tête à la suite, sachant parfaitement que Nathaniel avait raison. Il y avait pire ailleurs, mieux aussi, mais ça n'était pas ça qui allait l'aider à mettre en perspective la situation qu'ils vivaient. Son mentor n'était pas un mutant, il n'avait pas à se cacher de l'U-AM, il ne risquait pas un aller simple pour la prison dès qu'il mettait un pied dehors. Enfin c'était Nate, fort probable qu'il se soit déjà attiré les foudres d'une autorité, peut-être même plusieurs, mais il restait un humain. Et quant bien même il détestait faire cette distinction entre les deux, parce qu'il restait convaincu que les météorites ne les avaient pas soudainement changés en des êtres complètement distincts du reste de l'humanité, sur certains plans elle avait un sens, surtout quand on croyait que la plus petite action pouvait avoir de grandes répercussions.

Coinçant sa cigarette entre ses lèvres, il avait saisi la main de l'homme et s'était relevé, peut-être un peu plus laborieusement qu'il ne l'aurait souhaité. Et je suppose que tu comptes toujours pas me ménager... Ça n'avait pas été le cas à Detroit, pas de raisons que ça change. Et s'ils obtenaient des résultats similaires, il n'allait certainement pas s'en plaindre. Passage de la clope dans une de ses mains et il avait serré son ami dans ses bras. Tu m'as manqué, vieux machin. Juste quelques secondes et il avait appuyé son index libre contre le côté du ventre de l'homme avant de rire et de s'éloigner pour récupérer son tee-shirt. Dis donc, ya du muscle là-dessous! Avec le régime, la méditation et les entraînements spirituels, tu veux pas aussi rajouter un peu de renforcement physique par dessus? J'ai redécouvert des muscles, je serais pas contre les voir rester. Surtout ceux de ses bras et son ventre, et pourquoi pas rajouter une paire aux quatre carrés déjà présents. Ça ne lui ferait de toute façon pas de mal, en plus de lui permettre d'être dans une meilleure forme, et potentiellement l'aider à dormir. Et ça fera mieux dans le costume moulant indispensable à tout bon super-héros. Un clin d’œil alors qu'il passait son tee-shirt, encore humide de son passage dans le lac, odeur comprise. S'ils étaient dans un comics, il faisait partie de ces mutants qu'on laisserait le plus loin possible du champ de bataille, vu que sa présence physique n'était pas nécessaire, voire dangereuse, donc pas besoin d'un costume assorti à part pour faire bien sur d'éventuelles photos post-victoire.

Oh! Tu crois que j'apparais sur une pellicule? La fin de sa cigarette de nouveau coincée au coin de sa bouche pendant qu'il secouait le sable de son pantalon. Le photographe y avait forcément pensé, le contraire l'aurait inquiété, mais c'était plus ce qui en découlait qui l'intéressait. S'il apparaissait sur une pellicule photo, c'était probablement le cas pour celles des caméras, notamment de surveillance... Sans que je fasse d'effort pour être visible j'veux dire. Une dernière bouffée de nicotine et il avait soigneusement éteint le mégot avant de le mettre dans son sac, se penchant pour ranger aussi la bouteille et le paquet de gâteaux avant de passer la bandoulière sur son épaule. Est-ce que même en étant sur un autre plan, il pouvait apparaître dans le physique sans le savoir? Et une question de plus à rajouter sur l'autre longue liste, heureusement avec un photographe sous la main il pourrait y apporter une réponse rapidement. Un dernier regard autour de lui pour vérifier qu'il n'avait rien oublié, avant de sourire à Nate. Et maintenant quoi, ô grand et sage maître Drake? Vénérable Drake? Nan ça fait trop "vieux dragon grincheux"... Et Professeur Drake tu sais comment ça finit avec moi... Avec juste la première lettre de son nom, et ça l'avait fait beaucoup rire pendant leurs années à Détroit.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Ven 30 Oct - 21:21
Le visage de Nate s'illumine à la mention de la moustache et plus encore quand Rahim lui parle de sport. On dirait un gosse à qui on vient d'annoncer que Noël arrivera trois fois cette année. Du sport, il peut assez peu en faire avec sa jambe, cette foutue patte folle qu'il traîne derrière lui comme un boulet depuis plus de dix ans, et bon sang que ça lui manque. Il voudrait pouvoir à nouveau courir à en perdre haleine, escalader des trucs, plonger de hauteurs inconcevables, poursuivre encore et toujours l'adrénaline en quête de nouvelles sensations et d'endorphines salvatrices, et il peut pas. C'est tellement frustrant, de ne pas pouvoir. Alors que Rahim lui demande de l'entraîner, de vivre par procuration cet effort qui lui est trop souvent refusé, c'est le plus beau cadeau qu'on puisse lui faire.
« Mec, tu vas regretter de m'avoir dit ça, » sourit-il avec malice. « Ok, ça me va, on va renforcer un peu ce petit corps en plus du reste. Et je vais clairement pas te ménager. T'aimes pas ça, de toutes façons. » Sinon, Rahim ne lui aurait pas demandé son aide, pas à lui. Il le connaît bien, son ancien mentor. S'il est venu le voir, c'est pour profiter de son niveau d'exigence, de son caractère strict, de l'intensité de ce qu'il a à proposer. Ce ne sera facile ni pour l'un ni pour l'autre. Quand Nathaniel enseigne et mentore, que ce soit dans le cadre d'études artistiques ou d'une mutation encore incontrôlée, il donne toute son énergie tant physique que mentale. Il n'en a plus beaucoup. Plus autant qu'avant. La vingtaine, puis la trentaine se sont effacées et avec elles, le souvenir de ses plus grands succès. À l'aube de ses quarante ans, il arrive que Nate se demande s'il pourra encore faire des choses qui comptent. Et Rahim vient de lui en offrir la possibilité sur un plateau.
L'idée d'un costume le fait sourire. Ce serait sympa, tiens. Les costumes donnent une identité, une unité de groupe, et permettent l'identification aussi bien par les ennemis que les alliés. Tout ceci peut être aussi bien un avantage qu'un inconvénient mais il a suffisamment observé de groupes militants pour savoir qu'à terme, cette identification au groupe est bénéfique. Tout seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin. Ce genre de trucs. Pour l'instant, le « groupe » se constitue de deux personnes, deux grands dadais dont l'un est bouffé par l'angoisse et l'autre boiteux mais quelque chose lui dit que cette situation sera amenée à changer. Qu'un jour, sans doute plus proche qu'on ne l'imagine, il y en aura beaucoup d'autres.
Nathaniel a hâte.
« Faudra que tu me dises ce que tu fais déjà à l'heure actuelle. Le régime de base, c'est dix kilomètres de course par intervalles tous les matins, sauf le jour de repos, ou une routine stricte d'exercices de cardio. Musculation et renforcement en plus. À terme, tu tiendras tes trois minutes de planche pépère. » Dit le mec qui ne peut pas du tout faire la planche faute de genou fonctionnel. C'est pas faute d'en avoir envie. Méditer en planche, c'était un truc qu'il aimait bien autrefois, le seul moment où il arrivait à déconnecter suffisamment son esprit pour une méditation efficace. Forcément, quand on n'est plus qu'une grosse boule de muscles congestionnés, difficiles de penser aux petits tracas du quotidien. « Un sport de combat, ça pourrait être pas mal. Si tu tombes face à un truc qui annule ou détraque ton pouvoir, tu seras bien content d'avoir le plan B et de pouvoir te défendre. » Il part loin, Nathaniel. Il se voit vraiment en mentor de comics avec la longue moustache et l'entraînement drastique. C'est ça, de vivre par procuration.
Mais déjà Rahim change de sujet et part sur cette histoire de photographie qui, bien entendu, intéresse Nathaniel au plus haut point. Il se voit déjà recevoir un Pulitzer pour sa couverture de l'affaire de Minneapolis, alors si en prime il parvient à capturer l'image de la forme astrale d'un mutant, ce sera le Pulitzer, le Bastiat, le Keystone Press, et pourquoi pas un Nobel de la Paix pour faire bonne mesure.
Inutile de dire qu'il est enthousiaste.
« Putain, mec, c'est brillant comme idée, » dit-il en se pourléchant presque les babines. S'il ne devait pas tenir sa canne pour conserver une station verticale, il se frotterait les mains. « Toutes les implications que ça aurait sur la science si tu apparaissais – même si tu n'apparaissais pas – putain, mec, on tient un truc en or. Sans parler des applications pratiques sur les caméras de vidéo-surveillance. » Il se doute bien que Rahim n'utilise pas son pouvoir pour de simples promenades de santé et quand bien même, si celles-ci se faisaient après le couvre-feu ou s'il était possible de prouver que son image apparaît sur une caméra alors que son corps est ailleurs, ce serait terriblement dangereux pour lui. Tout prix du National Geographic mis à part, c'est une composante essentielle de la sécurité de Rahim. Il va falloir s'en occuper au plus vite.
Il farfouille dans sa poche et tend une carte à son ami. « C'est là que je crèche pour l'instant. Pas forcément l'idéal pour s'y retrouver mais toujours mieux qu'un endroit public. Si t'as mieux, je prends. Et on s'y met au plus vite. »

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Rahim Brooks
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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Sam 31 Oct - 14:48
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Il aurait de toute façon fait marche arrière rapidement si son mentor lui avait dit que non, il allait faire un peu plus attention et y aller doucement avec lui. Du sang, du labeur, des larmes et de la sueur, parce qu'il n'y aurait que comme ça qu'il progresserait réellement, et il n'en attendait pas moins de Nate parce qu'il savait que ça marcherait. La preuve, la dernière fois qu'il avait refusé de l'écouter et n'en avait qu'à sa tête, il s'en était voulu pendant une bonne dizaine d'années. Sans même parler des autres conséquences. Oh il allait forcément regretter de lui avoir confié autant de contrôle sur sa vie, et ils allaient probablement s'engueuler un sacré nombre de fois, mais le résultat serait là, il n'en doutait pas une seconde. Ce qui n'avait pas empêché ses sourcils de se hausser en l'entendant parler de dix kilomètres de course journaliers. Déjà qu'il avait des difficultés à marcher sans se projeter et tomber inanimé par terrer, alors courir... Ce qu'il faisait? Rien. Il n'avait jamais été un grand sportif, à part un peu de nage l'été, alors la planche de trois minutes... Même pas sûr qu'il arrive à se mettre en planche sans tomber au bout de deux secondes...

Et puis il y avait eu son autre suggestion, sentant sa gorge se serrer sur le champ. Hors de question. Même si ce que Nathaniel évoquait était une possibilité, une qui avait provoqué plus d'une projection, jamais il ne se résoudrait à ça. Ça l'étonnait même qu'il propose, parce que ses convictions étaient déjà les mêmes quand ils s'étaient rencontrés, et elles n'avaient pas changé avec le temps. Toujours été contre la violence, surtout physique, et malgré la situation il ne comptait pas s'y mettre. Quelqu'un d'autre avait essayé pendant des années, et malgré toutes les raisons qui auraient pu le pousser à trouver au moins un moyen de se défendre, la réponse avait toujours été la même: non. Et si ce que le photographe décrivait arrivait, ça serait déjà trop tard parce qu'il serait probablement trop faible, trop à l'agonie, pour même se lever. C'était pour ça que sa place physique était au plus loin du feu de l'action, il ne serait qu'un poids mort, un danger. Mais ils auraient le temps d'en parler plus tard, l'enthousiasme de Nate par rapport à cette histoire de photos le ramenant à la réalité. Si j'apparais, je change de vocation et je deviens acteur dans l'horreur. Ma mère serait si fière... Ou très inquiète, encore plus qu'elle ne l'était déjà à cause des vagues nouvelles de la ville qui avaient traversé l'Atlantique et le peu qu'il avait pu lui expliquer.

La carte en main, il n'avait pas eu trop de mal à situer l'adresse dans Central, bien plus près de chez lui que le lac au bord duquel ils se trouvaient. Bah chez moi, c'est pas très loin... Ya de la place, j'ai beaucoup de coussins au cas où je tomberais et je vis seul. Ça aurait presque été plus pratique que Nate prenne ses affaires et emménage chez lui, il pouvait prendre son lit vu comment lui s'en servait peu ces derniers temps, quelques coussins dans son bureau ou le canapé feraient largement l'affaire. Presque proposé, juste avant de se souvenir de ce qui avait été promis pendant le week-end. Mauvaise idée, au moins tant qu'il n'aurait pas trouvé un moyen d'aborder le sujet, de savoir. Ou chez mes parents dans Camden, le jardin est sympa et c'est un peu plus tranquille que Northeast. Quatre jours pour trouver comment aborder ce problème, alors qu'il rangeait soigneusement la carte à l'abri dans son portefeuille, tachant d'ignorer la soudaine sécheresse dans sa gorge. Ça ou l'autre solution... Récupérant son carnet, il avait griffonné son adresse et son numéro puis celle de ses parents sur une page vierge avant de l'arracher pour la tendre à Nate. Si tu peux juste me prévenir avant de débarquer, je gère pas bien les surprises et les imprévus en ce moment... Un peu compliqué d'ouvrir une porte quand on la traverse.


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Sujet: Re: So we meet again, old friend :: Mar 17 Nov - 18:26
Nate note bien que Rahim se garde de répondre au sujet du sport de combat. Bien. Il reste donc campé sur ses positions, même les plus absurdes. Nathaniel, tout calme et zen qu'il soit, est de ceux qui croient sincèrement que la violence est souvent une nécessité face à une situation d'oppression – sans compter que la plupart des arts martiaux n'apprennent pas la violence, justement. Peu importe. Revenir sur le sujet et en débattre ne servirait strictement rien, surtout pas avec cette tête de mule qu'est Rahim. Il pourrait bien choisir de s'entêter sur le sujet rien que pour le contrarier, même si Nathaniel réussisait à lui présenter des arguments convaincants, alors autant passer à autre chose.
« Chez tes parents, ça peut être pas mal, » répond-il à la suggestion de lieu d'entraînement. « Et je t'avoue que je cracherais pas sur l'idée de me retrouver dans un jardin. L'hôtel, c'est sympa mais ça manque un peu de verdure. » Et d'intimité et d'un lieu à soi et... de moultes choses. Il faudrait qu'il se trouve un appartement. Sauf que trouver un appartement impliquerait l'idée de rester un certain temps et Nathaniel rejette en bloc ce concept, entêté à son tour, préférant s'accrocher à l'idée qu'il pourra bientôt quitter Minneapolis et retrouver les cieux plus cléments de San Francisco. L'aurait jamais dû en partir. Enfin, la connerie est faite.
Il range la page de carnet dans sa poche. Bien. La prochaine étape sera de lancer ce fichu entraînement, pourvu qu'il ne se passe rien de dramatique entretemps... (Et il ne le sait pas encore mais son étoile et celle de Rahim, toutes deux de nature fort perverse, vont s'organiser pour que tout se passe le plus mal possible.)
« Je t'appellerai en avance, promis. Sur ce... il vaut sans doute mieux qu'on se quitte maintenant. Crois-moi, vaut mieux pas que tu sois vu trop longtemps avec moi. » Il n'a pas encore fait trop de vagues mais ce n'est qu'une question de temps. Il pourrait bientôt être dangereux de fréquenter Nathaniel Drake si l'on veut éviter de s'attirer les foudres de l'U-AM, de la Mafia, du gouvernement, de Perséphone, de la CIA, du FBI, et de la mamie au bout de la rue (la plus ancienne forme de caméra de vidéo-surveillance). Blague à part, Nate sait qu'impliquer son ami dans ses affaires n'est pas une bonne idée, ne serait-ce que parce que Rahim sera bien incapable de rester sagement assis sur son cul s'il apprend que son mentor s'est fourré dans des situations dangereuses, alors autant couper court. Pour l'instant. Nathaniel a la quasi certitude qu'ils se reverront très vite et dans des circonstances plus compliquées encore.

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