if i get high // LOGAMIR

T'as trouvé un chien. Et c'est la plus belle chose possible !! T'es heureux. Il est directement venu te demander dans les caresses, dans la rue, alors que tu rentrais chez toi. Mais il est seul et ça, c'est pas une bonne chose. Tu le connais depuis quelques minutes et pourtant, tu t'inquiètes déjà pour lui. Il aurait pu lui arriver mille et une choses !! Si une voiture l'avait renversé ? Si on avait essayé de le voler ? Pour le revendre ? Pire, pour le revendre à des gens qui font combattre les chiens ? Pauvre bête. Heureusement qu'elle est tombée sur toi, tu crois.
Tu le fais entrer chez toi, juste le temps de lui offrir un morceau de bacon, parce que ce chien le mérite bien. Tu fais ça en secret, parce que dans ton immeuble, ils acceptent pas les animaux. Alors tu lances un regard sérieux au chien, dans les escaliers, et tu poses ton doigt sur ta bouche avant de souffler un "shhh" surement bien trop suspect. Il doit être fatigué !! Et tu veux pas qu'il soit trop fatigué. Alors après le bacon, tu fouilles dans ton frigo pour voir si tu n'as rien d'autre pour l'adorable chien qui te regarde comme si tu étais son rayon de soleil (surement parce que tu as la tête dans le frigo et qu'il a bien compris que tu allais encore lui donner quelque chose à manger).

Sauf que ce chien il a un collier et que c'est pas ton chien. Tu dois le ramener à son ou sa propriétaire. Et heureusement, l'adresse sur ledit collier t'aidera beaucoup dans ton nouveau but.
Il pleut, énormément, quand tu sors avec la laisse improviser. Le chien a l'air super heureux et toi, tu souris au milieu de la tempête, parce que le voir sauter partout et t’entraîner dans chaque étendue d'eau c'est assez amusant. T'es trempé, tes cheveux sont collés à ton visage, mais tu rigoles beaucoup.
Tu vois enfin ta destination et même si tu pourras surement plus voir et jouer avec le chien (et que ça te rend triste) au moins il retrouvera son propriétaire ! Donc tu as fais une bonne action et ça, ça te remplie d'une joie que même la pluie torrentielle ne peut pas t'arracher.
Tu frappes à la porte et tu rejettes les trop longues mèches de tes cheveux en arrière. T'essayes d'avoir l'air présentable mais c'est raté. Prince sous la pluie, ta peau est brillante, tes yeux joyeux, ton sourire immense.

« Il s’appelle Lancelot. ». C’était un jour comme les autres avant que ton grand-père ne fasse irruption dans le jardin avec un petit chiot au pelage onyx. Tu t’étais précipité vers lui et, comme si le lien s’était directement crée entre vous, le chiot avait aboyé joyeusement en retour. Vous vous êtes choisi, ce jour-là, et vous ne vous êtes plus quitter. Toujours fourrés ensemble, dans les bons comme les pires moments, c’était devenu ton plus fidèle ami.

S’il y a bien une chose que tu avais appris avec le temps, c’est que ton chien pouvait être aussi impertinent que toi. Et quand tu as franchi l’entrée de ton appartement, tu as tout de suite su que quelque chose clochait. Alors tu envoies valser ta malette, ta cravate, tu sais même pas si t’as bien fermer la porte que tu décroches le téléphone. « Allo, Rose, ça va ? ». « ... ». « Lancelot est à la maison ? ». « ... ». « Eh merde. Il a recommencé, ouais. ». Tu pousses un soupire, ta main s’écrase sur ton front. « ... ». « Je vais faire ça, oui. Je te rappelle après. ». Ce chien allait te tuer, un jour.

Tu reprends ta veste et tes clefs avant de claquer la porte derrière toi. Ce n’était pas la première fois que Lancelot s’échappait par l’échafaudage de la fenêtre du salon. C’était un capricieux, un hyperactif, il suffisait que tu aies dix minutes de retard pour qu’il décide de faire sa balade tout seul. Fort heureusement, il ne partait jamais bien loin, il avait ses coins favoris, sa petite bande d’amis-chiens. C’était un peu ta version canin, toujours à attirer la sympathie des autres, animaux comme humains. Vous vous étiez bien trouver, au final.

Rien. Rien du tout. Il n’était ni au parc, ni dans la rue de l’animalerie, nulle part. Tu avais eut cet espoir en rentrant, juste avant que la pluie ne se mette à tomber, de le trouver échouer sur ton canapé mais rien. Peut être l’avais-tu trop négligé ? Entre toutes tes sorties nocturnes et ta charge considérable de travail au conseil municipal, il avait dû se sentir sacrément seul. ((Tu as abandonné ton seul allié, Logan.))

Et là, c’est la mélodie inespéré. Tu te précipites à la porte, si bien que tu aurais presque pu l’arracher en l’ouvrant. « Lancelot ! ». Tes genoux s’écrasent sur le sol, ton compagnon laisse sa langue inonder tes joues, tu l’enlaces en caressant son poil mouillé. « Dude, tu m’as fait une de ces peurs ! ». Et là, tes yeux s'élèvent. Plus haut. Encore plus haut. L’espace d’un instant, tu croies à une hallucination, un ange, un adonis qui serait venu te rapporter ton fidèle ami. Tu te redresses, presque aveuglé par la lumière qu’il dégage. « Merci de me l’avoir rapporté ! J’espère qu’il t’a pas trop embêté, c’est un sacré numéro, haha. ». Tu tends la main, l’air naturel, ta couronne se dessine déjà sur ta tête. « Moi, c’est Logan. Entre, je t’en prie. Je t’apporte de quoi te sécher. C’est la moindre des choses ! ». Tu ne lui laisses pas vraiment le choix, au prince venu d’ailleurs, t’as déjà refermé la porte après lui.

La porte s'ouvre et l'homme semble à peine te voir, trop occupé avec le chien que tu as retrouvé. Et tu comprends, tu trouves même la scène particulièrement touchante. Le chien est heureux, tu peux le voir à la queue qu'il secoue, avec laquelle il te frappe un peu trop souvent (mais ça va, tu lui en veux pas. Tu ne pourrais jamais lui en vouloir). Et tu es certain que si l'homme avait une queue, elle serait aussi en train de remuer, tout aussi fort ! Il est content de retrouver son fidèle compagnon et tu es à deux doigts de partir, de les laisser se retrouver, quand l'homme te regarde enfin.
Tu te perds quelques secondes dans ses yeux d'un bleu presque vert, d'un vert presque bleu. Un lagon qui t'ouvre les bras, t'invite à entrer et tu ne peux pas résister ; tu ne veux pas faire front, tu veux te laisser aller dans cette mer verdâtre. Sirène, il t'entraine toujours un peu plus loin, les paroles douces, les chants qui te fascinent, te charment. La porte est fermée, dans ton dos.

Logan. Ton pirate à la couronne dorée s'appelle Logan. Tu hoches doucement la tête, tes mèches humides s'accrochant à ton visage. Tu serres sa main après l'avoir séché sur ton pantalon comme tu peux. "Je m'appelle Sam." presque vérité, tu es un peu trop habitué, alors tu seras Sam aujourd'hui. "Merci..." tu frottes ton front doucement. "Je suis désolé, j'ai du faire tomber un peu d'eau dans l'entrée !" tu lui souris, pour t'excuser.
Tu as de quoi te sécher en main et tu fais ce que tu peux, mais ton haut restera trempé, collé à ta peau. C'est pas grave, tu survivras. "J'ai trouvé votre chien dans la rue, il est adorable !" tu sautilles, poses une main enfin sèche sur le crâne du chien, secoues ses oreilles doucement. "Lancelot, c'est ça ?" tu te penches pour poser un seul et unique baiser sur le front du chien, et son coup de langue te faire rigoler. "Il est vraiment gentil !"
Un frisson parcourt rapidement ton corps et en te pliant en deux, tu éternues, le visage légèrement rouge.

Depuis ta rupture, tu t’étais plongé à corps perdu dans la découverte de plaisirs charnelles qui t’étaient inconnus jusqu’ici. Si les femmes qui passaient entre tes bras ne se ressemblaient jamais, tu avais rapidement trouvé en chacune des ressemblances, parfois saugrenues, avec la princesse de glace qui avait brisé ton coeur. C’est ainsi que, le pas timide et curieux, tu as avancé vers un terrain inconnu, acceptant les avances d’un jeune homme au doux sourire. Chacune de ses caresses, chacun de ses baisers avaient révélé des sensations inédites, une douceur qui pansait délicatement tes plaies sans réussir à réparer le coeur entier.

Ce bellâtre qui déambulait dans ton salon dégageait exactement cette même aura douce et poignante qui éveillait des désirs encore nouveaux pour toi. Sa silhouette longiligne ancrait son profil bien tracé dans le décor, telle une oeuvre d’art dans les galeries d’un musée. Tu l’observe du coin de l’oeil, curieux, Lancelot semble également l’apprécier tout autant que toi. ((Les goûts princiers, probablement.)). « Enchanté, Sam. Ne t’en fais pas pour ça, c’est rien ! ». Tu t'éclipses rapidement pour revenir une serviette moelleuse entre les mains, serviette que tu tends à ton invité. « Je te sers quelque chose à boire ? Pour te réchauffer. ». Bien que ton ton soit léger, la question n’en est pas vraiment une puisque tu te diriges déjà vers ta cuisine ouverte. « Café ? Thé ? Lait chaud ? Haha ! ».

Tu t’actives déjà derrière le comptoir, préparant une cafetière -s’il ne voulait pas de café, toi, tu ne disais pas non- alors que Lancelot profite de ce qui semblerait être son nouvel ami. ((Tu pourrais presque être jaloux.)). Tu ricanes devant la description de ton compagnon canin. « Oui, c’est un sacré phénomène. Il est du genre à fuguer quand je ne rentre pas à la maison à l’heure exact. Un sacré rebel ! Mais bon, il sait aussi que je peux pas me passer de lui alors il fait l’malin, haha ! ». Tu savais que sans ton chien, tu serais probablement au fond d’un caniveau, en plein comas éthylique. ((C’était lui, le vrai Prince de ce château.))

L’éternuement de ton invité résonne dans la pièce, tu redresses brusquement la tête. « Ohlala, j’espère que t’as pas attrapé froid à cause de Lancelot ! ». Tu quittes ton repère pour t’approcher du Prince frissonnant, tes yeux se baladent sans retenue sur l’entierté de son corps. « Attends, j’ai peut-être une chemise qui pourrait t’aller. Elle me va grande mais j’espère qu’elle sera pas trop serré pour toi, haha ! ». Tu files à la vitesse du vent, deux temps, trois mouvement, l’armure de tissu est déjà entre tes doigts. « Au pire, t’es pas obligé de la garder fermé. ». Le clin d’oeil t’échappe alors que tu tends la chemise au garçon. ((Logan, vil charmeur.))

Tu as froid, t’as l’impression de geler sur place et pourtant tu n’as pas envie de faire demi-tour et de quitter le salon. Tu ne sens peut-être plus tes orteilles mais l’entendre rire, c’est mieux que tout, tu te sens juste un peu plus vivant. C’est son sourire qui t’apporte la vitamine D qui te manquait cruellement aujourd’hui ; ses yeux bleus qui te regardent comme si tu lui avais apporté le plus beau des trésors et tu ne peux pas t’empêcher de rougir, très légèrement. C’est aussi peut-être le début de l’hypothermie, qui sait.
Mais il y a le chien ! Tu devrais rester concentré sur le doggo qui est plus qu’adorable au lieu de fixer le maître de maison qui te donne enfin de finir sur le canapé tout emmitouflé dans une couverture avec un lait chaud.
Sauf qu’à la place, tu lui demandes un thé d’une petite voix, tu te sentirais presque coupable de rester ici, de lui voler un peu trop d’espace vital. Il parle beaucoup et toi tu hoches la tête, un peu timidement, le regard partagé entre le chien et le maître, la serviette simplement posée sur ta tête.
Et il revient avec une chemise et tu le fixes, l’air un peu idiot. Il te fait plusieurs longues secondes pour comprendre où il veut en venir ; le rouge monte sur ton visage et descend tout le long de ta gorge et de ton torse, innocente petite chose, tu n’es pas habitué à être sexualié ; tu ne penses même pas être attirant, trop foncé, trop typé.

Tu prends la chemise, tes doigts frôlant les siens et tu ne peux pas t’empêcher de frissoner (pas réellement à cause du froid, cette fois). “Je… J’aimerai te changer dans ta salle de bain, Logan.” sourire léger et un peu amusé maintenant que tu vois son regard. Tu écoutes à peine les indications. Tu ne veux pas qu’il puisse voir les cicatrices qui couvrent ton épiderme d’or.
Tu passes dans un couloir, et tu entres dans la première pièce ouverte ; c’est tout sauf la salle de bain. Un lit, les rideaux tirés, des bouteilles au sol. Le coeur qui bat à tout rompre, tu quittes rapidement la chambre. Tu n’avais pas le droit de voir ça et pourtant, maintenant ton ventre est tordu d'inquiétude. Est-ce qu’il prend soin de lui ? Est-ce qu’il se noie chaque soir dans une nouvelle bouteille ? Tu ne veux pas l’imaginer, son si beau sourire terni par une addiction. Ce rire si lumineux cacherait donc quelque chose de bien plus sombre ?
Tu reviens rapidement avec ta nouvelle chemise, un peu courte et serrante, mais elle ta va. Tu ne dois juste pas lever les bras au ciel où tu risques de dévoiler toute la peau de ton bas ventre.
Tu n’as même pas le temps de le rejoindre que Lancelot se lance sur toi, te fait presque tomber, surement intéressé par l’odeur de la chemise mélangée à la tienne et tu éclate d’un rire clair et joyeux. Tu n’as jamais eu d’animal mais en cet instant, tu aimerais pouvoir avoir un chien. “Il a l’air si doux et si entrainant !” tu lèves les yeux vers Logan, pour une fois que c’est à toi de le faire. “Avoir un chien c’est un rêve…”

A la demande de ton invité, tu fais également chauffer la bouilloire. L’odeur du café se propage dans la cuisine, vite accompagnée de celle du thé à la menthe que tu apportes à Sam, déposant son mug sur la table basse. Il sert timidement le tissu de la chemise entre ses doigts fins, le rouge qui colore ses joues titille ta malice. Tu le sens, dans son regard candide, tu en as croisé un certain nombre des comme lui, ces dernières semaines. Il suffirait de le pousser, juste un peu, dévoiler sa nature dominante que tu devinais dans le tracé de ses mains puissantes, dans la rigidité de sa mâchoire bien coupée. ((Tu t’égares, Logan.)). Le but n’est ni de l’effrayer, ni de flirter avec le brave garçon qui a ramené ton éternel compagnon. ((Un peu de tenue.))

La demande du Prince solaire éclaire ton visage, tu indiques la direction voulue. « Tout au fond du couloir, sur la droite. Fais comme chez toi. ». Tu articules un sourire lumineux, accompagne son mouvement en frôlant des doigts le creu de ses reins. Alors que le bellâtre s’enfonce dans une autre partie de l’appartement, tu te rues sur le téléphone, ayant complètement oublié de prévenir ta petite princesse. « Allo, Rose ? ». « ... ». « Oui, il est à la maison, là ! ». Tu caresses affectueusement la tête de Lancelot. « ... ». « C’est un gars qui l’a trouvé dans la rue et qui me l’a gentiment rapporté. ». « ... ». « Non ! Il a l’air super cool. Et Lancelot l’adore, haha. ». « ... ». « Oui, j’te rappelle après. Bye, Princesse. ». Tu raccroches le combiné délicatement. ((Soif.)). Une gorgée de café. ((Ce n’est pas suffisant.)). Pas maintenant, Logan. ((Contrôle-toi.))

Samir fait enfin son retour dans le salon, Lancelot l’accueille en fanfare, tu te redresses pour tendre son thé encore chaud au jeune homme. « Tu n’en as jamais eut ? Pourtant, ils ont l’air de t’adorer. Lancelot est affectueux mais la plupart du temps, il est un peu snob. Il fait le beau devant les étrangers mais ne leur montre jamais son affection. ». Tu te penches légèrement pour passer une main dans le doux pelage du chien, effleurant à peine celle de Samir. « Je crois qu’il me fait un peu la tête en ce moment. J’ai beaucoup de travail depuis que j’ai rejoint le Conseil Municipal, il doit croire que je le délaisse. ». Une moue coupable se dessine grossièrement au bout de tes lèvres, tu te redresses en poussant un soupire. « Il doit sentir que je suis stressé, je dois pas être le meilleur partenaire de jeu pour lui, haha. ». Si seulement ce n’était que l’angoisse. L’odeur de la sueur qui inonde les draps après tes cauchemars. L’odeur de l’alcool qui imbibe tes vêtements. L’odeur fantôme du parfum de Tallula. ((Ta présence s’efface.))