(un. birth right.)
naître chez les altman est à la fois une bénédiction et une malédiction. deux mots antinomiques qui définissent bien la famille.
naître dans l'opulence à toujours un coût.
poupée de cire, petite princesse qui regarde les gens de haut, du haut de sa tour d'ivoire. tête haute. yeux qui semblent désintéressé de tout. hautaine et capricieuse, voilà une vraie altman. digne héritière de la famille, stéréotype parfait de celle-ci. petite princesse qui veut tout. détestée ou aimée peu importe après tout, un simple claquement de doigt et tout est à tes pieds. tu les regardes de tes yeux glaçants. pénètre leurs âmes de tes deux orbes. tête haute et visage inexpressif. faculté innée dans la famille il paraît. nom qui fait peur, visage d'ange. caractère de glace, traits chaleureux. une antithèse à toi même.
(deux. words cutting you.)
mots glaciaux qui sortent de la bouche.
qui coupent comme une lame de rasoir. mots qui s'entortillent pour faire mal, sûreté dans ceux choisis. grande prouesse dans l'art de manier la langue. l'utiliser contre les autres. pour toi-même. tes propres bénéfices. habilité familiale. gamine qui utilise tout contre les autres, serpent qui n'a pas de conscience quand il le faut. la langue qui claque contre le palais. les syllabes qui sortent, sûre de toi et de ce que tu fais, comme d'habitude.
jolies mots pour de fins laides.
un si jolie visage pour de si mauvaises fins. l'avocate parfaite, née pour devenir celle qui défend la victime comme le coupable.
(trois. the scars.)
il y a le corps meurtri.
des cicatrices qui tapissent la peau sans que t'es pu y faire quelque chose.
c'est la voiture qui te fauches, qui te rentres dedans et qui s'enfuit en te laisser crever sur la route. tu crois que tu vas vraiment crever, là, sur le bitume un peu trop chaud, et au final pas du tout. c'est le lit et les soignants. pendant des jours et pendant des mois et qu'est ce que tu peux y faire toi? tu te laisses aller, t'es plus qu'une gamine qui peut plus bouger, qui a les jambes brisées en milles morceaux. t'as à peine vingt ans et tu crois déjà que ta vie est foutue et où est passé la princesse?
(quatre. promiscuous girl.)
les hommes et les femmes passent dans ta vie.
aussi vite qu'un courant d'air. un murmure, une vague qui vient et qui repart. ils passent et s'en vont aussitôt. ils ne sont plus que des formes floues, tu te rappelles à peine des visages et des voix. ils se perdent dans mer d'autres visages. juste des touchers. t'as besoin de ces corps au-dessus et en-dessous de toi. ça en deviendrait presque une étrange addiction.
(cinq. always the best dressed.)
l'argent passe de mains en mains, jusqu'aux tiennes. tu touches les billets du bout des doigts et tu les dépensent aussitôt. le dressing toujours pleins. les plus belles tenues, celles qui vont chavirer les cœurs de tes conquêtes. tu mets un point d'honneur sur la tenue que tu vas porter la journée. les talons qui te grandissent, princesse qui se voit trop petite pour inspirer la peur. perchée sur tes talons tu te sens forte. puissante. tu observes de haut les autres. on t'entends arriver de loin, la claquement fort des talons sur le sol. on a le temps d'être effrayé de ta venue.
(six. who is in control?)
le contrôle.
toujours dans le contrôle le plus total.
tout le temps.t'en as besoin, c'est comme une addiction, une soif qui ne s'étanche jamais. un besoin pressant. la princesse que se veut si forte a besoin de cette sensation pour pouvoir vivre, pour pouvoir se sentir comme ça. privé de ce contrôle et s'en est fini du serpent qui s'enroule autour de sa victime pour l'étouffer. tu deviens la victime, la pauvre petite chose si fragile que ça t'en donnerais envie de vomir.
(sept. meteor strike.)
le douze mai. durant la nuit. le sommeil est perturbé par des bruits étranges dehors. la curiosité l'emporte, tu te retrouves dehors. t'as pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, tu vois des lumières rouges et c'est le trou noir.
tu ouvres les yeux et t'es dans un cauchemar, à nouveau retenue dans un lit d'hôpital, incapable de faire quoi que ce soit. c'est un cauchemar.
tu hurles.
tu veux sortir de ce putain de lit. mais on ne veut, on veut que tu restes clouée à ton lit comme la dernière fois, comme si t'en étais jamais sortie. tu hurles à nouveau. ils t'administrent des sédatifs. tu fais des rêves étranges.
(huit. the aftermath.)
le diagnostic ? quelques brûlures. rien de grave. mais tu te retrouves dans ton lit à trembler comme une feuille. t'es fiévreuse et tu recommences à faire ces affreux cauchemars. tu vois plus rien. tu sais pas ce qu'il t'arrive et aucun médecin ne sait ce qu'il se passe. apparemment t'es pas la seule dans ce cas. l'égoïste reprend le dessus et se dit que c'est mieux que tu sois pas seule. les jours passent. les choses changent.
tu t'emportes, les émotions prennent le dessus et tu te coupes.
un peu partout. tu sais pas comment, et tu flippes. la cicatrisation est lente, bien trop lente. et tu te retrouves avec encore plus de cicatrices qu'avant, tapissant tout ton corps.
(neuf. the elegant dancer.)
avocate ça a été la roue de secours.
le plan b. celui que les parents voulaient que tu suives. avant ça, il y avait un rêve. rêve de petite fille, rêve de gamine. les étoiles pleins les yeux, les rêves pleins la tête. une envie de devenir danseuse. des rêves d'acclamations, de projecteurs. l'élégante danseuse qui était faite pour ça. l'accident et tout est partit en fumée, interdiction de danser pour ne pas abîmer tes jambes déjà fragilisées. le paternel qui est heureux de voir sa fille continuer sur une voie plus sûre, plus digne d'une altman.
(dix. not a damsel in distress.)
princesse qui sait se battre.depuis toute petite. des cours de divers sports de combats. c'est le paternel qui a voulu ça. une femme doit savoir se battre, livrer ses propres batailles, il disait toujours. les bleus et les coups t'en as reçu. t'en as donné aussi beaucoup. tu frappes et tu tapes et ça te défoules, ça te fait du bien.