― reminding me to forget (bruce)

Bruce n'a pas beaucoup d'amis, encore moins de personnes en qui il a réellement confiance. S'il vous montre ses émotions, s'il vous parle de ses sentiments, c'est qu'il croit en votre relation. // C'est un fumeur invétéré, il peut terminer un paquet en une journée et ça ne l'importe peu. C'est un signe de richesse que d'avoir constamment la clope au bec. // Après son réveille, il n'avait pas grand souvenir de l'accident qui l'envoya dans le coma. Il sait qu'il était avec Keira, qu'elle avait enfin accepté sa demande de fiançailles et qu'il s'apprêtait à lui faire l'amour pour fêter leur union quand une douleur vive stoppa sa lancé. Il cherche des réponses, bien loin de pouvoir s'imaginer qu'est-ce qui est vraiment arrivé cette soirée-là. // Il prend des médicaments pour gérer les excès de colères, depuis plusieurs années, mais il a arrêté son traitement depuis son réveille, concentré à évaluer son état physique. Pour l'instant, il se sent très bien et se demande même pourquoi il a continué toutes ses années. // Le plus grand complexe de Bruce a toujours été sa petitesse. Maintenant, il doit aussi jongler et accepter son nouveau rôle de mutant auquel il a quelques réticences à adhérer. // Il possède un vignoble hors de Minneapolis qu'il a acheté lorsqu'il eut vingt-deux ans. Il s'y connait très bien en matière de vin. Même si c'était un passe-temps auparavant, c'est devenu une source de profit avec les années. // Afin de comprendre son pouvoir, il lui est arrivé de s'écorcher avec une paire de ciseau. Traumatisé de cette expérience hors de l'ordinaire, il n'a jamais retenté l'expérience à nouveau. // Kiera est une personne très importante pour lui, c'est elle qui le ramène trop souvent à la réalité, lui qui a tendance à s'emporter sur un rien. Une certaine voix vers la raison, il a appris à lui faire confiance.

(Poor Little Rich Boy) Il passait la main sur la rampe en acajou du grand escalier principal, situé dans le hall d’entrée. Avec son casque sous le bras, la cravache dans la main et l’habit de polo de son équipe qu’il portait que pour faire plaisir à ses parents. Il n’avait que huit ans à l’époque et déjà le plis était pris. Toujours à faire ce que ses parents lui demandaient, il ne voulait qu’une seule chose : plaire. Ce n’était certainement pas une chose facile puisque ses parents n’étaient pas très souvent présents. Plus souvent qu’autrement élevé par les domestiques, les enfants Pierce se disputaient constamment les rares minutes d’attention qu’ils pouvaient leur arracher. « Maman! Je ne veux pas y aller …  Il n'y a rien qui m’intéresse dans ce sport de merde »  Les yeux de sa mère s’agrandisse, comme s’il avait commis une bévue.  « Surveille ton langage jeune homme! Puis c’est important d’élargir tes intérêts à cet âge. » Bruce roule les yeux tandis qu’il termine de descendre les quelques marches d’un aire complètement désintéressée. Il se  rapproche de sa mère qui termine de parfaire son maquillage dans le miroir près de la porte avant de déposer un baissé qui tâche la joue laiteuse du gamin. « John t’amènera à l’écurie … je dois m’absenter aujourd’hui » C’est au tour de Bruce d’ouvrir les yeux, essayant d’attirer la pitié de sa mère qui ne lui porte déjà plus d’attention, ouvrant la grande porte d’entrée en bois avant de disparaître dans la Lamborghini que son père lui avait acheté pour rendre jalouse son amie Nancy. Bruce était là, dans le cadre de porte à voir sa mère s’éloigner encore une fois pour une paire de boucle d’oreille où une robe de créateur.

(Goodbye Mother) Il est dans le petit salon, celui qui fait office de pièce où ils reçoivent généralement les invités. Bruce est accroupie au sol, le dos reposé contre le mur et les joues humides à écouter ses parents s'envoyer des mots tous plus cruels les un que les autres. Il ne devrait pas être là, mais la curiosité qui l'habite, mélangé d'une crainte de se faire remarquer l'empêche de bouger. Il sursaute lorsqu'il entend les assiettes se fracasser contre le mur. Tout ce qu'il distingue, c'est les menaces de son père de lui retirer tout ce qu'elle possède. Elle qui répond brutalement qu'elle n'a plus besoin de lui. Il ne comprend pas grand-chose, mais il sait que cette dispute sans précédent scellera le destin de la famille. Il rampe pratiquement jusqu'à sa chambre pour s'effondrer en larme. Le lendemain, les bagages de sa mère ainsi que celles de ses frères sont dans le hall d'entrée. C'était la dernière fois qu'il voyait ses frères ainsi que sa mère qui ne donna plus de nouvelle après cette journée fatidique. Depuis ce jour, il vit seul avec son père et les quelques belles-mères éphémères qui sont passées dans sa vie depuis.

(Company Slut) BIPP! La sonnette du télécommunicateur retentit, la voix de sa magnifique secrétaire dans la mi-vingtaine l'informe que son père veut le voir dans son bureau immédiatement pour lui présenter la nouvelle COO de la Pierce Energy Compagny. Il en tombe presque de sa chaise, lui qui aspirait à ce poste si important dans la compagnie familiale. Il croyait qu'il s'installerait derrière le deuxième bureau d'importance dans la compagnie dès la fin de ses études. Sans dire un seul mot, le visage complètement crispé de colère, Bruce traverse pratiquement à la course le corridor jusqu'au bureau de son père. Il en défonce quasiment la porte pour interrompre les deux tourtereaux. « What on earth ! Tu as fait une chute qui a endommagé ta cervelle? Pourquoi donner la compagne à une inconnue?! » Un moment de silence avant la tempête « Janet est talentueuse et tant qu'à y être ... nous annoncerons aussi nos fiançailles d'ici le week-end » Suivi d'un petit baisser complice, la tarentule qui lui servait de belle-mère s'enfoncerait davantage en enfer. « Talentueuse au lit peut-être, mais si tu penses que je vais partager mon nom et mon héritage avec la première Miss America venue, tu te mets le doigt dans l'œil. » Avoua-t-il avant de claquer la porte. C'était la dernière fois qu'il mettait les pieds dans la compagnie familiale. Au bout de deux-trois semaines, il avait déjà assemblé une équipe d'expert et enregistrer sa propre compagnie : Sheaffer Pharma. Le but premier étant de s'émanciper de son père et ainsi lui montrer qu'il pouvait lui aussi construire un empire en partant de la base.

(A Well-Dressed Viper) Même lorsqu'il avait l'âge de quitter le domaine, il est resté. Profitant de l'hospitalité et des commodités qu'offrait un mode de vie aussi opulent. Ce qu'il ne savait pas, c'est que l'attrait de l'argent agissait aussi sur d'anciens démons. Contre toute attente, après une dizaine d'années passées dans la plus grande anonymat, sa mère biologique se pointa un beau jour d'automne. Elle n'eut pas l'accueil qu'elle espérait de la part de son fils qui lança carrément ses valises par la fenêtre, terminant leur course dans la piscine. « Si tu penses qu'on va vivre ensemble dans cette belle et grande maison, j'ai une petite nouvelle pour toi. » Alors qu'il attrapa sa coupe de champagne qu'il avait laissée sur le manteau de la cheminée, il la lança tellement fort sur la table basse en verre que cette dernière éclata en morceaux. « Je ne vivrais plus jamais sous le même toit que toi, JAMAIS! » Il ne fallait pas s'attendre à autre chose de Bruce et de ses excès de colère, lui qui avait passé la dernière décennie à passer des cours de gestion de colère et accessoirement, haïr sa mère pour l'avoir abandonné à un père absent. Bruce savait ce qui l'attirait à revenir, ce n'était pas l'amour d'une mère, il ne fallait pas rêver. C'était certainement les précieux millions qui dormaient dans le compte en banque des Pierce. Comme tous les requins qu'il avait côtoyés, sa mère n'en faisait pas exception, c'était même la pire. La pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre comme on dit. Elle avait manipuler tous les hommes de sa vie afin de leur extirper des sommes pharamineuses et Bruce ne serait pas victime, encore une fois, des manipulations malsaines de sa marâtre.

(Queen of the Club) Les fuseaux de lumières de tous les chromas qui rebondissaient sur les boules discos encore bien suspendus au plafond, même après que le disco ait perdu en popularité vis-à-vis le rock qui grince dans le club. Dès qu'il la voit au bar, il sait qu'il terminera la soirée avec elle. « Moi, c'est Bruce. » Après maintes valses et autant de cul-secs, il termina la soirée dans sa chambre étudiante, en proie à l'excès d'alcool et à sa libido. Ils n'eurent même pas la chance de passer à l'acte alors qu'elle Blackout complètement. Même s'il rentre bredouille cette soirée là, difficile d'oublier un visage aussi parfait.

Ça prend quelques années au destin pour qu'ils se retrouvent. Au tournant d'une ruelle dans le quartier des affaires de Minneapolis, il revoit la belle jeune femme et instinctivement, il sait qu'il doit aller se présenter à nouveau. Au fil des semaines, ils se rencontrent au restaurant, échange des baiser, en plus de la couvrir de cadeaux. Forte et magnifiquement inébranlable, elle et Bruce apprennent à se connaître sans artifices. Elle est différente des autres filles qu'il a fréquentées. Elle souhaite prendre son temps et même s'il était agacé au départ, il respecte la douce progression que son couple construit jour après jour, semaine après semaine. La magie qui opère et voilà qu'ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre malgré leurs différences. C'est un mixte improbable pour plusieurs, ça ne pourrait qu'être voué à l'échec. Un gamin plein aux as qui tombe amoureux d'une fille bien ordinaire, on ne voyait ça que dans les films.

(Champagne Mood) Il n'avait pas à se poser de question, pour lui, c'était la bonne. Keira est tout ce qu'il lui manque et tout ce qu'il a toujours voulu. Il idolâtre littéralement la jeune femme qui sait comment le remplir de bonheur. Il n'a pas attendu vraiment longtemps avant de lui passer la bague au doigt. Certains se plaisent à dire qu'il fait ça pour taquiner son père qui désapprouve depuis le premier jour en prétextant ne pas comprendre comment peut-on tomber amoureux d'une roturière. Ce point de vue a simplement creusé un fossé des plus profond entre eux. Bruce a toujours admiré sa fiancée, parfois pour avoir habilement évité le sujet de ses tromperies évidentes. Il sait qu'il n'est pas parfait, mais elle l'aime et il croit qu'elle lui pardonnera tous ses faux-pas. La résilience de Keira étant à toute épreuve, il sait qu'elle reviendra toujours les lui. Si jamais un doute subvient dans son esprit, les zéros qui s'accumulent dans son compte en banque la fera toujours revenir. Il s'agit en fait de l'une des seules choses que sa mère lui aura enseignée.

(Little Snowflakes in Hell) Il avait attendu si longtemps pour ce moment, alors que ses lèvres touchaient les siennes avec une tendresse qu'il trouvait si réconfortante. Le baisser d'une déesse qui semblait vouloir enfin s'abandonner à son prince. Maintenant qu'elle avait la bague au doigt, elle s'était avouée vaincue. Tant d'attendre pour finalement flancher à son promis. Bruce se délectait de chaque moment jusqu'à ce qu'il ressente une étrange chaleur sur sa peau. La sueur qui se précipite sur son front pour aller tremper l'oreiller. Il fait affreusement chaud et il n'y comprend rien. Le baiser s'arrête dans les cris de douleur du jeune homme qui s'effondre quelques secondes après, la chair brulée. Il tombe dans un coma à la mi-mai 1983 suite à une hyperthermie complètement inexpliqué. À la suite de ses évènements, il est placé dans un prestigieux hôpital de Minneapolis où il reçoit plusieurs traitements hors de prix. Après quelques semaines, voire plutôt quelques mois, on arrête les médicaments intraveineux afin qu'il reprenne conscience. Déjà alors que la majorité des patients reprennent conscience entre 24 et 48 heures, Bruce avait déjà les yeux ouverts après huit heures. Ses blessures guérissaient à une vitesse ahurissante. Bien entendu, Bruce n'avait aucune idée de la nouvelle menace des mutants qui s'était implantée durant son coma. Il n'avait pas la moindre idée du monde dans lequel il allait devoir survivre pour les prochains mois.